Les éditions suisses Edition Patrick Frey publient All Eyes On Me, le nouvel ouvrage de Maï Lucas, reconnue pour son travail à la croisée de l’art, de la mode et du documentaire. Dans ce volume, la photographe française fait revivre l’esprit d’une époque et la fierté d’une jeunesse. Pendant plus de vingt ans, entre New York et Paris, elle a capté les visages, les gestes et les couleurs d’une culture en pleine effervescence : celle du hip-hop, avant qu’il ne devienne mondialement codifié. Son livre rassemble ces instantanés de rue où la beauté se niche dans un sourire, une pose ou un vêtement. Ici, rien n’est mis en scène : tout respire la vie, la spontanéité, la confiance entre photographe et modèles. Dans ses images, les jeunes des quartiers new-yorkais ne jouent pas un rôle : ils incarnent une identité. Les bandanas, les baskets, les bijoux ou les coiffures deviennent les emblèmes d’une liberté conquise. Maï Lucas ne photographie pas la mode, elle capture une manière d’exister, une façon de se tenir au monde. Le titre, emprunté à l’album de 2Pac, sonne comme un cri : « Regardez-nous ! » Tous les regards sont enfin tournés vers ceux que l’on n’a pas l’habitude de voir. Son travail échappe à la nostalgie. Ces images des années 1990 et 2000 sont d’une modernité brûlante : elles disent l’énergie, la fierté, la tendresse. Dans chaque regard, il y a une promesse ; dans chaque sourire, une victoire sur l’invisibilité. All Eyes On Me est une lettre d’amour à la rue, à la jeunesse et à la culture urbaine. Il célèbre la dignité et la créativité de ceux qui ont inventé de nouveaux codes esthétiques sans rien demander à personne. En refermant le livre, on comprend que, pour Maï Lucas, photographier, c’est rendre visible la beauté du vrai. L’ouvrage de 224 pages est maintenant disponible sur la boutique en ligne d’Édition Patrick Frey.
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TADAO ANDO – SKETCHES, DRAWINGS AND ARCHITECTURE
Tadao Ando est un architecte japonais né en 1941 à Osaka, autodidacte et ancien boxeur. Son travail se caractérise par l’usage du béton brut, de la lumière naturelle et du dialogue entre architecture et nature. Il cherche à créer des espaces calmes, spirituels et minimalistes, inspirés à la fois par la tradition japonaise et le modernisme occidental. Parmi ses œuvres emblématiques figurent l’Église de la Lumière à Ibaraki, le Musée d’art contemporain de Naoshima et le 21_21 Design Sight à Tokyo. Son architecture invite à la contemplation et à l’harmonie entre l’homme, la matière et l’environnement. Publié par les éditions allemandes Taschen, Tadao Ando. Sketches, Drawings, and Architecture est une vaste monographie qui retrace cinquante ans de création à travers plus de 700 croquis, plans et maquettes. Le livre révèle comment les idées de l’architecte japonais naissent d’un simple trait de crayon avant de se transformer en espaces concrets. On y découvre ses projets emblématiques, comme la Row House de Sumiyoshi, le Chichu Art Museum ou la Bourse de Commerce à Paris, accompagnés de commentaires personnels. Les dessins, parfois spontanés, parfois d’une précision millimétrée, montrent la tension entre intuition et rigueur technique. Ando y célèbre la main, le geste, la fragilité du trait, en opposition à la froideur du numérique. À travers ses voyages, il puise son inspiration dans la lumière, les paysages et la spiritualité des lieux. Le livre met en valeur son dialogue constant entre béton, nature et silence. Chaque page traduit une quête d’équilibre entre matière et émotion. Plus qu’un recueil visuel, c’est une réflexion sur la beauté, la mémoire et le temps. L’architecture devient ici un langage poétique reliant l’homme à son environnement. Véritable œuvre d’art éditoriale, ce livre est à la fois un document, un manifeste et une méditation sur la création architecturale. L’imposant ouvrage de 594 pages est maintenant disponible sur la boutique en ligne des éditions Taschen.
