Né en 1923 à Pittsburgh, Saul Leiter est considéré comme l’un des pionniers de la photographie couleur, qu’il pratique dès les années 50, dans les rues de New York. Il ne connait cependant le succès qu’au début des années 2000, avec le regain d’intérêt pour les clichés en couleur des années 70. Plus tôt, à partir de 1958, il travaille comme photographe de mode pour le magazine Harper’s Bazaar, où il restera plus de 20 ans. Maître incontesté de la photographie couleur, ses photographies de rue sont l’objet de sa renommée. Souvent prises en se promenant dans son quartier, elles ne semblent jamais datées. À mille lieux de la jungle urbaine qui lui servait de sujet, Saul Leiter a saisi un monde flottant, embué, tendant volontiers vers l’expressionnisme abstrait de ses peintures. Très en avance sur son temps, Saul Leiter investit la diapositive dès 1948 comme un médium artistique à part entière, via des projections qu’il organise. Ce nouvel ouvrage, The Unseen Saul Leiter, publié par les Éditions Textuel, rassemble 76 images inédites, sélectionnées parmi les archives du photographe. Le choix s’est porté sur les œuvres relevant de la street photography, soulignant son extrême singularité, à l’opposé des codes du reportage documentaire. Saul Leiter a réalisé la plupart de ces images entre 1948 et 1966, arpentant les rues de Downtown Manhattan à New York, saisissant la magie et le mystère des décors ordinaires. Près de soixante ans plus tard, sa délicatesse, entre abstraction et figuration, le place parmi les plus grands. Profondément avant-gardiste, la reconnaissance tardive de Saul Leiter explose aujourd’hui. Ce magnifique ouvrage relié de 160 pages, au design particulièrement maîtirisé, est maintenant disponible sur la boutique en ligne des Éditions Textuel.
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ERNST HAAS – THE AMERICAN WEST
Longtemps considéré par ses pairs comme trop commercial, le travail du photographe autrichien Ernst Haas est souvent réduit à ses photographies en noir et blanc et à ses nombreux travaux publicitaires (il est notamment célèbre pour avoir photographié les premières campagnes Marlboro Man). Il présida pourtant l’agence Magnum en 1959 et en 1962, juste avant de prendre sa retraite, Steichen lui consacra la première exposition de photographie couleur au MoMA, quatorze ans avant la célèbre exposition Eggleston. Les éditions Prestel publient aujourd’hui The American West, le nouvel ouvrage d’Ernst Haas. Adoptant très tôt le film Kodachrome, il a transformé le genre avec ses images saturées de couleurs, le support parfait pour capturer les paysages géographiques et culturels de l’Amérique. Qu’il s’agisse de tempêtes dans le désert, de stations-service de la Route 66, de néons de Las Vegas, de prairies ondulantes, de fermes délabrées, de défilés de petites villes ou de trottoirs urbains, les images parfaitement composées de Haas contiennent un langage pictural distinct, empreint de poésie, de motifs et de lumière. En même temps, ses images communiquent le point de vue d’un journaliste, qu’il s’agisse de la pauvreté rurale, du confort des banlieues ou du mythe de l’Ouest américain. Ce livre remarquable offre une vision de l’Amérique à la fois poignante et familière et cette collection d’images couleur saisissantes de l’Ouest américain est à la fois un portrait national émouvant et une célébration de la photographie couleur analogique par un génie incontesté de la forme. Le livre de 208 pages est maintenant disponible dans les meilleures librairies, ainsi que sur Amazon.com.
