Category Archives: Art

STEPHEN SHORE – TOPOGRAPHIES: AERIAL SURVEYS OF THE AMERICAN LANDSCAPE

Reconnu sur la scène internationale pour ses clichés de paysages américains, Stephen Shore s’est servi du drone pour actualiser ses obsessions. Depuis le ciel, il immortalise un territoire artificiel qui l’a emporté sur l’espace rural naturel. Publié par les éditions britanniques Mack, Topographies: Aerial Surveys of the American Landscape est un nouveau volet de son travail sur la transformation du paysage américain. Cette série de photographies prises par drone à partir de 2020, révèle avec des détails saisissants l’interaction entre les paysages naturels et artificiels du Montana, de la Caroline du Nord, de New York et d’ailleurs. Dans ce nouveau corpus d’œuvres, Shore revisite les ambitions initiales de la célèbre exposition de 1975 New Topographics, en utilisant un nouveau point de vue aérien pour reconsidérer les préoccupations du mouvement – l’objectif, le lieu commun et la relation entre le naturel et l’artificiel dans le paysage américain – en réfléchissant à la manière dont elles peuvent s’appliquer au XXIe siècle. Les images de Shore dévoilent des forêts, des lacs, des parkings, des usines et des rues… Des paysages tantôt ruraux, tantôt urbains, mais qui montrent comment les deux s’imbriquent et dévoilent ainsi l’empreinte de l’homme sur le milieu naturel. Tout en explorant les possibilités formelles de la photographie aérienne, Topographies fait également preuve d’un grand sens du détail et de la surprise, dans lequel le moindre coude d’une rivière ou la moindre ombre révèle les textures et les couleurs des paysages urbains et suburbains de l’Amérique, le tout étudié avec la rigueur caractéristique de Shore. Le photographe explique: « Quand je suis dans la rue avec un appareil photo, je peux voir toutes les possibilités. Je sais à quoi ça va ressembler, comment la photo va changer si je fais un pas en avant ou si je regarde à ma gauche. J’ai déjà un modèle en tête, comme n’importe qui marchant dans la rue. Avec un drone, si je le tourne vers la gauche ou la droite, je ne sais pas ce que je vais trouver. Si je le déplace de 30 mètres en avant, je ne sais pas ce que je vais trouver. C’est vraiment comme de l’exploration ». Le livre de 208 pages, qui s’inscrit dans la ligne des deux chefs-d’oeuvres que sont American Surfaces et Uncommon Places, est maintenant disponible sur la boutique en ligne des éditions Mack.

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WILLIAM EGGLESTON – MYSTERY OF THE ORDINARY

À l’ocassion de la grande rétrospective consacrée au photographe américain William Eggleston au musée C/O Berlin (du 28 janvier au 4 mai 2023), les éditions Steidl publient Mystery of the Ordinary, un magnifique catalogue de l’exposition. Au cours d’une carrière qui s’étend sur plus de cinq décennies, William Eggleston a été reconnu pour avoir, presque à lui seul, élevé la photographie couleur au rang d’œuvre d’art. Avec Stephen Shore et Evelyn Hofer, Eggleston a été l’un des premiers photographes à reconnaître le pouvoir distinctif de la couleur et sa capacité unique à créer des images qui remettent continuellement en question le quotidien. Un bouquet bleu sur la porte d’une maison, une façade colorée, un plafond peint en rouge sang éclatant : l’intensité de la couleur et la sensibilité constante d’Eggleston à son égard constituaient à elles seules une provocation formelle et analytique. Eggleston reconnaissait la beauté et le mystère dans le quotidien et imprégnait ses images d’un élément de mystère, rendu particulièrement visible par la relation unique de la couleur avec la perception. Sa fascination pour la visualité poétique du Sud américain l’a poussé à étudier son environnement immédiat, même si, au cours de sa carrière, il s’est aventuré à travers les États-Unis et le monde entier, toujours muni de son appareil photo et appliquant le même discernement à tout ce qu’il photographiait. Sa réputation de pionnier de la photographie couleur s’est ainsi répandue dans le monde entier. Mystery of the Ordinary présente l’ensemble de l’évolution et de l’héritage d’Eggleston : de ses premiers travaux en noir et blanc de la fin des années 1950, dans lesquels nous assistons à la découverte et à l’exploration de thèmes et de cadrages non conventionnels, jusqu’à certaines de ses images couleur les plus emblématiques. Le livre de 208 pages vient juste de sortir et est dès maintenant disponible sur la boutique en ligne des éditions allemandes Steidl.

