Category Archives: Art

CHRIS JOHANSON – CONSIDERING UNKNOW KNOW WITH WHAT IS, AND

chris johanson

Au cours des cinq dernières années, Chris Johanson s’est considérablement éloigné de ses précédents travaux. Réfléchissant à la vie et à l’empreinte matérielle que les êtres humains laissent derrière eux, l’artiste californien a abandonné les substrats en bois pour des toiles et des vêtements mis au rebut et tendus sur des barres de fer trouvées, créant ainsi des peintures lentes et méticuleuses qui rappellent les fresques anciennes ou les mandalas. À l’occasion de son exposition personnelle fin d’année dernière, Considering Unknow Know With What Is, And, à la galerie new-yorkaise Mitchell-Innes & Nash, un très beau catalogue du même nom a été publié. Avec une méthode délibérément mesurée et réfléchie, Johanson considère son travail sur ces tableaux comme un processus méditatif. Il contemple les thèmes de l’impermanence, de la fluidité et de la nature éphémère de l’existence. Les sujets vont des abstractions tourbillonnantes aux têtes émotives flottantes en passant par les armées de fourmis.?L’artiste cherche à mettre l’accent sur les effets curatifs potentiels de la création artistique alors que nous sommes tous confrontés à la surstimulation, à l’anxiété et à la perte qui vont de pair avec la récente situation sanitaire. Johanson peint d’une manière qui est à la fois lente et réfléchie, et qui, de ce fait, crée un espace mental calme et méditatif. « Je travaille de cette manière afin de « ralentir mes pensées, de réduire le bruit de ma vie », explique t-il. L’ouvrage, entièrement consacré aux récentes explorations de Johanson sur toile recyclée, est conçu par Perron-Roettinger et comprend de nouveaux essais de l’artiste et de Jenny Gheith, conservatrice associée de la peinture et de la sculpture au San Francisco Museum of Modern Art (SFMOMA). Le livre de 128 pages est maintenant disponible sur la boutique en ligne de la galerie Mitchell-Innes & Nash.

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COLLIER SCHORR – AUGUST

collier schorr

Formée à la School of Visual Arts de New York, Collier Schorr intervient dans les années 1990 à un tournant de l’art, quand la photographie devient le médium dominant et se développe en marge des circuits habituels, tels les magazines, la mode, portée par une nouvelle génération de critiques et d’artistes hantés par la jeunesse. Elle collabore à de nombreux supports presse (Purple ; Frieze ; Dazed and Confused) et contribue à renouveler l’iconographie usée de l’adolescence, en produisant des séries de portraits qui se situent à la lisière entre le réalisme documentaire et la fiction, entre l’intime et la représentation sociale et historique. Les éditions britanniques MACK publient aujourd’hui son nouvel ouvrage: August. Au début des années 1990, Collier Schorr a commencé à travailler de façon ponctuelle en Allemagne du Sud, dressant le portrait documentaire et fictif d’une petite ville habitée par des apparitions historiques. Combinant les rôles complémentaires de photographe de guerre, de portraitiste itinérant, d’anthropologue et d’historienne de la famille, Schorr raconte les histoires entremêlées d’un lieu et d’une époque déterminés par la mémoire, le nationalisme, la guerre, l’émigration et la famille. August utilise des polaroïds de cette période réalisés par Schorr à Schwabish Gmund pour explorer l’espace liminal d’images qui n’ont jamais été destinées à perdurer au-delà du moment immédiat. Avec un recul d’une vingtaine d’années, le livre historicise l’œuvre mais examine aussi les procédés de création, révélant les erreurs commises en tentant de fondre les Allemands contemporains dans leur passé, exposant implicitement la distance entre l’artiste et le sujet, et entre le sujet et les costumes. Consciente des démons et des pièges de l’autorité historique, Schorr sonde l’espace entre l’identification et la critique – un garçon allemand avec un boa en plumes, posé d’après Le porteur de nuit de Liliana Cavani, souligne son intérêt pour l’histoire performative du fétichisme et de l’uniforme, et la façon dont l’histoire oscille entre le documentaire et la fiction, la distance et le désir. August est le troisième volume d’une série de livres intitulée Forests and Fields (Wald und Wiesen), après Neighbors/Nachbarn (2006) et Blumen (2010). Le livre de 104 pages est maintenant disponible sur la boutique en ligne des éditions MACK.

