Category Archives: Art

ALESSANDRA SANGUINETTI – ON THE SIXTH DAY

Alessandra Sanguinetti est connue pour son travail qui explore les effets du passage du temps et les transitions de la jeunesse. Après l’énorme succès de son projet suivant les deux cousines Guille et Belinda dans leur intimité (voir ici), la photographe argentine ressort l’un de ses tout premiers ouvrage sorti à l’origine en 2005 (Nazraeli) et publié aujourd’hui par les éditions MACK: On The Sixth Day. En Argentine, dans les fermes éloignées près de Buenos Aires, Alessandra Sanguinetti s’est intéressée à la relation symbiotique entre les fermiers, leurs animaux et la terre. Les photographies saisissantes de Sanguinetti décrivant la coexistence des hommes et des animaux peuvent à première vue sembler brutales. Mais c’est une représentation honnête et touchante de la relation entre l’homme et la bête, l’un élevant l’autre pour le sacrifice ultime. Souvent photographiées près du sol, les images rendent compte du courage, des luttes et des aventures des poulets, des cochons, des chevaux et des vaches. Nous les voyons naître, jouer, rivaliser entre eux pour la nourriture, leur destin étant toujours incertain alors que les présences humaines se profilent inévitablement au-dessus d’eux. Avec leurs couleurs riches, presque surréalistes, ces photographies évoquent les fables traditionnelles ou les livres classiques pour enfants dans lesquels les animaux adoptent des comportements humains pour enseigner des leçons de morale. Pourtant, Sanguinetti dépeint ces animaux comme des individus à part entière, chacun doté d’un esprit mystérieux, racontant leur vie de la naissance à la mort avec un regard direct et non sentimental. Au bord des routes, dans les champs et dans les bois, elle a observé les rituels et les traditions des agriculteurs locaux dont les vies s’entremêlent avec une foule d’animaux pris dans le cycle de la vie et de la mort. Le travail réalisé dans On the Sixth Day dépasse la simple pratique documentaire et évoque une intimité que nous avons le privilège de partager, au mépris de nos sensibilités. Le livre de 96 pages est maintenant disponible sur la boutique en ligne des éditions britanniques MACK.

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BURT GLINN – HALF A CENTURY AS A MAGNUM PHOTOGRAPHER

Après avoir étudié la littérature à Harvard, Burt Glinn (1925-2008) devient assistant des photographes du magazine Life puis photographe indépendant. Glinn menait une double activité de photographe-reporter pour des titres comme Life, Look, Paris Match ou Geo et de photographe de publicité. Il a occupé à deux reprises, de 1972 à 1975 puis en 1987, le poste de président de l’Agence Magnum. Mettant en lumière l’extraordinaire polyvalence de Burt Glinn et son talent pour représenter les scènes les plus emblématiques et les plus quotidiennes de la seconde moitié du XXe siècle, cet ouvrage publié par les éditions allemandes Kehrer est la première monographie couvrant l’ensemble de la carrière historique de Glinn. Avec des images rarement vues et acclamées, Burt Glinn. Half a Century as a Magnum Photographer célèbre les manières fascinantes, élégantes et toujours expressives dont Glinn a vécu le monde à travers la photographie. Avec Eve Arnold et Dennis Stock, il a été l’un des premiers Américains à rejoindre Magnum Photos, dont il est devenu membre associé en 1951. Il a reçu de nombreux prix pour ses photographies éditoriales et d’entreprise. Glinn a photographié des stars, des personnalités et des sujets de style de vie dans les années 1950 et 1960. Il est internationalement reconnu pour ses reportages lors de la guerre du Sinaï, l’invasion marine américaine du Liban et la prise de contrôle de Cuba par Fidel Castro. L’ouvrage de 144 pages, avec des essais d’Elena Prohaska Glinn, Sam Glinn, Mark Lubell, Susan Meiselas, Martin Parr, Gilles Peress, Sarah Stacke, Larry Towell, Alex Webb et Eelco Wolf, célèbre la vie et l’oeuvre du photographe qui écrivait « Je pense qu’il faut saisir la vérité essentielle de la situation et en donner un point de vue. » Le livre est diposnible sur la boutique en ligne des éditions Kehrer.

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MAGNUM SQUARE PRINT SALE 2023 – WRITTEN BY LIGHT

La nouvelle Magnum Square Print Sale ‘Written by Light’, en partenariat avec la World Press Photo Foundation, se déroule du lundi 16 octobre au dimanche 22 octobre 2023. Chaque photographe participant offre sa propre interprétation du thème. La vente comprend plus d’une centaine de tirages réalisés par certains des plus grands photographes de notre époque. Les tirages, 15,2×15,2cm, de qualité muséale, signés ou tamponnés par l’estate, sont en vente pour 7 jours seulement, à 120 € sur le site magnumphotos.com/shop/.