JOEL MEYEROWITZ – A SENSE OF WONDER 1962 2022
Joel Meyerowitz est un photographe américain né en 1938 à New York. Il est l’un des pionniers de la photographie couleur dans les années 1960, à une époque où le noir et blanc dominait encore la photographie artistique. Influencé par Robert Frank et Henri Cartier-Bresson, il s’illustre dans la photographie de rue avec un style spontané et vivant. Il capture avec sensibilité la lumière, l’ambiance et les détails du quotidien urbain. Son œuvre Cape Light (1979) est une référence majeure dans l’histoire de la photographie couleur. Il a également été le seul photographe autorisé à documenter la zone Ground Zero après le 11 septembre 2001. Publié par les éditions italiennes Skira à l’occasion de la grande rétrospective du photographe à la Fondazione Brescia Musei, A Sense of Wonder 1962 2022 présente une sélection de plus de 90 images qui retrace les moments les plus marquants de la carrière de Joel Meyerowitz, depuis ses premières photographies des années 1960 jusqu’à ses travaux les plus récents. L’ouvrage est organisé en chapitres thématiques qui analysent ses différentes séries, allant de ses natures mortes évocatrices à la tragédie du 11 septembre, en passant par ses recherches sociologiques qui ont contribué à redéfinir la photographie de rue, ainsi que ses images conceptuelles révélant l’individualisme américain durant la guerre du Viêt Nam. La photographie de Meyerowitz se distingue par une lecture humaniste précise. Grâce à son regard calme et méthodique sur le réel, il nous rappelle que la photographie peut être un outil de réflexion sur les expériences individuelles et collectives — une manière d’apprécier pleinement le présent dans toutes ses dimensions. Le livre de 224 pages est maintenant disponible sur la boutique en ligne des éditions Skira.
DAIDO MORIYAMA – QUARTET
Né au Japon en 1938, Daido Moriyama est l’un des plus importants photographes contemporains. Membre de l’avant-garde artistique japonaise d’après-guerre, il a commencé son œuvre au milieu des années 1960. Auteur de plus de 180 livres mêlant photographies, textes théoriques et techniques d’impression diverses mais aussi performances et dispositifs d’installations, il a exploité toutes les formes du medium photographique et a contribué à redéfinir la pratique de la photographie de rue. Membre du mouvement Provoke qu’il rejoint en 1968 pour la deuxième édition de la revue éponyme, Daido Moriyama produit une œuvre riche, dense et protéiforme. Ses photographies –souvent décrites comme brutes, floues et troubles (l’esthétique du “are, bure, boke”), ont donné naissance à une nouvelle pratique de la photographie de rue où l’artiste, qui rôde sur la route, est en prise avec l’espace public. Le travail de Daido Moriyama embrasse aussi la technique de la sérigraphie, qu’il utilise dès les années 70, tant pour produire des livres que des œuvres à exposer. Publié par Thames & Hudson et présenté par Mark Holborn, Quartet est un livre anthologique qui rassemble quatre ouvrages clés et qui couvrent quinze ans de son parcours artistique. Japan: A Photo Theater (1968) explore l’envers du Japon d’après-guerre à travers des portraits bruts de marginaux et de scènes théâtrales, révélant une société en mutation. A Hunter (1972) capture l’énergie chaotique du Japon urbain, avec un style instinctif et flou, traquant les fragments d’un monde moderne aliéné. Farewell Photography (1972) déconstruit radicalement le médium photographique : images surexposées, floues, granuleuses, c’est un adieu à la photo traditionnelle. Light and Shadow (1982) marque quant à lui un retour plus introspectif, opposant clarté et obscurité dans une exploration poétique des souvenirs et du quotidien. Ancrés dans la complexité du Japon pendant une période de transformation, de 1968 au début des années 1980, ces volumes fondateurs offrent non seulement un aperçu approfondi de l’évolution culturelle, économique et sociale du pays, mais retracent également l’émergence et le développement du style unique de Moriyama. Enrichi d’extraits de journaux intimes, le livre offre aussi un regard intime sur son processus créatif. Publié dans un très beau coffret, cet imposant ouvrage de 440 pages est maintenant disponible sur la boutique en ligne des éditions Thames & Hudson, ainsi que sur Amazon.com.