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LARRY TOWELL – THE MENNONITES

larry towell

Sorti à l’origine en 2000 et désormais introuvable, l’ouvrage The Mennonites du photographe canadien Larry Towell est aujourd’hui publié à nouveau par les éditions britanniques GOST Books. Membre de la célèbre agence Magnum, Towell a passé près de 10 ans entre 1990 et 1999 à photographier la communauté mennonite de l’Ontario et du Mexique. Originaires de l’Allemagne du 16ème siècle et persécutés pour leur foi, les Mennonites ont migré autour du globe. Aujourd’hui, le plus grand nombre du mouvement de la Vieille Colonie, sur laquelle se base cette œuvre, vit au Mexique et migre, pour sa survie économique, vers les champs de légumes du Canada. Après s’être lié d’amitié avec une famille mennonite rencontrée près de chez lui en Ontario, il a pu partager de manière unique leur vie quotidienne, avant de rencontrer la communauté elle-même et de visiter les colonies du Mexique. La culture mennonite d’ordinaire n’autorise pas la photographie ; ce livre représente ainsi un document unique, un reportage saisissant sur le mode de vie de cette communauté, un mode de vie menacé plus qu’on ne saurait l’imaginer. En plus des photographies, le texte de Towell nous fait partager son expérience singulière à l’aide de détails poignants et d’anecdotes savoureuses. Avec un oeil d’artiste, il dépeint la vie de ces gens : la dureté et la pauvreté de la vie rurale, la discipline et les contradictions de leur religion, leur appétit de terre, leur soif de travail, leur aspiration à vivre comme ils l’entendent. Les photographies sont d’une telle qualité qu’elle justifieraient à elles-seules un simple livre d’images. Le texte, sur lequel plane l’ombre de Steinbeck, apporte au livre la touche supplémentaire et nécessaire à la restitution complète et presque magique d’un mode de vie. Cette deuxième édition révisée et mise à jour revisite le projet et comprend 40 photographies inédites. L’ouvrage de 288 pages, publié dans un superbe coffret noir, est maintenant disponible sur la boutique en ligne des éditions GOST Books. Deux éditions spéciales avec tirages signés et numérotés sont également disponibles.

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ALEC SOTH – GATHERED LEAVES ANNOTATED

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À l’occasion de son exposition itinérante en 2015, le photographe américain Alec Soth sortait Gathered Leaves, un coffret contenant quatre de ses principaux ouvrages au format mini. Les éditions britanniques MACK reprennent ce concept en publiant aujourd’hui Gathered Leaves Annotated, qui rassemble cinq des principaux livres de Soth dans leur intégralité en un seul volume compact et densément détaillé. Sur plus de 700 pages de papier journal, Soth actualise et réimagine la version originale de Gathered Leaves en reproduisant chaque page de ces cinq livres avec des annotations détaillées sous forme de notes, d’extraits de texte et de photographies supplémentaires. Cette nouvelle feuille de route à travers l’œuvre de Soth comprend également une nouvelle préface rédigée par l’artiste. L’ascension fulgurante de Soth vers une renommée internationale a commencé avec son premier livre, Sleeping by the Mississippi (2004), un road trip mélancolique le long de la « troisième côte » des États-Unis, qui a depuis fait l’objet de nombreux tirages et est largement reconnu comme un classique. Le succès des volumes suivants, Niagara (2006), Broken Manual (2010) et Songbook (2015), a permis à Soth d’approfondir son approche lyrique mais indéfectible et de renforcer sa position de maître de la forme du livre. Son ouvrage le plus récent, A Pound of Pictures (2022), apporte quant à lui une nouvelle perspective poétique aux particularités de la vie américaine et à la pratique de la création d’images, abordée une fois de plus sous le format désormais caractéristique du photographe du road trip. Le livre de 720 pages est maintenant disponible sur la boutique en ligne des éditions MACK.