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SHELBY LEE ADAMS – FROM THE HEADS OF THE HOLLERS

Shelby Lee Adams (né en 1950) est un photographe américain connu pour ses photographies de la vie de famille dans les Appalaches. Le style distinctif de ses portraits a permis de créer un témoignage unique et bienveillant sur les habitants des zones rurales et des villages de cette région. Travaillant entièrement sur la base du bouche à oreille, Shelby Lee Adams a photographié plusieurs générations de familles qui sont devenues ses amis et ses sujets au fil des ans. À l’occasion de sa grande rétrospective à la Paul Paletti Gallery de Louisville, Kentucky, les éditions britanniques GOST Books publient le nouvel ouvrage d’Adams intitulé From The Heads of the Hollers. Chaque été pendant plus de 40 ans, il s’est rendu dans les montagnes de l’est du Kentucky pour prendre des photos. Aujourd’hui septuagénaire, Adams est retourné à ses archives d’images inédites prises entre 1974 et 2010. Son objectif était d’imprimer celles qui avaient pu être négligées, craignant que si elles n’étaient pas imprimées de son vivant, elles ne le soient jamais. Près de 90 de ces images inédites figurent dans son nouveau livre, qui dépeint la culture et les habitants de son pays natal. Le photographe explique: « Je demande aux gens de regarder l’objectif de l’appareil photo et de rechercher leur propre reflet tout en pensant aux événements significatifs de leur vie qui sont pour eux essentiels. Les expériences de la vie varient considérablement d’un individu à l’autre et s’impriment dans notre être profond, ce qui se répercute sur nos apparences. Lorsqu’un photographe est en contact avec ses sujets, les faux-semblants et les masques tombent, ce qui donne lieu à des portraits plus libres et plus engageants. » Certains clichés montrent des familles entières, des frères et sœurs, des amis ou des personnages isolés, mais les portraits sont unis par le regard sans faille du sujet vers Adams et son appareil photo. Le magnifique livre de 176 pages est maintenant disponible sur la boutique en ligne des éditions GOST Books. Un don de 10 % du produit de la vente du livre sera versé au fonds d’aide aux victimes des inondations du Kentucky. Enfin, une édition spéciale de l’ouvrage est proposée avec deux tirages du photographe signés et numérotés. Celle-ci est également disponible sur le site de l’éditeur.

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YAO JUI-CHUNG

L’artiste contemporain taïwanais Yao Jui-chung a acquis une renommée internationale pour ses critiques imaginatives, audacieuses et incisives, et souvent humoristiques, de l’identité et de l’histoire complexes et contestées de son pays. Né en 1969, Yao a grandi pendant une période tumultueuse, lorsque Taïwan est passé de l’autoritarisme à la démocratie. Son art, qui comprend la photographie, la vidéo, l’installation et la peinture, s’inspire de l’histoire, de la politique et de la société, ainsi que des anciennes traditions artistiques et religieuses et des mondes mythiques de la Chine et de Taïwan. Dans ses paysages naturels, Yao Jui-Chung combine des éléments de la peinture de paysage chinoise traditionnelle avec une énergie moderne et vibrante, en insérant souvent des détails quotidiens pleins d’esprit ou des symboles occidentaux. Tout en générant une expérience visuelle esthétiquement belle et intellectuellement stimulante pour le spectateur, son travail aborde également les principales questions sociales – il présente de l’eau, de l’air et des arbres dorés comme un moyen de souligner la préciosité de la nature dans notre société contemporaine. Mais son oeuvre reflète et critique surtout la transition dramatique de Taïwan entre l’autoritarisme chinois et la démocratisation taïwanaise, ainsi que la manière dont elle a façonné et défini l’identité taïwanaise, tout comme sa propre expérience et son sens de l’identité. Publiée par les éditions suisses Scheidegger & Spiess, cette monographie est la première étude approfondie de l’œuvre de Jui-chung en anglais, examinant sa pratique au cours des trois dernières décennies. Elle comprend plus de 200 images, un essai de Sophie McIntyre, universitaire, conservatrice et spécialiste de l’art taïwanais, qui s’appuie sur des recherches primaires, notamment des entretiens qu’elle a menés avec l’artiste entre le milieu des années 1990 et aujourd’hui, ainsi que sur des données empiriques qu’elle a collectées lors de voyages à Taïwan. L’essai s’appuie également sur certains écrits inédits de l’artiste, ainsi que sur des documents secondaires et d’archives traduits du chinois. Le livre comprend aussi un entretien réalisé avec l’artiste par Hou Hanru, commissaire d’exposition de renommée internationale. Il s’agit du premier dialogue approfondi avec l’artiste sur des questions spécifiques explorées dans les œuvres d’art présentées dans ce livre. L’ouvrage de 208 pages est maintenant disponible sur la boutique en ligne des éditions Scheidegger & Spiess.