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GIOVANNI PILIARVU & LEE CHAPMAN – TOKYO CONVERSATIONS

Tokyo Conversations est une sélection de clichés du photographe italien Giovanni Piliarvu et du photographe britannique Lee Chapman. Tous deux ont un faible pour les vieux quartiers de la ville, mais ils aiment avant tout documenter les aspects incroyablement variés de la vie tokyoïte. Parfois ensemble, mais la plupart du temps séparément, ils réalisent tous les deux des photos à Tokyo depuis des années. “Nos intérêts se recoupent à bien des égards, mais les images que nous finissons par prendre sont toujours différentes. Si l’on ajoute à cela les possibilités presque infinies qu’offre la capitale japonaise, nous avons pensé qu’il serait intéressant d’avoir une conversation sur la ville que nous avons tous les deux fini par considérer comme notre maison.” Giovanni, qui vit à Tokyo depuis 2006, connaît bien la riche beauté naturelle du Japon, mais il est également attiré par les zones situées au cœur de la ville. Ces paysages ne sont peut-être pas beaux au sens religieux du terme, mais le mélange constant de mouvement frénétique, de modernité et de paysages tranquilles qui s’estompent lentement, qui constitue la majeure partie de la ville, le captive. Ces moments semblent très japonais et d’une certaine manière harmonieux. Lee, lui aussi, a quitté le cadre délavé de son Angleterre natale et s’est trouvé attiré par les rues désertes de Tokyo et par le Japon lui-même. La situation et l’aspect de la ville sont universels et pourtant typiquement japonais. C’est donc cet aspect du Japon que Lee photographie principalement et qu’il recherche activement aujourd’hui, bien des années après son arrivée au Japon. Le passé japonais, qui se perd peu à peu, existe toujours et est désespérément nécessaire. L’ouvrage comprend 40 pages en couleur et 40 pages en noir et blanc. Restaurants de yakitori traditionels, tavernes surveillées, ivrognes dormant sur des bancs, rues de Kabukicho et d’Ameyoko, vieilles dames regardant à travers les volets… ces moments capturés par les deux photographes étrangers sont aussi nostalgiques qu’attachants. Ce très beau livre de 80 pages, publié dans une édition limitée à 1000 exemplaires, est maintenant disponible sur la boutique en ligne des éditions Pressman Books.

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LA NEIGE REND AVEUGLE

Les éditions Empreintes & Digitales ont récemment publié l’ouvrage La Neige Rend Aveugle, avec un thème imaginé et porté par le photographe Jean-Yves Camus : la neige. Celle-ci figure aussi bien un enjeu politique et économique que poétique et esthétique. Six artistes visuels et un critique d’art philosophe proposent d’observer la neige sous divers angles qui, une fois rassemblés, font de cette édition un surprenant kaléidoscope. Parfois les images portent le regard vers la haute montagne, d’autres se concentrent sur une tache de neige en train de fondre, tandis que d’autres encore tentent de percer la pénombre pour susciter d’étranges émotions. La Neige rend aveugle est à la fois une plongée dans un état de la matière, une invitation à considérer ce qui nous entoure avec plus d’attention et une pensée poétique qui oscille entre territoires imaginaires et concrets. L’ouvrage de 172 pages présente ainsi des oeuvres d’Émilie Salquebre, Sébastien Lacroix, Sandy Avignon, Joël Van Audenhaege et Jean-Yves Camus. Dans son très bel essai sur le thème de la neige, le critique d’art philosophe Antonio Guzman écrit: “Il y a des dénivelés dans ce projet. Du milieu marin à l’alpin, des rives boréales chez Joël Van Audenhaege aux ascensions septentrionales chez Jean-Yves Camus. Des déclivités de pentes et de techniques. Sur le terrain, en chemin, Émilie Salquèbre en randonneuse solitaire déambule à la rencontre photographique et à la recherche des passages du visible à l’invisible. D’un lyrisme post-apocalyptique chez Sandy Avignon, les étoffes font cortège, portant un deuil d’avance et des signes auspicieux d’un futur antérieur en attente. Des substrats chez Sébastien Lacroix, d’interférences et d’intervalles intermittents d’autres rayonnements, d’autres accords et d’autres mesures, liens et réseaux, d’autres fréquences et d’autres ondes. La Neige rend aveugle est un projet elliptique, en déplacement, du tangible à l’intangible et retour. La nuit de quel oubli. À venir la nostalgie déjà de quel avenir.” Le livre est maintenant disponible sur la boutique en ligne des éditions Empreintes & Digitales.