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INUUTEQ STORCH – KEEPERS OF THE OCEAN

Inuuteq Storch

Inuuteq Storch est un jeune photographe originaire du Groenland, où le paysage et le climat sont des éléments déterminants et où la nature règne sur les rythmes de la vie. Les éditions danoises DISKO BAY publient aujourd’hui Keepers of the Ocean, son tout nouvel ouvrage. Le livre est une exploration personnelle de l’intimité avec et au sein de la nature écrasante de l’ouest du Groenland. Le livre dépeint l’étroite communauté de Sisimiut, la ville natale de Storch, photographiée au cours des trois dernières années. Des images quotidiennes d’amis, de famille, de repas et d’intérieurs forment une partie du contenu, combinées aux interventions et expérimentations de Storch. Des images non mises en scène mais captivantes, intimes et sensibles. Son style narratif intuitif attire le lecteur dans l’image, nous donnant l’impression d’être nous-mêmes présents. Il est rare de voir des portraits de ce genre du Groenland, à la fois exceptionnels, étoffés et indispensables. Le photographe explique: « Le sujet le plus important que l’on puisse retenir de mes projets est l’identité. Le sujet est très vaste et personnel à la fois. On peut ainsi considérer mes œuvres comme des reflets de la société avec des sentiments très personnels. » Keepers of the Ocean est le deuxième volet d’une série de trois livres d’Inuuteq et est maintenant disponible sur la boutique en ligne des éditions DISKO BAY. Le premier volume, Flesh, est presque épuisé et peut être trouvé ici. Enfin, une version limitée de l’ouvrage signé et proposé avec un tirage signé et numéroté est également disponible sur ce lien.

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RAYMOND PETTIBON – POINT BREAK

raymond pettibon

Les éditions David Zwirner Books publient Point Break, le nouvel ouvrage de Raymond Pettibon consacré à sa série culte des surfeurs. Pettibon est connu pour son esthétique énigmatique caractéristique et ses critiques satiriques acerbes de la culture américaine. Bien qu’imprégnée de cynisme, son œuvre est en empathie avec la folie vertigineuse de notre propre humanité qui s’engage à la fois dans la soi-disante haute et basse culture. Parmi les nombreux motifs présents dans l’œuvre de l’artiste américain, le plus poétique est sans doute celui du surfeur. En 1985, Pettibon a commencé sa série de surfeurs et de vagues – sur laquelle il continue de travailler à ce jour – très populaire pour représenter un surfeur solitaire sculptant silencieusement « une ligne de beauté » le long d’une vague incroyablement grande. Ce livre met en lumière une sélection de plus d’une centaine de surfeurs de la série, depuis les petites œuvres monochromes sur papier jusqu’aux grandes peintures colorées appliquées directement sur le mur. Pour le protagoniste de Pettibon dans ces œuvres, le surf existe en dehors de tout. Il atteint momentanément la sublimité sur la vague, distante mais synchrone avec la réalité turbulente. Nous sommes forcés de nous confronter à notre propre échelle : petits et faibles face à la puissance de la nature, à ce qui échappe à notre contrôle. Les écrits lyriques de Pettibon sur ces surfaces peintes – qu’il s’agisse de ses propres lignes ou de lignes tirées de la littérature – font référence à ses propres philosophies et aux confusions de la réalité : il critique et souligne les hypocrisies et les vanités du monde dans lequel il évolue. Pour l’aider à s’orienter, l’universitaire Brian Lukacher explore les antécédents historiques de l’art dans l’œuvre de Pettibon, en particulier les paysages marins de J. M. W. Turner, et Jamie Brisick, écrivain et ancien surfeur professionnel, examine la culture du surf et de la musique de la Californie du Sud pendant la jeunesse de Pettibon. Les surfeuses professionnelles de grosses vagues Emi Erickson et Stephanie Gilmore décrivent également l’expérience sensorielle de la conquête des énormes vagues représentées dans les œuvres de Pettibon. Le livre de 204 pages est maintenant disponible sur la boutique en ligne des éditions David Zwirner Books, ainsi que sur Amazon.com.