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BRUCE GILDEN – HAITI

Peu de photographes possèdent un style aussi frappant et reconnaissable que Bruce Gilden, membre de la célèbre agence Magnum Photos depuis 1998 et qui est largement considéré comme l’un des photographes de rue les plus importants et les plus influents de l’illustre histoire du genre. Les éditions françaises Atelier EXB publient aujourd’hui une nouvelle édition de Haiti, l’un de ses tous premiers livres paru en 1996. Le photographe new-yorkais découvre Haïti en 1984, à l’occasion des célèbres festivités de mardi gras. Fasciné par ce pays, il s’y rendra de nombreuses fois jusqu’en 1995, puis après le tremblement de terre de 2010. Gilden observe alors un territoire pauvre, en proie à de nombreuses catastrophes naturelles, mais riche d’une énergie unique. Comme à son habitude, le photographe s’éloigne des sentiers battus. Il sillonne l’île et rencontre ses habitants aux quatre coins du pays dans des situations que peu seraient prêts à voir. À l’image de sa pratique, Gilden s’approche au plus près de ses sujets ; de ses photographies se dégage alors une tension empreinte d’une atmosphère quasi surréaliste. Bruce Gilden nous ouvre les yeux sur ce pays à la fois fascinant et tragique. Bien qu’il ne soit qu’à une heure de vol de Miami et de l’Amérique continentale, Haïti reste le pays le moins développé de l’hémisphère occidental et l’un des plus pauvres du monde. Les images saisissantes de Gilden reflètent la violence inconsciente qui traverse cette société insulaire, de l’abattoir à la rue. L’importance du vaudou dans la culture haïtienne est également mise en évidence. Entre paganisme et catholicisme, c’est un mélange déconcertant de rage et d’extase qui traverse le livre. Avec près de la moitié d’images inédites dans cette nouvelle édition, Bruce Gilden complète sa trilogie photographique ; après Lost and Found (2019) et Cherry Blossom (2021), Haiti clôt le voyage. Un essai de l’auteur haïtien Louis-Philippe Dalembert, portant un regard littéraire et poétique sur son œuvre, vient compléter cette immersion en pays créole. Le magnifique ouvrage de 144 pages est maintenant disponible sur la boutique en ligne des éditions Atelier EXB.

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ED CLARK – THE BIG SWEEP

Mort le 18 octobre 2019 à l’âge de 93 ans, l’artiste afro-américain Ed Clark était l’un des derniers Expressionnistes abstraits américains. Au cours de sept décennies, ses expérimentations avec la couleur pure, la forme abstraite et la matérialité séduisante de la peinture ont donné naissance à une œuvre d’une originalité remarquable, élargissant le langage de la peinture abstraite américaine. Les innovations de Clark occupent une place importante dans l’histoire de l’art moderne et contemporain : à la fin des années 1950, il a été le premier artiste américain à exposer une toile façonnée, une innovation qui continue d’avoir des répercussions aujourd’hui. Sa recherche d’un moyen de dépasser les limites du pinceau conventionnel l’a conduit à utiliser un simple balai pour appliquer des pigments sur des toiles disposées sur le sol. Défiant les catégories discrètes de l’abstraction gestuelle et de l’abstraction pure et dure, Clark a magistralement imbriqué ces approches dans une forme unique d’expressionnisme. À l’occasion de la rétrospective de l’artiste chez Hauser & Wirth à New York (du 7 septembre au 21 octobre 2023), la galerie américaine publie The Big Sweep. Ce livre, qui constitue la publication de référence sur Clark, retrace l’histoire de sa vie et de son œuvre à travers des réimpressions de textes historiques majeurs écrits par des auteurs tels que Darby English, Anita Feldman, Geoffrey Jacques, Kellie Jones, April Kingsley et Corinne Robins, des entretiens avec Clark réalisés par Quincy Troupe, Jack Whitten et Judith Wilson, ainsi que des photographies, des lettres et des documents éphémères provenant des archives de la succession de Clark et de ses papiers conservés aux Archives of American Art, Smithsonian Institution, Washington, D.C. L’ouvrage de 248 pages est maintenant disponible sur la boutique en ligne des éditions Hauser & Wirth.