RICKY ADAM – BACK-TO-BACK
Publié par les éditions Audit / This is Ours, Back-to-Back est un livre de photographie documentaire réalisé par Ricky Adam, photographe originaire d’Irlande du Nord, qui vit à Leeds depuis 2003. Entre 2006 et 2024, Adam a parcouru les rues de Leeds pour capturer, avec un regard à la fois attentif et humain, les quartiers ouvriers construits autour des célèbres « terraces » en briques rouges — et plus particulièrement les maisons dites « back-to-back ». Ces habitations sont emblématiques de l’urbanisme victorien et de l’histoire industrielle de Leeds. Construites principalement à la fin du XIXe siècle pour loger la classe ouvrière, les maisons « back-to-back » sont des maisons mitoyennes très particulières : elles partagent un mur arrière avec une autre maison, ce qui les rend particulièrement denses et peu ouvertes. À Leeds, contrairement à d’autres villes britanniques, leur construction a été autorisée plus longtemps — jusqu’en 1937 — malgré leur interdiction nationale en 1909 pour des raisons sanitaires (absence de ventilation, manque d’installations de base, surpopulation…). Ricky Adam a voulu documenter cet environnement urbain unique, non pas comme une curiosité architecturale, mais comme un espace de vie, profondément humain et chargé d’histoire. À travers ses images, il met en lumière des scènes de rue, des façades délabrées, des détails ordinaires, des instants de la vie quotidienne — des enfants jouant, des passants, des objets abandonnés, des murs tagués, des ruelles étroites. Loin d’un regard misérabiliste ou froid, Adam adopte une approche chaleureuse, souvent poétique, et très sensible à la beauté cachée de ces quartiers souvent marginalisés. Ses photos sont prises dans des quartiers comme Harehills, Chapeltown, Beeston, Holbeck, Armley ou encore Burley — tous des lieux riches en diversité sociale et culturelle, avec une forte présence de communautés issues de l’immigration, de différentes générations et origines. Le livre de 144 pages, limité à 620 exemplaires, est maintenant disponible sur la boutique en ligne du site de Ricky Adam.
ANNA FOX & KAREN KNORR – U.S. ROUTE 1 (AFTER BERENICE ABBOTT)
Les éditions britanniques Trolley Books publient le nouveau projets des photographes Anna Fox et Karen Knorr: U.S. Route 1. Entre juillet et septembre 1954, la photographe étatsunienne Berenice Abbott, accompagnée de ses assistants et chauffeurs Damon et Sara Gadd, sillonne la Route 1, la plus ancienne route des États-Unis qui s’étend du Nord au Sud du pays entre Fort Kent, dans le Maine, à la frontière canadienne, et les Keys, en Floride. Tracée initialement pour relier les treize colonies originelles et bientôt contournée par un réseau routier inter-États, la Route 1 offre, selon Abbott, « une vision réaliste d’un échantillon représentatif de la vie américaine ». Avec l’idée d’un livre d’images en tête, la photographe documente la diversité des communautés, des paysages et des architectures rencontrés du Maine à la Floride. Abbott souligne également l’impact croissant de l’industrie automobile sur le consumérisme, les loisirs et le tourisme, faisant ainsi allusion à la standardisation accrue du paysage américain du milieu du siècle. Malgré l’élaboration d’une maquette et d’un document promotionnel destinés à convaincre les éditeurs, l’entreprise photographique d’Abbott sur la Route 1 des États-Unis ne fut jamais publiée et reste encore relativement méconnue à ce jour. Entre 2016 et 2019, suivant les traces de Berenice Abbott et de ses deux collaborateurs, les photographes Anna Fox et Karen Knorr prennent la route de Key West à Atlanta, puis de Washington à Atlanta. Elles se rendent ensuite à New York, Rhode Island et Providence (en 2017), Baltimore et Philadelphia (en 2022), et finalement dans le Maine, avant de revenir en Floride (en 2023-2024). Avec la même ambition que le projet méconnu d’Abbott, Fox et Knorr s’intéressent à la place occupée aujourd’hui par la Route 1, devenue un axe routier moins fréquenté, et documentent les conditions culturelles, sociales et environnementales des États-Unis d’aujourd’hui. Sur la route, à l’aide de différents formats et outils technologiques, de l’iPhone à la chambre grand format, elles photographient les petites villes, les communautés, les pharmacies, les cafés, les motels et les restaurants. Entamée au cours de la première campagne présidentielle de Donald Trump, la série de Fox et Knorr met en lumière les conséquences de la politique conservatrice du pays sur les droits des femmes et des minorités, les groupes économiquement défavorisés, le contrôle des armes à feu et l’intensification de la brutalité policière. Hommage à l’entreprise inachevée d’Abbott, l’enquête vibrante des deux artistes sur la Route 1 prolonge et actualise avec acuité l’étude photographique approfondie d’une « fraction de la “scène américaine” ». Le livre de 208 pages est maintenant disponible sur la boutique en ligne des édtions Trolley Books.