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TRENT PARKE – CUE THE SUN

trent parke

Trent Parke est un photographe Australien qui photographie des scènes de rue en jouant avec la lumière, les ombres et les gens pour créer des images au contraste saisissant. Les éditions britanniques Stanley / Barker publient aujourd’hui son nouvel ouvrage intitulé Cue the Sun. Une semaine avant que le COVID-19 ne s’installe en 2020, l’artiste s’est retrouvé dans un voyage éclair à travers le nord de l’Inde. Il accompagnait à l’époque l’ancien capitaine de cricket australien, Steve Waugh, pour la réalisation de l’ouvrage The Spirit of Cricket – India. Les photographies frénétiques du nouveau livre de Parke ont ainsi été réalisées entre Agra, Amritsar, Delhi, Dharamshala, Meerut et Mathura, alors que le monde extérieur défilait à travers les fenêtres de son autobus, presque comme dans un rêve. Les personnes dont l’image est restituée au millième de seconde, travaillent toute la nuit, avançant vers une modernité dictée par les smartphones. Le photographe explique: « J’ai toujours eu l’impression que j’aurais pu être dans n’importe quel autre pays à un moment donné. À travers les fenêtres, j’ai senti le passé et le futur s’entrechoquer. La contradiction, la beauté, le chaos et l’espoir. L’humanité en mouvement. » Cet ouvrage très attendu est construit comme un grand accordéon unique, imprimé recto-verso, qui emmène le lecteur dans un voyage fantastique à travers la nuit indienne cinétique jusqu’à une aube époustouflante. Le livre de 116 pages, désormais en rupture de stock sur la boutique en ligne des éditions Stanley / Barker peut encore être trouvé dans certaines librairies spécialisées.

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TOMOO GOKITA – GET DOWN

tomoo gokita

À l’occasion de la première rétrospective de l’artiste japonais Tomoo Gokita au musée Dallas Contemporary, les éditions italiennes Mousse Publishing publient Get Down, le catalogue officielle de l’exposition. Qu’elles soient peintes en nuances de gris ou en couleurs, les toiles de Gokita se caractérisent depuis longtemps par leurs sujets à forte charge psychologique : portraits inquiétants, natures mortes troublantes et abstractions oniriques. Les archétypes culturels que l’on retrouve dans ses œuvres de ces dix dernières années – des lutteurs et des starlettes aux danseurs et aux bureaucrates – ont été initialement inspirés de photographies que l’artiste a trouvées dans des magazines et des journaux anciens. Une fois plongé dans le processus d’application de la peinture sur la toile, il déformait spontanément ces images. Dans ses peintures récentes, cependant, Gokita ne se réfère plus à des documents imprimés : les figures et les formes émergent directement de son imagination. Plus éthérées et amorphes qu’auparavant, les figures surnaturelles de l’artiste sont à la fois angéliques et démoniaques, rappelant les androïdes, les extraterrestres et autres chimères indéfinissables. Elles rappellent les créatures inquiétantes des films de science-fiction de série B tout en évoquant le langage populaire de Pablo Picasso, Salvador Dali, Giorgio De Chirico, Francis Bacon et Philip Guston. Ce volume, richement illustré, est l’occasion de découvrir les toutes dernières œuvres de Gokita qu’il a réalisé durant les confinements liés à la pandémie. L’ouvrage de 80 pages est maintenant disponible sur la boutique en ligne des éditions Mousse Publishing.