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JOSEF KOUDELKA – IKONAR

Ingénieur de profession, Josef Koudelka, qui commence sa carrière de photographe vers le milieu des années soixante, est l’un des auteurs les plus influents de sa génération. Son œuvre, à mi-chemin entre la photographie artistique et le reportage, fait aujourd’hui de Koudelka une légende vivante. Parmi les récompenses prestigieuses qu’il a reçues en reconnaissance de son travail, mentionnons le Grand Prix national de la photographie (1989), le Grand Prix Henri Cartier-Bresson (1991), et l’International Award in Photography de la Hasselblad Foundation (1992). Ikonar (le « faiseur d’icônes ») est le surnom donné à Josef Koudelka par un groupe de Roms qu’il a longuement fréquenté. Et en effet, les tirages qu’il leur avait offerts étaient utilisés comme des images quasi religieuses dans leur lieu de prière. Mais Koudelka n’est pas seulement un « créateur de photographies » mondialement reconnu, il est aussi un prolifique « collectionneur d’images », un artiste du livre, un concepteur d’expositions, un archiviste passionné, un documentaliste de sa propre existence… En plus de cinq somptueux portfolios regroupant les oeuvres majeures de Koudelka, Ikonar – Archival Constellations – publié par les éditions Spector Books rend accessible un grand nombre de documents inédits datant des années 1960 à 2012. Il s’agit en particulier de planches contacts, choisies parmi les plus de 30 000 réalisées par le photographe, et qui, mises en regard de l’oeuvre proprement dite, offrent un aperçu absolument inédit des processus de création de Josef Koudelka. Le livre de 264 pages, publié à l’occasion de l’exposition éponyme au musée Photo Élysée, à Lausanne, du 4 novembre 2022 au 31 janvier 2023, est maintenant disponible sur la boutique en ligne des éditions allemandes Spector Books.

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ALEXANDER GRONSKY – [02-24-2022]

Né en 1980 à Tallinn, en Estonie, Alexander Gronsky vit actuellement à Riga en Lettonie. Son œuvre photographique se concentre sur les paysages et les grands espaces russes. Abandonnés, silencieux, ils offrent à l’artiste la ­possibilité de mener une réflexion sur les effets de l’environnement sur les populations locales. Le travail de Gronsky a la mystérieuse capacité de toujours raconter une histoire, celle de vies isolées et silencieuses, sans évoquer le drame. Ses jeux sur la perspective, son sens de la composition et sa maîtrise de la lumière rappellent les procédés traditionnels de la peinture contemplative. Dans cet univers statique, chaque objet, chaque sujet constitue un élément d’un paysage presque déshumanisé. Les éditions françaises Empreintes & Digitales Éditions publient aujourd’hui le nouvel ouvrage du photographe: [02-24-2022]. Il y partage les premières vues d’une nouvelle série, toujours en cours, la chronique visuelle inachevée d’un long périple à travers un calendrier, les saisons et les quartiers périphériques d’une ville que l’on peut ne pas connaître. Les photographies sont autant d’étapes dans cette flânerie suburbaine et, sous guise de documentaire sociologique, Alexander Gronsky élabore dans le non-dit une puissante allégorie circonstanciée. La date du 24-02-2022 est le contexte et le titre de cette rare publication de l’artiste. L’étalement de la ville qui est cette ville est invasif. Publié à seulement 450 exemplaires, ce nouvel ouvrage de 80 pages au format à l’italienne est acompagné d’un éssai d’Antonio Guzmán, et est dès maintenant disponible sur la boutique en ligne des éditions Empreintes & Digitales Éditions. 50 exemplaires collector numérotés et offerts avec un tirage d’Alexander Gronsky sont également disponibles. Tous les bénéfices de la vente seront versés à une œuvre caritative pour l’Ukraine.