HARRY GRUYAERT – BETWEEN WORLDS
Membre de l’agence Magnum depuis 1982, Harry Gruyaert décrit la photographie comme une expérience physique, un état d’excitation. Héritier de la tradition américaine incarnée par Saul Leiter, Joel Meyerowitz, Stephen Shore ou William Eggleston, Harry Gruyaert a su créer une palette chromatique extrêmement personnelle, un rouge dense, un vert qui vibre, une manière de découper la lumière et ses ombres dans le cadre. Le photographe arpente, depuis plus de quarante ans, le monde en quête de la lumière décisive. Son rapport très intuitif et physique aux lieux immerge le spectateur dans un univers qui emprunte à la fois au monde du cinéma et à celui de la peinture. » Une bonne photo est une photo qui dit beaucoup de choses sur le lieu et le moment où elle a été faite « , précise le photographe. L’espace donc – sa complexité, la perception que nous en avons, sa plasticité – est à l’égal de la couleur une composante majeure des images de Gruyaert, comme si la dualité entre couleur et spatialité – sujet majeur des beaux-arts des siècles précédents – se dissolvait pour au final créer une oeuvre où seul importe le plaisir de l’immersion. Basculer dans l’image, dissoudre les frontières entre espaces extérieurs et intérieurs, monde clos ou au contraire ouvert sur l’ailleurs : Between Worlds , son nouvel ouvrage publigé par l’Atelier EXB offre une immersion sensorielle. Peu importe les lieux (boutiques, gares, cafés, métros, chambres d’hôtel, centres commerciaux…), les pays (Europe, Moyen-Orient, Asie, États-Unis, Afrique…), l’époque (des années 1970 à aujourd’hui), le photographe déploie ici l’essence même de son écriture visuelle : une alchimie lumineuse dans un temps suspendu. Où sommes-nous ? Peu importe, seul règne le délice de se perdre. Un texte de David Campany examine la démarche et le positionnement singulier du photographe qui se situe « dans l’espace du seuil (où) nous sommes en équilibre, ni dedans ni dehors, présents mais dans aucun des deux endroits ». Le livre de 144 pages est maintenant disponible sur la boutique en ligne des éditions Atelier EXB.
CHRISTOPHER WOOL – BAD RABBIT
Christopher Wool (né en 1955 à Chicago) est un peintre dont les œuvres, depuis le début des années 1980, explorent et repoussent les limites de la peinture. Comme Robert Gober, Cady Noland ou Richard Prince avec lesquels Wool a d’ailleurs travaillé, l’artiste a participé à inventer de nouvelles formes à une discipline prétendument épuisée. Wool mélange les références à la musique, au cinéma et à l’art, créant des œuvres qui témoignent d’une expérience contemporaine. Bad Rabbit est le cinquième ouvrage de Christopher Wool publié par les éditions allemandes Holzwarth Publications, et celui-ci s’appuie à nouveau sur certains aspects des volumes précédents. La série a débuté par deux séries de photographies de routes et d’arrière-cours en désordre autour de Marfa et de la Chinati Foundation de Donald Judd au Texas (voir ici). Pour le troisième livre, l’artiste a superposé deux réalités différentes dans chaque image ; dans le quatrième, le regard photographique original n’a servi que de couche de base pour de nouveaux mondes d’images créés par le traitement et la reproduction. Aujourd’hui, dans Bad Rabbit, Wool ramène son attention sur des fragments de la réalité originale, transformant le microcosme en macrocosme en prenant des morceaux de clôture et de fil de fer et en explorant leurs qualités sculpturales dans des photographies en noir et blanc. Dans sa pratique de la sculpture, l’artiste agrandit certaines de ces maquettes potentielles et les coule en bronze et en acier ; dans les photos rassemblées ici, l’objet trouvé devient un sujet d’observation, sa forme sculpturale étant créée dans son cadrage et dans le traitement ultérieur des images : Wool positionne chaque modèle au centre de la photo, sur une ligne d’horizon où le sol rencontre le mur. D’une image à l’autre, le fil change et bouge, les brins s’élèvent et se referment sur eux-mêmes, s’épaississent en enchevêtrements chaotiques et se ramifient librement dans l’espace vide. La séquence de motifs variés et récurrents, de mises en scène différentes mais similaires, crée sa propre narration, nous obligeant à regarder à nouveau et à détecter des images différentes, tandis que les reproductions soigneusement agrandies ramènent la ligne sculpturale en roue libre du fil à la platitude graphique des peintures de l’artiste. À la fois énigmatique et poétique, le livre de 192 pages conçus dans une édition de 1200 exemplaires, signée et datée par Christopher Wool est maintenant disponible sur la boutique en ligne des éditions Holzwarth Publications.