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PAUL GRAHAM – TROUBLED LAND

Paul Graham

Après le succès de la réédition de A1- The Great North Road (2020) et de Beyond Caring (2021), les éditions britanniques MACK ressortent Troubled Land, le troisième et dernier volet de la célèbre trilogie de Paul Graham. Oeuvre emblématique réalisée au plus fort de son projet, l’ouvrage aborde les signes, petits mais insistants, de division politique inscrits dans le paysage de l’Irlande du Nord. Au cœur du conflit irlandais se trouve la terre – qui la possède, qui la contrôle, dont elle exprime l’histoire. Le livre, subtilement radical, garde cette vérité matérielle à l’esprit en combinant de manière unique des photographies de paysages et de conflits, et nous captive avec des scènes bucoliques dans lesquelles des détails révélateurs n’apparaissent que progressivement : des bordures de trottoirs peintes, des soldats ou des hélicoptères au loin, des drapeaux et des graffitis, des routes éclaboussées de peinture, chacun alignant tacitement cet endroit sur son allégeance républicaine ou loyaliste. Les photographies pastorales de champs verts et de haies se révèlent être des images de conflit et de dispute – malgré la stabilité du cadre photographique et la clarté de la vision de Graham, il s’agit d’une terre instable. Publié à l’origine en 1986, Troubled Land est réimprimé ici pour la première fois en trente-cinq ans. Controversé à l’époque pour son utilisation de la couleur et son refus de suivre les clichés du photojournalisme, ce livre a joué un rôle essentiel en offrant une perspective nouvelle sur la période de violences et d’agitation politique en Irlande du Nord appelée Les Troubles. Le livre de 80 pages est maintenant disponible sur la boutique en ligne des éditions MACK.

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THOMAS BOIVIN – BELLEVILLE

thomas boivin

Les éditions britanniques Stanley/Barker publient Belleville, le nouvel ouvrage du photographe Thomas Boivin, qui nous présente la ville à l’état organique, désordonnée. Ces images sont délibérément dépourvues des marqueurs habituels de la ville planifiée par Hausmann mais elles n’en sont pas moins belles, parfois romantiques. Belleville est issue de l’expérience vécue de Thomas Boivin, photographiant des lieux et des personnes proches de chez lui, fixant les limites du projet au quartier qu’il pouvait parcourir lentement en une journée. Belleville reflète le passage du temps, des saisons, le mouvement de l’œil du sol à l’arbre, d’une clôture à un visage. Boivin reste dans les espaces ouverts, en documentant les limites – clôtures, trottoirs, vitrines à rideaux à travers lesquelles nous ne pouvons pas voir. Il capture des moments privés dans des espaces publics, ses sujets savent qu’il est là et sont complices et confortables même s’il reste toujours une distance. Les images collectées dansent sur une ligne fine, suffisamment proche pour émouvoir, tout en évitant l’intrusion. Ses sujets sont clairement au courant de la présence du photographe. Prises ensemble comme série, ces oeuvres soulignent l’échange entre le sujet et l’artiste et la profondeur de ce geste simple: témoigner de l’existence d’une personne en demandant de faire son portrait. Le projet tient légèrement à distance la nostalgie et la mélancolie profonde de Paris. Au contraire, en enracinant sa pratique dans son propre quartier, les images de Thomas Boivin expriment plutôt une curiosité pour son environnement immédiat, un désir d’une forme d’intimité dans l’espace public et, surtout, un souci des autres. Le photographe explique: “J’ai commencé à photographier ses rues et ses habitants dès que je me suis installé là-bas, et j’ai continué à le faire pendant des années. Je trouvais que photographier les gens, avant tout, avait du sens. Bien que les photographies ne dépeignent guère la ville, je trouve qu’elles transmettent la sensation que j’ai eue en marchant dans les rues de Belleville : Un mélange de beauté et de décrépitude, de moments de joie et de tristesse, la sensation chaleureuse de la lumière et la sensation douce amère que l’on peut éprouver en marchant toute la journée, à la recherche des yeux d’un étranger…” Le livre de 100 pages est maintenant disponible sur la boutique en ligne des éditions Stanley/Barker.