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MARK GONZALES – READY TO ARTICULATE

À l’occasion de l’exposition personnelle Ready to Articulate de Mark Gonzales, présentée à la galerie de Los Angeles HVW8 l’année dernière, les éditions Nieves sortent aujourd’hui un très beau catalogue qui présente une sélection des oeuvres créées par l’artiste. Ready to Articulate est une exploration de l’expérimentation de l’artiste avec la théorie des couleurs et l’humeur inspirée par le portrait classique. Les peintures de cet ensemble d’œuvres ont été créées pendant une période d’enfermement prolongé avec sa famille, et montrent une évolution continue de nouvelles techniques avec des éléments familiers de jeu et des thèmes indicatifs de la pratique artistique de l’artiste depuis plusieurs décennies. Les toiles de Gonzales sont remplies d’une technique picturale aiguisée par des années de dessin et de peinture, mais elles présentent aussi une qualité désordonnée ; les œuvres sont à la fois précises et imprécises. Ce corps particulier est inspiré par la déception qu’il a ressentie lorsque son associé s’est “vendu” au début des années 1990. Les visages sont pleins d’amertume. Ce sont de faux sourires, joyeux face à la misère et à l’embarras. Des années plus tard, cependant, le dur cynisme s’est adouci, et la force des sourires semble avoir fissuré le regret. En effet, Gonzales semble dire que les fleurs, cultivées même dans les conditions les plus difficiles, peuvent avoir un pouvoir de guérison immuable. Les différents sujets et icônes se mélangent pour créer un espace propre à l’univers mental de l’artiste. Ready to Articulate suggère un espace, peut-être après une longue période de méditation, où le besoin d’exprimer et de partager des idées devient vital et nécessaire. Le livre de 24 pages est maintenant disponible sur la boutique en ligne des éditions suisses Nieves.

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MOHAMED EL KHATIB & VALÉRIE MRÉJEN – LES BLÉS D’OR

Cet ouvrage collectif raconte l’aventure humaine et artistique initiée par Mohamed El Khatib et Valérie Mréjen en 2020, et témoigne de cette expérience unique de transformer l’Ehpad Les Blés d’or (LBO), situé près de Chambéry, en centre d’art pluridisciplinaire. Ensemble, ils invitent des artistes à tisser un dialogue avec les résidents et les soignants. Alors que les Ehpad ont la réputation d’être des lieux d’isolement, le projet entend modifier notre regard sur ces établissements de fin de vie, en faisant apparaître l’art là où on ne l’imaginerait pas. De cette rencontre entre le geste artistique et le quotidien des résidents est née une collection permanente, témoignage de cette expérience unique. « En arpentant les couloirs de l’Ehpad, on mesure la façon dont un geste artistique peut faire office de rituel collectif puissant, créant par-delà la beauté, du réconfort et de la liberté. À travers la collection de l’Ehpad, nous avons souhaité privilégier un art de la rencontre », annonce El Khatib. Introduit par un texte de l’historien Patrick Boucheron – qui célèbre le grand âge pour sa souveraine liberté d’oublier ce qui l’arrange, et restaure une dignité qui elle ne s’oublie pas –, cet ouvrage publié par l’Atelier EXB présente les œuvres créées au sein de l’Ehpad Les Blés d’or, à travers l’échange qui s’est instauré avec les résidents. La parole est également donnée au personnel soignant, au fil de verbatim qui racontent des instants tendres, parfois drôles mais toujours attentionnés. Le livre de 72 pages est maintenant disponible sur la boutique en ligne de l’Atelier EXB.