JOHN PETER ASKEW – WE II – PHOTOGRAPHS FROM RUSSIA 1996-2017
De 1996 à 2017, le photographe anglais John Peter Askew (né en 1960) a photographié la ville russe de Perm, la plus orientale d’Europe, dans le cadre d’un projet explorant l’état de l’Europe moderne. Publié en 2019, WE présente un portrait étendu d’une seule famille russe de cette ville, les Chulakovs, photographiée à travers les générations. Après trois ans de gestation, les éditions allemandes Kerber Verlag publient WE II, un volume complémentaire à WE que la conservatrice indépendante et écrivaine Charlotte Cotton a décrit comme « Un livre merveilleux… une histoire photographique magnifique, proche, incroyablement touchante et vaste… ». Si WE II est un portrait épique à travers les générations d’une seule et même famille du point le plus à l’est de l’Europe, ces photographies transcendent leurs circonstances particulières. Askew s’intéresse à notre « meilleur moi », nous demandant d’imaginer la possibilité d’un monde meilleur, plus ludique, et nous montrant qui nous pourrions devenir. Ce travail, qui s’étend sur plus d’un quart de siècle, est une chronique opportune et idiosyncratique, qui embrasse l’amitié, la communalité et la gentillesse. Le photographe explique; « Mon incapacité à parler russe m’a donné une certaine liberté. Elle m’a obligé à trouver un moyen de penser au monde sans me fier aux mots. Cela m’a ouvert un espace que j’ai comblé en observant. » À travers son nouvel ouvrage, Askew nous fait dévouvrir une fois de plus la magie du quotidien. Le livre de 352 pages est maintenant disponible sur la boutique en ligne des éditions Kerber Verlag.
MAGNUM SQUARE PRINT SALE 2022 – PART TWO: NOW
La nouvelle Magnum Square Print Sale ‘Part Two: Now’, en partenariat avec The Photographers’ Gallery, se déroule du lundi 17 octobre au dimanche 23 octobre 2022. Chaque photographe participant offre sa propre interprétation du thème. La vente comprend plus d’une centaine de tirages réalisés par certains des plus grands photographes de notre époque. Les tirages, 15,2×15,2cm, de qualité muséale, signés ou tamponnés par l’estate, sont en vente pour 7 jours seulement, à $100 sur le site magnumphotos.com/shop/.
ALESSANDRA SANGUINETTI – SOME SAY ICE
Alessandra Sanguinetti est connue pour son travail qui explore les effets du passage du temps et les transitions de la jeunesse. Après l’énorme succès de son projet suivant les deux cousines Guille et Belinda dans leur intimité (voir ici), la photographe argentine sort un nouvel ouvrage publié par les éditions MACK: Some Say Ice. Depuis 2014, Sanguinetti n’a cessé de retourner dans la petite ville de Black River Falls, dans le Wisconsin, pour créer les images qui allaient former cette nouvelle série austère et elliptique. Cette même ville est le sujet de Wisconsin Death Trip, un livre de photographies prises par Charles Van Schaick à la fin des années 1800, qui documente les conditions de vie et de mort difficiles de ses habitants. La photographe a découvert ce livre lorsqu’elle était enfant, et cette expérience est gravée dans sa mémoire comme sa première confrontation avec la mortalité. Cette rencontre l’a amenée à explorer l’étrange relation entre la photographie et la mort, et finalement à se rendre elle-même à Black River Falls. “J’y suis allé avec toutes mes idées à ce sujet, donc j’avais un peu l’impression d’être dans mon esprit de neuf ans”, explique Sanguinetti. Les scènes austères et sculpturales et les portraits ambigus et inquiétants qui composent l’ouvrage dépeignent un lieu presque hors du temps. Présentées sans texte ni explication, les photographies sont empreintes de l’esprit gothique et de l’indéniable tendresse que l’on retrouve dans ses séries antérieures. En faisant remonter à la surface de ses images des courants sous-jacents de doute et d’obscurité, Sanguinetti fait allusion à des choses absentes ou invisibles, jouant sur des atmosphères à la fois réelles et imaginaires, ainsi que sur la possibilité fantomatique de défaire la mort par l’acte photographique. “Je pense que c’est toujours l’impulsion qui nous pousse tous à prendre des selfies”, dit-elle. “C’est une réaffirmation que nous sommes dans ce monde.” Avec son titre inspiré du célèbre poème de Robert Frost qui hésite sur la meilleure façon de faire face à sa mort inévitable, Some Say Ice est un regard humaniste sur les réalités mélancoliques qui sous-tendent nos vies, vues avec une clarté glaciale par l’une des plus remarquables photographes contemporaines. Le livre de 148 pages est maintenant disponible sur la boutique en ligne des éditions britanniques MACK.