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JEAN-CHRISTOPHE BÉCHET – MACADAM COLOR STREET PHOTO

Jean-Christophe Béchet

Jean-Christophe Béchet poursuit depuis plusieurs décennies une œuvre photographique qui se déploie dans l’univers urbain et notamment dans la rue. Il s’inscrit alors dans ce courant photographique nommé Street Photography qui puise ses racines dans la tradition américaine. Dans Macadam Color Street Photo, son nouvel ouvrage publié par les éditions parisiennes Éditions Loco, il revisite son travail et sélectionne une centaine de photographies prises tout au long de sa carrière qui interrogent directement les différentes situations propres à ce genre photographique. Trois entretiens approfondis avec Michel Poivert, Jean-Luc Monterosso et Sylvie Hugues, accompagnent ce parcours. Ils sont l’occasion de réfléchir sur la spécificité de cette pratique, de questionner sa nature même, de voir ce qu’elle peut mettre en jeu, et de tenter d’en définir certains contours. De là nait l’idée de faire émerger un Manifeste photographique qui propose une lecture singulière et contemporaine de la Street Photography. Pour Jean-Christophe Béchet « la Street Photography, longtemps associé au reportage, est devenu un genre autonome et spécifique à la culture photographique. Le portrait, le paysage, le nu, la nature morte… viennent de la peinture. La notion de reportage existe aussi en vidéo, cinéma ou radio. Alors que l’exploration de la rue, de son quotidien, de son «extraordinaire» banalité n’existe réellement qu’en photographie. Et la plupart des vocations de photographes sont nées en voyant des instantanés saisis dans l’espace urbain, ceux d’André Kertész, Henri Cartier-Bresson, Robert Frank et tant d’autres (…). Le reporter, et plus encore le photojournaliste, travaille soit sur des instants de crise (dans le cadre du «news») soit sur des histoires fortes et scénarisées (sujets magazines). Le «Street Photographer», lui, capture des instantanés uniques en s’intéressant à des temps faibles, à des situations quotidiennes et banales, sans événement marquant. Sur le plan visuel, il n’est pas aidé par la puissance de son sujet, tout l’intérêt de sa photo vient de son art du cadrage, de sa rapidité d’action, de son impertinence, de sa lecture de la lumière. Et aussi, bien sûr, de sa vision du monde. » L’ouvrage de 192 pages, publié à 1000 exemplaires, est maintenant disponible sur la boutique en ligne d’Éditions Loco.

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CRAIG EASTON – BANK TOP

Craig Easton

La série Bank Top de Craig Easton, créée en partenariat avec l’écrivain et poète Abdul Aziz Hafiz, remet en question la représentation et la fausse représentation des communautés du nord de l’Angleterre. Elle est aujourd’hui publiée par les éditions britanniques GOST Books. Cette oeuvre du photographe britannique est le résultat de l’initiative du musée et galerie d’art de Blackburn, Kick Down the Barriers, un projet lancé en réponse à des articles de presse décrivant la ville comme « la plus isolée de Grande Bretagne ». Dans le but de contester ce portait, le musée a invité des artistes et des écrivains à collaborer avec les habitants de divers quartiers pour présenter une représentation fiable et authentique de leurs communautés. Pendant un an, Easton et Hafiz ont travaillé en étroite collaboration avec les habitants pour explorer leurs histoires et leurs expériences à travers une série de portraits en noir et blanc commentés. Leur travail met en lumière les problèmes de dénuement social, de logement, de chômage, d’immigration et de représentation, ainsi que l’impact des politiques étrangères passées et actuelles. Il combat les généralisations simplistes et vise à contextualiser comment ces communautés se sont réunies et à mieux comprendre comment elles s’épanouissent ensemble aujourd’hui. Le photographe explique: « Je photographie pour apprendre, pour essayer de comprendre, pour documenter et partager des histoires. C’est un privilège de pouvoir le faire et de remettre en question les perceptions et les stéréotypes, ce combat m’est particulièrement cher. » Le livre de 134 pages est maintenant disponible sur la boutique en ligne des éditions GOST Books.

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