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JASON REIMER – EXCAVATION: A JOURNEY THROUGH LOSS

Réalisée en réponse à la mort de la sœur de l’artiste peu avant la naissance de son premier enfant, l’œuvre de Jason Paul Reimer explore le sens de la vie, de la mort, de la souffrance et de la nature humaine. Cette réflexion prend la forme d’un récit fragmenté, apocalyptique, incarné dans le livre Excavation: A Journey Through Loss, publié par les éditions américaines Daylight Books, qui utilise de multiples textures, substrats et un séquençage complexe des images. Le deuil, comme les souvenirs, s’attache à des moments aléatoires et à des fragments de pensée. Il est à la fois non linéaire et omniprésent, il mérite d’être honoré, mais il faut aussi le soulager de son poids. La coexistence du chagrin et de la joie est explorée dans cette émouvante collection de photographies en couleur, que le Reimer a décrite comme “…une visualisation métaphorique de ma lutte pour concilier la douleur de la perte de ma sœur, [et] la crainte et l’émerveillement de la rencontre avec ma fille…”. La structure et la conception du livre reflètent la façon dont l’esprit et le cœur interagissent – des aperçus et des merveilles fugaces, des images qui s’inscrivent dans un contexte et se renforcent mutuellement dans des doubles pages et des photographies indépendantes présentées dans un carnet à spirales de type journal de bord. Le contenu du livre est personnel, et ce sentiment est renforcé par la présentation occasionnelle d’images sous forme de scrapbook dans les angles des photos. Le spectateur a l’impression d’observer un fragment du récit d’une personne, ce qui est effectivement le cas. Mais la vie et la mort sont aussi des expériences universelles pour l’humanité. Et si les photographies de Reimer sont uniques à son intérieur et à son paysage émotionnel, distinctes de l’histoire de sa vie, de sa sœur, de son enfant, c’est la vulnérabilité qu’il affiche qui sert en quelque sorte d’invitation au lecteur à y superposer son propre récit d’espoirs, de rêves et de pertes. L’ouvrage de 96 pages, avec un essai et divers textes du conservateur Douglas McCulloh, est maintenant disponible sur la boutique en ligne des éditions Daylight Books.

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WILLIAM KLEIN – YES

Photographe de rue. Photographe de mode. Peintre. Graphiste. Photographe abstrait. Écrivain. Cinéaste. Créateur de livres. Peu de personnes ont transformé autant de domaines de l’art et de la culture que William Klein. De ses études photographiques follement inventives de New York, Rome, Moscou et Tokyo à ses clichés de mode audacieux et pleins d’esprit ; de la photographie abstraite sans appareil photo aux portraits emblématiques de célébrités ; des films documentaires sur Muhammad Ali, Little Richard et le Festival panafricain d’Alger aux films de fiction sur l’industrie de la beauté, l’impérialisme et la culture de consommation. La capacité de Klein à transcender la forme et le sujet artistiques dans ses photographies abstraites, ses peintures, ses films et ses publications a contribué à établir sa prolifique stature d’artiste multidisciplinaire. À travers toute son oeuvre, on retrouve son énergie graphique distincte et sa profonde affection pour les luttes de l’humanité dans le chaos de la vie moderne. À l’occasion de sa grande rétrospective à l’International Center of Photography de New York, l’Atelier EXB publie William Klein – Yes, une somme sans précédent, qui rassemble toute l’œuvre de l’artiste à travers près de 400 pages, depuis les premières séries abstraites jusqu’à ses films et contacts peints en passant par les séries emblématiques de New York, Rome, Tokyo, Paris, Moscou et ses photographies de mode. À l’instar de ses précédentes publications, ce livre, à la mise en pages très graphique, a été conçu avec la complicité de William Klein qui a suivi l’editing et la maquette jusqu’au bout aux côtés de Pierre-Louis Denis et Tiffanie Pascal, qui dirigent son studio. Cet ultime ouvrage monographique témoigne d’une œuvre foisonnante, protéiforme, mêlant photographies, films et peintures, dont de nombreux inédits. Il révèle également à quel point le travail de William Klein a influencé plusieurs générations d’artistes et trouve d’importants prolongements encore aujourd’hui. Pour accompagner ces images, un long essai de David Campany, directeur de l’International Center of Photography de New York, offre une relecture de tout le travail de l’artiste depuis ses débuts. L’imposant ouvrage de 384 pages est maintenant disponible sur la boutique en ligne des éditions Atelier EXB. Deux éditions limitées (édition de tête, sous coffret, comprenant l’ouvrage avec un tirage à encres pigmentaires sur papier baryté (ci-contre), numéroté de 1 à 15 et et authentifié avec le tampon à sec des Archives de l’artiste) dont également disponible sur ce lien et ce lien.