INVADER – RUBIKCUBIST / @INVADERWASHERE
Invader est un artiste français emblématique, célèbre pour ses mosaïques de style pixel inspirées des jeux vidéo rétro. Depuis le début des années 2000, il a envahi les villes du monde entier avec ses créations, transformant l’espace public en une galerie d’art à ciel ouvert. Chaque œuvre est souvent accompagnée d’un code QR, invitant le spectateur à interagir avec son art. Invader aborde des thèmes liés à la culture numérique et à l’identité urbaine, tout en questionnant notre rapport à l’espace public. Sa technique unique et son approche ludique ont fait de lui une figure incontournable du street art contemporain. Exposé dans des galeries internationales, il continue d’innover et d’inspirer de nouveaux artistes. L’engagement d’Invader pour l’art accessible et interactif a fait de lui un pionnier dans le mouvement street art. Les éditions britanniques HENI Publishing publient aujourd’hui deux ouvrages de l’artiste: Rubikcubist et @invaderwashere: Ten Years on Instagram. Le livre Rubikcubist, publié pour la première fois en 2023 par l’artiste lui-même (Control P Editions), est un catalogue de 439 pages accompagnant une exposition au MIMA de Bruxelles (du 24/06/22 au 08/01/23). Cet ouvrage explore le « Rubikcubisme », un terme inventé par Invader en 2005 pour décrire son travail artistique utilisant des Rubik’s Cubes comme médium. Détournant ce célèbre casse-tête, l’artiste crée des tableaux et sculptures évoquant une esthétique pixélisée rappelant ses mosaïques urbaines. Le livre retrace l’évolution de cette pratique depuis ses débuts en 2004, marquée par sa rencontre avec Ern? Rubik en 2009, jusqu’à l’exposition de 2022. Riche de plus de 500 images, il présente des œuvres, des photos d’expositions et des archives exclusives de l’atelier d’Invader. Les textes, incluant des contributions de l’artiste, de la critique Malika Bauwens et du journaliste Ian Scheffler, analysent l’influence du Rubik’s Cube sur son processus créatif. Inspiré par l’art classique et la culture populaire, Invader mêle transgression et humour, offrant une réflexion sur le pixel art et le street art. Le livre @invaderwashere: Ten Years on Instagram, publié à l’origine en 2024 par Control P Editions, est un ouvrage de 1584 pages compilant dix ans de publications Instagram de l’artiste, du 22 octobre 2013 au 22 octobre 2023. Conçu comme une « time capsule », ce livre transforme des données numériques éphémères en un archive physique durable, destiné à perdurer lorsque les réseaux sociaux ou Internet auront évolué ou disparu. Ce « instabook » retrace le parcours artistique d’Invader à travers des images de ses installations urbaines, des travaux en cours, des clichés de son atelier et des moments personnels, offrant un regard intime sur son processus créatif. Avec un format compact de 12 x 20,5 cm, il capture l’évolution mondiale de son art pixelisé. L’ouvrage, richement illustré, témoigne de l’impact d’Invader, suivi par plus de 700 000 abonnés sur Instagram, et explore l’intersection entre art urbain et médias sociaux. Disponibles sur la boutique en ligne des éditions HENI Publishing, ces deux livres offrent une plongée captivante dans un mouvement artistique unique, célébrant la créativité et l’innovation.
