TETSUYA ISHIDA – MY ANXIOUS SELF

Tetsuya Ishida est un peintre contemporain né en 1973. Après l’obtention de son diplôme de la Yaizu Central High School, il se lance dans un cursus de conception de communication visuelle à l’université des arts de Musashino dont il sort diplômé en 1996. Il se lance alors dans une carrière d’artiste peintre, qui connaîtra un succès important à la suite d’une vente de ses œuvres chez Christie’s sur l’art d’avant-garde d’Asie de l’est, organisée en 1998. Sa brève carrière sera interrompue après seulement dix ans, lorsque l’artiste meurt en 2005, écrasé par un train. À l’occasion de la première grande rétrospective de l’artiste à New York à la galerie Gagosian (12 septembre – 21 octobre 2023), un magnifique catalogue a été publié: My Anxious Self. En l’espace de dix ans seulement, Ishida a produit un ensemble d’œuvres saisissantes centrées sur le thème de l’aliénation humaine. Il a émergé en tant qu’artiste pendant la  » Lost Decade  » (décennie perdue) du Japon, une récession qui a duré tout au long des années 1990, et ses peintures capturent les sentiments de désespoir, de claustrophobie et de déconnexion qui caractérisaient la société japonaise à cette époque. L’artiste explore les sensations d’incertitude, de désolation, d’isolement, d’aliénation, dans un système mû par des impératifs de productivité et de compétitivité. Avant sa mort prématurée, Ishida a imaginé des allégories des défis de la vie contemporaine dans des peintures et des œuvres sur papier chargées d’une absurdité kafkaïenne. Dans des scènes cauchemardesques, des personnages en costume fabriqués à l’image d’Ishida mais possédant des parties de machines ou d’animaux sont représentés en train d’être mis en boîte et réparés, comme des objets impuissants. L’avant-plan et l’arrière-plan sont rendus avec la même minutie et cette compression complexe des couches intensifie le sentiment d’enfermement. Les sujets masculins stoïques semblent habitués à leurs membres cyborg et à leur environnement lugubre et poursuivent leur routine commune. Certains hommes se confondent avec des objets ménagers, réduits à l’état d’outils et de meubles fonctionnels mais inanimés. Tetsuya Ishida semble malmener les humains dont il peint les traits sur ses toiles. Pourtant, il n’en est rien. L’oeuvre de l’artiste n’est selon lui qu’une allégorie de la société nippone qui tourmente ses membres, transformés en corps serviles et dociles. Le livre de 216 pages, avec des essais signés Kobo Abe, Cecilia Alemani, Larry Gagosian, Michiaki Ishida et Diethard Leopold, est maintenant disponible sur la boutique en ligne de la Galerie Gagosian.

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ALESSANDRA SANGUINETTI – ON THE SIXTH DAY

Alessandra Sanguinetti est connue pour son travail qui explore les effets du passage du temps et les transitions de la jeunesse. Après l’énorme succès de son projet suivant les deux cousines Guille et Belinda dans leur intimité (voir ici), la photographe argentine ressort l’un de ses tout premiers ouvrage sorti à l’origine en 2005 (Nazraeli) et publié aujourd’hui par les éditions MACK: On The Sixth Day. En Argentine, dans les fermes éloignées près de Buenos Aires, Alessandra Sanguinetti s’est intéressée à la relation symbiotique entre les fermiers, leurs animaux et la terre. Les photographies saisissantes de Sanguinetti décrivant la coexistence des hommes et des animaux peuvent à première vue sembler brutales. Mais c’est une représentation honnête et touchante de la relation entre l’homme et la bête, l’un élevant l’autre pour le sacrifice ultime. Souvent photographiées près du sol, les images rendent compte du courage, des luttes et des aventures des poulets, des cochons, des chevaux et des vaches. Nous les voyons naître, jouer, rivaliser entre eux pour la nourriture, leur destin étant toujours incertain alors que les présences humaines se profilent inévitablement au-dessus d’eux. Avec leurs couleurs riches, presque surréalistes, ces photographies évoquent les fables traditionnelles ou les livres classiques pour enfants dans lesquels les animaux adoptent des comportements humains pour enseigner des leçons de morale. Pourtant, Sanguinetti dépeint ces animaux comme des individus à part entière, chacun doté d’un esprit mystérieux, racontant leur vie de la naissance à la mort avec un regard direct et non sentimental. Au bord des routes, dans les champs et dans les bois, elle a observé les rituels et les traditions des agriculteurs locaux dont les vies s’entremêlent avec une foule d’animaux pris dans le cycle de la vie et de la mort. Le travail réalisé dans On the Sixth Day dépasse la simple pratique documentaire et évoque une intimité que nous avons le privilège de partager, au mépris de nos sensibilités. Le livre de 96 pages est maintenant disponible sur la boutique en ligne des éditions britanniques MACK.

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BURT GLINN – HALF A CENTURY AS A MAGNUM PHOTOGRAPHER

Après avoir étudié la littérature à Harvard, Burt Glinn (1925-2008) devient assistant des photographes du magazine Life puis photographe indépendant. Glinn menait une double activité de photographe-reporter pour des titres comme Life, Look, Paris Match ou Geo et de photographe de publicité. Il a occupé à deux reprises, de 1972 à 1975 puis en 1987, le poste de président de l’Agence Magnum. Mettant en lumière l’extraordinaire polyvalence de Burt Glinn et son talent pour représenter les scènes les plus emblématiques et les plus quotidiennes de la seconde moitié du XXe siècle, cet ouvrage publié par les éditions allemandes Kehrer est la première monographie couvrant l’ensemble de la carrière historique de Glinn. Avec des images rarement vues et acclamées, Burt Glinn. Half a Century as a Magnum Photographer célèbre les manières fascinantes, élégantes et toujours expressives dont Glinn a vécu le monde à travers la photographie. Avec Eve Arnold et Dennis Stock, il a été l’un des premiers Américains à rejoindre Magnum Photos, dont il est devenu membre associé en 1951. Il a reçu de nombreux prix pour ses photographies éditoriales et d’entreprise. Glinn a photographié des stars, des personnalités et des sujets de style de vie dans les années 1950 et 1960. Il est internationalement reconnu pour ses reportages lors de la guerre du Sinaï, l’invasion marine américaine du Liban et la prise de contrôle de Cuba par Fidel Castro. L’ouvrage de 144 pages, avec des essais d’Elena Prohaska Glinn, Sam Glinn, Mark Lubell, Susan Meiselas, Martin Parr, Gilles Peress, Sarah Stacke, Larry Towell, Alex Webb et Eelco Wolf, célèbre la vie et l’oeuvre du photographe qui écrivait « Je pense qu’il faut saisir la vérité essentielle de la situation et en donner un point de vue. » Le livre est diposnible sur la boutique en ligne des éditions Kehrer.

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MAGNUM SQUARE PRINT SALE 2023 – WRITTEN BY LIGHT

La nouvelle Magnum Square Print Sale ‘Written by Light’, en partenariat avec la World Press Photo Foundation, se déroule du lundi 16 octobre au dimanche 22 octobre 2023. Chaque photographe participant offre sa propre interprétation du thème. La vente comprend plus d’une centaine de tirages réalisés par certains des plus grands photographes de notre époque. Les tirages, 15,2×15,2cm, de qualité muséale, signés ou tamponnés par l’estate, sont en vente pour 7 jours seulement, à 120 € sur le site magnumphotos.com/shop/.

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