OLAF UNVERZART – WALKING DISTANCE
Olaf Unverzart a étudié la photographie d’art à la Hochschule für Grafik und Buchkunst de Leipzig et a enseigné la photographie à l’Akadmie der Bildenden Künste de Nuremberg. Actuellement, il enseigne au Mozarteum de Salzbourg et à HM à Munich. Il photographie des portraits, des reportages, des paysages vides, comme une sorte de biographie visuelle. Cinq continents, trois décennies : avec Walking Distance, Olaf Unverzart présente son interprétation d’un carnet de voyage. Au-delà des attractions touristiques, des lieux connus et du folklore supposé typique, son nouveau volume de photographies publié par les éditions allemandes Verlag Kettler, nous ouvre les yeux sur les choses et les créatures « intermédiaires » – cet « intermédiaire » se déroulant principalement dans la rue. La force des images réside dans l’immobilité et l’intimité des scènes. Les photographies d’Unverzart n’ont rien d’un voyeurisme ; elles ne prétendent pas révéler des idées et des vérités essentielles sur les lieux ou leurs habitants, mais apparaissent comme des impressions fugitives. Les photographies individuelles, avec leur composition en noir et blanc et leur texture granuleuse, ont une qualité étrange qui semble éloignée du temps et du lieu, ce qui leur confère un caractère presque universel. Unverzart explore les types de transition les plus divers : nous voyons des voitures, des rails et des rues, ainsi que des passants et des piétons. Les scènes de l’ancien et de l’obsolète indiquent que le photographe est à la recherche d’une époque perdue et font sans cesse allusion aux changements culturels, sociaux et technologiques extrêmes des trois dernières décennies. Le livre de 144 pages est maintenant disponible sur la boutique en ligne des éditions Verlag Kettler.
ANDREAS TROGISCH – EIGHT DAYS A WEEK. SEVEN AND ONE ITERATION
Andreas Trogisch, né à Riesa/Elbe en 1959, est l’un des membres fondateurs du studio de graphisme grappa en 1989, et travaille comme concepteur de livres et photographe à Berlin. Il enseigne également le design à l’Ostkreuzschule de Berlin. Depuis 1982, il se consacre intensivement à la photographie. Ses images sont présentées dans ses onze livres de photos, mais aussi dans des expositions individuelles et collectives en Allemagne et à l’étranger, comme la Triennale de la photographie à Hambourg ou les Rencontres de la photographie à Arles, en France. Il est membre de la Deutsche Fotografische Akademie depuis 2014. Les éditions allemandes Kerber Verlag on récemment publié son nouvel ouvrage intitulé Eight Days A Week. Seven And One Iteration. La photographie crée des mondes – ou du moins d’abord des montagnes d’images. Le livre tente de faire émerger le monde de ces montagnes en plaçant les motifs dans une sorte de séquence d’histoire naturelle. Sept tentatives sont entreprises à cet effet – en partant du soupçon que la création divine ne réussit peut-être pas non plus du premier coup. Plus précisément, il y a sept tentatives plus une, et à chacune d’elles, le monde n’est plus créé en sept jours, mais avec un jour supplémentaire. Après que la création originelle se soit achevée chaque fois ponctuellement pour le sabbat, l’Anthropocène se lève le jour 7+. L’ouvrage de 248 pages est maintenant disponible sur la boutique en ligne des éditions Kerber Verlag.
OTL AICHER – DESIGN. TYPE. THINKING.
Depuis son décès accidentel en 1991, le graphiste allemand Otl Aicher n’a cessé de faire couler l’encre. Aicher est surtout connu pour les pictogrammes qu’il a conçus pour les Jeux olympiques d’été de 1972 à Munich. Cinquante ans plus tard, son système iconographique est devenu un langage universel, guidant les gens à travers les salles de bains, les métros, les aéroports et les hôpitaux. Mais les réalisations d’Aicher s’étendent bien au-delà du monde de la conception graphique. À l’occasion du centenaire de sa naissance, les éditions britanniques Prestel publient Design. Type. Thinking., une superbe monographie qui revient sur l’ensemble de son travail. Riche en illustrations, en photographies, en documents et en matériel d’archives, et agrémentée d’essais réfléchis et personnels de critiques, de designers et d’amis de premier plan, cette étude adopte une approche disciplinaire pour explorer le rôle d’Aicher en tant que l’une des figures fondatrices de la communication visuelle. On y découvre notamment le travail d’Aicher dans le développement de marques d’entreprise, comment il a créé la police de caractères Rotis, puis construit des architectures intégrant cette police, comment il a collaboré avec des artistes et des architectes tels que Josef Albers, Alexander Kluge et Norman Foster, et comment la fondation de l’école de design d’Ulm reflète sa passion pour l’enseignement et pour une société ouverte, libre et démocratique. Les réalisations d’Aicher sont visibles dans presque tous les espaces publics du monde et cet ouvrage de référence définitif et actualisé place à juste titre Aicher parmi les génies pionniers du siècle dernier. Le livre de 256 pages est maintenant disponible dans les meilleures librairies, ainsi que sur Amazon.