RAGNAR AXELSSON – BEHIND MOUNTAINS
Ragnar Axelsson, dit Rax, est islandais. Sa photographie est tout entière empreinte de la culture et de la géographie si particulières à ce pays « terre de glace » situé au cœur de l’Atlantique nord. S’il voyage à travers le monde dans le cadre de son activité professionnelle, c’est à l’Islande et aux confins du Groenland qu’il consacre ses explorations les plus fascinantes. Depuis quarante-cinq ans, le photographe observe les fermiers de son pays lors des rassemblements de moutons. Cette tradition séculaire a lieu chaque automne à Fjallabak, l’une des merveilles naturelles les plus extraordinaires de l’Arctique subpolaire, dans toutes sortes de conditions météorologiques : tempêtes de neige, averses et ciel ensoleillé. Elle se déroule souvent à cheval ou à pied. Pour sa troisième publication chez Kehrer Verlag, Axelsson présente des photographies en noir et blanc puissantes et atmosphériques qui documentent de manière impressionnante l’interaction entre les hommes et leurs animaux, ainsi qu’avec le paysage accidenté. Dans cette région sauvage, les cascades d’éboulis de rhyolite, les sources chaudes, la glace et les pentes minérales verdoyantes créent un jeu particulier entre la lumière et la surface. De majestueuses collines ondulantes, assiégées par des tempêtes de neige et de pluie rugissantes, des roches de lave rugueuses et des formations rocheuses massives donnent une image réaliste et convaincante du lien extraordinaire entre l’homme et la nature. Axelsson a créé une magnifique série qui archive la lutte d’un peuple arctique contre les caprices de la nature et dépeint les changements sociaux qui ont progressivement érodé leurs traditions séculaires. Dans ce paysage surréaliste, les gens apparaissent comme des visiteurs dans un monde étrange. Ils ont laissé leur existence quotidienne derrière eux pour devenir des itinérants dans le royaume du mythe où le passé et le présent ne sont plus distinguables. Le livre de 192 pages est maintenant disponible sur la boutique en ligne des éditions Kehrer Verlag.
CARLOTTA GUERRA – LIKE WE COULD ALMOST LIVE FOREVER
Carlotta Guerra est née en Italie où elle a étudié l’art contemporain et le cinéma à l’université de Bologne. Les éditions allemandes Verlag Kettler viennent de publier sa toute première monographie qui se compose de clichés et de notes manuscrites à la fois autobiographiques et poétiques. Avec son projet Like we could almost live forever, Guerra nous invite à un voyage visuel et émotionnel. Les photographies, prises en Italie et en Amérique du Nord, s’inspirent de son héritage familial et créent une mosaïque de souvenirs personnels, d’expériences, d’impressions et d’émotions. Consciente que le temps limité dont nous disposons dans la vie rend nos rencontres précieuses et uniques, Guerra collectionne des moments photographiques qu’elle assemble comme les pièces d’un immense puzzle pour former un récit plein de puissance expressive et associative. Cette collection nous encourage à explorer la magie et les peines de la vie, des moments les plus simples aux plus significatifs de l’existence quotidienne. La photographe explique: « Mon œuvre – tant mes images que mes vidéos – s’inspire de ma vie personnelle et de mon histoire, que j’utilise pour aborder et explorer des thèmes qui me semblent importants. Je m’intéresse aux questions psychologiques et mentales, à la tension constante et complexe entre la peur et le désir, à la manière dont notre passé et nos souvenirs créent parfois des structures subtiles mais bien ancrées dans notre présent. Je suis fasciné, tant sur le plan visuel que conceptuel, par la puissance et la délicatesse des choses ordinaires que je perçois comme des allégories. La nature est un sujet récurrent dans mon travail, car c’est une force indispensable qui m’aide à surmonter mes difficultés et à trouver la paix. La photographie est pour moi un moyen d’exprimer mon histoire intérieure, mais aussi un moyen de découverte et de conscience de soi. » L’ouvrage de 192 pages, à la fois mélancolique, intime et troublant, est maintenant disponible sur la boutique en ligne des éditions Verlag Kettler.
JOHN VINK – SIDELINES
Publié par les éditions Hannibal Books à l’occasion de la rétrospective Le Fil au musée de la Photographie de Charleroi, du 24 mai au 21 septembre 2025, Sidelines retrace la carrière du photographe belge John Vink (né en 1948). Vink a été membre de la première heure de l’agence VU’ et collaborateur du journal parisien Libération dès 1985. Il a parcouru le monde avec son appareil photo, en quête d’histoires en marge de l’actualité. Dans son pays natal, la Belgique, ce sont le carnaval, le cyclisme et la vie quotidienne qui ont retenu son attention ; tandis qu’au Bangladesh, en Irak, au Mali et dans bien d’autres pays, il s’est attaché au déracinement, à la dignité et à la résilience. En 1986, son projet personnel Water in Sahel, qui souligne sa volonté de saisir l’expérience humaine dans des contextes difficiles, lui vaut le prix Eugene Smith. De 1997 à 2017, Vink a été membre à part entière de l’agence Magnum Photos. Il a voyagé durant des années avant de s’installer au Cambodge, en 2000, s’offrant alors la possibilité de s’immerger plus profondément dans une autre culture. Son approche photographique est caractérisée par une volonté de témoigner et d’informer, sans chercher à changer le monde, mais en montrant la réalité telle qu’elle est. Il a souvent travaillé en noir et blanc pour accentuer la tension entre la réalité et sa représentation. Ses images captivantes révèlent le regard unique qu’il porte sur ce qui l’entoure : un regard personnel, profond et intemporel. Le livre de 304 pages, avec un texte de Rik Van Puymbroeck, est maintenant disponible sur la boutique en ligne des éditions belges Hannibal Books.