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HANS VAN DER MEER – MINOR MYSTERIES

Publié par les éditions Fw:Books, Minor Mysteries de Hans van der Meer présente ses premiers clichés réalisés à Budapest et dans ses environs, alors qu’il était encore étudiant à la Rijksacademie d’Amsterdam. Inspiré par les célèbres photographes de rue – en particulier la poésie d’André Kertész, le style humoristique de Robert Doisneau et le surréalisme et la sensibilité d’Henri Cartier-Bresson – van der Meer s’est envolé pour la capitale hongroise à l’automne 1984 et y est resté pendant un an. Minor Mysteries offre un aperçu de ce qui a fasciné le photographe hollandais en tant que jeune étranger curieux dans un pays qui, à première vue, semblait étranger et distant, mais où il a rapidement trouvé sa place. Sans plan préconçu, il s’est laissé guider par son intuition, errant dans les rues comme un metteur en scène rassemblant des scènes pour un scénario. C’est ainsi qu’il est tombé sur des situations merveilleuses, ludiques, parfois tragicomiques. Avec le recul, la série est comme un monument à une époque en transition. Une époque qui touchait à sa fin, dans une ville au cœur de l’Europe, qui semblait meurtrie sous le poids de l’histoire, mais avec l’espoir de quelque chose de nouveau. Le photographe explique: “Quarante ans après la division de l’Europe par Staline, Churchill et Roosevelt, comme ailleurs dans le bloc de l’Est, les habitants de la Hongrie ont dû faire face à une situation qu’ils n’avaient pas demandée. J’ai été émue par la réalité quotidienne de la vie des gens. Il était triste de voir des personnes âgées ramasser des cartons pour quelques forints, abandonnées par leur gouvernement avec une pension minuscule. Ces images ne semblaient pas accidentelles. Elles soulevaient une question sous-jacente : en quoi ces mystères anodins renvoyaient-ils à une image plus vaste ?” Le livre de 176 pages est maintenant disponible sur la boutique en ligne des editions néerlandaises FW:Books. Une édition signée et limitée à 100 exemplaires offerte avec un tirage (22 x 20 cm) est également disponible ici.

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CHRISTOPHER ANDERSON – MARION

Christopher Anderson, membre de la prestigieuse agence Magnum Photos, fait partie des photographes contemporains les plus influents. Son œuvre visuelle défie toute catégorisation puisqu’elle se situe entre les mondes du documentaire, de l’art, de la photographie commerciale et de la photographie de mode. Après le succès de Pia (2020) et Son (2021), les éditions britanniques Stanley / Barker publient Marion, le nouveau livre d’Anderson, qui marque le dernier chapitre d’une trilogie relatant la vie et les amours de sa propre famiile de manière très intense au cours de leur vie commune. Le photographe a commencé à prendre des clichés de sa famille de manière totalement organique. Ses images étaient simplement l’action naturelle d’un époux essayant d’arrêter le temps, et de ne pas laisser s’envoler un seul moment de ses relations. En tant que photographe, il était loin de considérer ses photos personnelles comme une “œuvre”, jusqu’à ce que le photographe Tim Hetherington voie une photo qu’Anderson avait prise de sa femme Marion et dise : ” Ceci évoque le temps qui passe “. Anderson a commencé à voir ses images personnelles sous un nouveau jour et, avec le temps, il a fini par penser que ces photographies étaient en fait l’œuvre de sa vie. “Cela n’a jamais été une sorte d’exercice créatif. Les photographies sont des expressions de l’amour… un enregistrement de cette expression. Elles sont plus que des souvenirs”, explique le photographe. Publié en novembre dernier, l’ouvrage de 160 pages est encore disponible sur la boutique en ligne des éditions Stanley / Barker.

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