HAJIME KIMURA – CORRESPONDENCE
Diplômé en architecture et en anthropologie au Japon, Hajime Kimura (1982) se passionne pour la photographie et trouve son inspiration dans sa région natale, auprès de son père, dans la campagne japonaise. Ce qui est important pour lui : photographier sa famille, son environnement et laisser son empreinte dans ce monde. Pour cela, il photographie en noir et blanc et accentue les contrastes des images pour rendre compte de l’atmosphère froide et hivernale ressentie au moment même. Pour Correspondence, son nouveau projet publié conjointement par la galerie Ibasho et les éditions The (M)éditions, le photographe a voyagé dans la région de Torres Vedras, au nord de Lisbonne, célèbre pour ses vestiges archéologiques. Arpentant l’une de ces anciennes plages, Kimura a documenté les paysages actuels et les objets et déchets qu’il a y trouvés lors de ses promenades, en imaginant que ces détritus auxquels on ne prête pas attention, ou la flore et la faune d’aujourd’hui, pourraient faire l’objet de recherches archéologiques dans le futur et indiquant, à la manière d’un archéologue, les lieux, dates et heures de leur « excavation ». L’artiste explique: « Il s’agit d’un méta-message que j’ai envoyé dans un lieu célèbre pour l’archéologie, aux futurs archéologues, ou à toute personne qui trouve par hasard une relique du passé. Ce que nous reconnaissons aujourd’hui comme un simple déchet peut devenir un indice pour explorer le passé dans quelques décennies ou même quelques centaines d’années. J’ai décidé de transmettre ce message aux personnes du futur qui ne l’ont pas encore vu, des photographies de détritus et du paysage environnant où les détritus sont tombés. Je les ai réunies dans ce livre, et je vous ai laissé faire les « fouilles ». C’est la base de cette histoire. » Publié dans une édition limitée à 450 exemplaires, l’ouvrage est maintenant disponible sur la boutique en ligne des éditions The (M)éditions.
JULIE BLACKMON – MIDWEST MATERIALS
Julie Blackmon est une photographe qui vit et travaille dans le Missouri. Ses photographies s’inspirent de sa famille nombreuse, de son rôle actuel de mère et de photographe et de l’intemporalité de la dynamique familiale. En tant qu’aînée de neuf enfants et mère de trois enfants, Blackmon utilise les membres de sa propre famille et son foyer afin d’ « aller au-delà du documentaire pour explorer les éléments fantastiques de notre vie quotidienne ». La photographe vise à re-contextualiser les motifs classiques de l’histoire de l’art en les fusionnant avec son expérience personnelle. Influencée par les maîtres de la Renaissance néerlandaise, plus particulièrement par l’œuvre de Jan Steen, Blackmon insuffle à son travail un sens typiquement néerlandais de la lumière, de la palette et de l’utilisation de l’iconographie. Également influencée par le peintre moderniste Balthus, Julie Blackmon crée des scènes mouvementées dans lesquelles le temps s’arrête, laissant le spectateur anticiper ce qui pourrait se passer dans l’instant suivant. Pour sa troisième monographie publiée par les éditions Radius Books, Midwest Materials, l’artiste a créé un nouveau corpus d’œuvres qui brille par l’esprit, l’humour noir et l’ironie qui ont fait sa renommée. Trouvant des idées et de l’inspiration dans l’apparente monotonie de sa « ville natale américaine ordinaire », Blackmon construit un monde fictif captivant, à la fois ludique et menaçant. « Je me considère comme une artiste visuelle travaillant dans le domaine de la photographie, et ma mission est de représenter les rêves enfiévrés de la vie américaine ». Le livre de 108 pages est maintenant disponible sur la boutique en ligne de éditions Radius Books. Une édition limitée contenant un tirage signé par la photographe est également disponible ici.