NJIDEKA AKUNYILI CROSBY
Les éditions David Zwirner Books publient la première monographie de la peintre nigériane américaine de renommée internationale Njideka Akunyili Crosby, qui mêle son histoire personnelle et son identité diasporique africaine dans des compositions complexes. Dans sa démarche artistique, Akunyili Crosby captive le public par ses représentations de scènes d’intérieur et d’instants du quotidien, avidement puisés dans la vie domestique. Pour insuffler une profondeur singulière à ses créations, elle emprunte un processus complexe qui marie habilement plusieurs techniques et médiums, allant du collage au dessin, en passant par le transfert de photographies, la peinture acrylique et le fusain. L’artiste africaine incorpore à son travail des photographies qu’elle a elle-même prises au Nigeria, ainsi que des images de famille et des extraits de magazines populaires nigérians, créant ainsi des motifs kaléidoscopiques qui viennent orner les sols et les murs de ses compositions. Akunyili Crosby s’engage dans un dialogue visuel par le biais de collages riches, combinant superpositions, dessins et éléments peints, pour tisser un véritable tissu d’images qui enchante le regard. Puisant son inspiration dans ses racines nigérianes, son style artistique est également influencé par la culture pop, son expérience personnelle et le milieu académique occidental. Toutefois, son œuvre échappe à toute tentative de catégorisation simpliste, oscillant entre l’américanité et la nigérianité ; elle se définit avant tout comme une expression autobiographique, explorant un personnage qui ne rentre pas dans une boîte et scrutant les méandres de sa propre histoire. Cette première monographie consacrée à son oeuvre rassemble près de cinquante peintures, réalisées entre 2010 et 2023, qui retracent sa pratique méthodique de superposition de représentations peintes de personnes, de lieux et d’aspects de ses propres expériences avec des images transférées provenant de sa collection personnelle et de publications nigérianes, entre autres. Akunyili Crosby révèle et revisite des domaines distincts, des jardins luxuriants aux mondes domestiques et intérieurs liés à la maternité, à la famille, au mariage, au corps et à l’identité personnelle. Le livre de 256 pages est maintenant disponible sur la boutique en ligne des éditions David Zwirner Books.
HELGE TSCHARN – CAPSULE
Les éditions Verlag Kettler publient une nouvelle monographie du photographe allemand Helge Tscharn. En 1981, trois ans seulement après l’arrivée en Allemagne des skateboards en provenance des États-Unis, Tscharn commence à documenter photographiquement l’aube de l’histoire du skateboard allemand. Faisant lui-même partie de la scène, il a capturé toutes les phases du skateboard allemand avec son style caractéristique : les débuts bruts des années 1980, fortement influencés par le mouvement punk rock, ont été immortalisés par des photos noir et blanc granuleuses, tandis que le film couleur et l’objectif fisheye occasionnel ont été utilisés à l’époque du hip-hop et du streetwear des années 1990. Au cours de sa carrière, il a non seulement assisté à l’éclosion et à la disparition de talents, mais aussi à l’ascension des stars du monde du skateboard et, souvent, à leur chute tragique. Tscharn s’est rapidement imposé comme l’un des photographes de skateboard les plus influents d’Europe. Fidèle à la culture du milieu, il a photographié des personnalités telles que Claus Grabke, Lance Mountain, Ray Barbee, Tony Hawk, Jerry Hsu, et bien d’autres encore. Sa passion pour la musique hardcore se reflète également dans son travail, avec des photos de groupes tels que Pantera, Monster Magnet et Motörhead. Tscharn a toujours été là, toujours dans le feu de l’action, accompagnant la vague indie et emo des années 2000, la culture DIY des années 2010, et bien sûr, le présent, qui embrasse et réinterprète toutes ces influences. Ses photos, qui s’étalent sur plus de 40 ans, laissent transparaître la sueur et le sang des skateurs dans chaque grain et apparaissent comme des capsules temporelles avec un sens inégalable de l’instant. Le livre de 160 pages est maintenant disponible sur la boutique en ligne des éditions Verlag Kettler.