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RAYMOND MEEKS – THE INHABITANTS

Né en 1963 à Colombus (Ohio), le photographe Raymond Meeks se distingue par sa conscience aiguë de l’environnement dans lequel il évolue. Son travail est exposé dans les collections permanentes de la National Gallery of Art à Washington, de la George Eastman House à Rochester et de la Bibliothèque nationale de France à Paris. Le soin apporté à ses publications, souvent auto-éditées, fait l’objet d’une reconnaissance critique particulière. Sixième lauréat du programme Immersion, une commande photographique franco-américaine créée par la Fondation d’Entreprise Hermès, Meeks a séjourné en France pendant l’été 2022. Dans la région de Calais et au Pays basque, aux confins de la frontière espagnole, le photographe américain est parti sur les traces des réfugiés qui cherchent à franchir les limites imposées par les hommes. Les images issues de cette résidence, accompagnées d’un long poème de George Weld, sont aujourd’hui présentées sous la forme d’un ouvrage intitulé The Inhabitants, publié par les éditions britanniques MACK. Attaché aux lieux, à leur mémoire et aux êtres qui y évoluent, Raymond Meeks s’est immergé dans le territoire français à la rencontre de celles et ceux qui le traversent en quête d’une vie meilleure. Aux abords du fleuve Bidassoa, qui sépare la France de l’Espagne sur quelques kilomètres, comme autour de Calais, il a saisi les traces des migrants qu’il a croisés, ainsi que les paysages qu’ils ont traversés. Meeks désigne ces lieux de passage comme « les lignes du désir ». En noir et blanc comme en couleur, la série fait plonger le regard dans des espaces parfois anodins, parfois monumentaux, potentiellement hostiles, entre vastes horizons et vues grillagées. Cette série prolonge une démarche artistique consacrée à la manière dont l’être humain habite le monde et qui engage par là-même le photographe à travailler sur ce qui le relie aux autres. Son quotidien, sa famille ou encore la nature environnante lui offrent autant de sujets, qu’il traite avec une grande délicatesse. Le livre de 172 pages est maintenant disponible en anglais ou en français sur la boutique en ligne des éditions Mack.

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ARAKI – BONDAGE

Nobuyoshi Araki, né à Tokyo en 1940, a publié au cours de sa carrière plus de cinq cents livres de photographies, ce qui fait de cet artiste le plus prolifique des photographes. Sa notoriété mondiale a souvent reposé sur l’érotisme de son art, et notamment sur les séries sulfureuses consacrées à l’art du kinbaku (bondage japonais né de l’art martial traditionnel du ligotage, le hojojutsu). Les éditions allemandes Taschen publient aujourd’hui Bondage, magnifique édition XL consacrée à l’une de ses fascinations de longue date et à l’un de ses sujets les plus significatifs : Kinbaku-bi, littéralement « la beauté des liens serrés ». Le bondage, dans un contexte sexuel, est apparu au Japon à la fin de la période Edo (milieu des années 1800), mais n’a été popularisé que dans les années 1950, lorsque des magazines comme Kitan Club et Yomikiri Romance ont commencé à publier les premières photographies de bondage nu, et dans les années 1960, lorsque les Nawashi (maîtres des cordes) ont commencé à apparaître dans des spectacles S&M en direct. Le kinbaku se pratique généralement avec des cordes de six à huit mètres de long et se base sur des modèles de cordes spécifiques pour le ligotage et la suspension. Araki joue avec les motifs de la soumission et de l’émancipation, de la mort et du désir et le glissement dans l’image entre sérénité et scandale. Au sens propre ou au figuré, ses modèles sont incontestablement immobilisés, mais de la manière la plus captivante: des femmes étendues, ligotées mais défiantes, suspendues au plafond, en habit traditionnel ou nues, de face, une fleur parfois subtilement posée entre leurs jambes. Les images de cet impresioonant ouvrage de 288 pages varient en humeur et en subtilité. Le sujet a certainement quelque chose d’hypnotique, qu’il s’agisse de la nature intrigante et séduisante de la tradition du ligotage ou simplement de l’impudeur graphique de certaines des poses ; mais, que le contenu soit ou non du goût de chacun, on ne peut nier que les clichés démontrent la maîtrise de la composition, de la couleur et du ton d’Araki, si souvent applaudie : tantôt délavée et délicate, tantôt audacieuse et frappante. L’utilisation contrastée d’effets photographiques et le caractère plus ou moins explicite du sujet sont typiques de l’approche ouverte d’Araki et de sa tentative d’éviter toute classification moralisatrice : «Il n’y a pas de conclusion. C’est totalement ouvert. Cela ne va nulle part.» Ce magnifique volume est maintenant disponible sur la boutique en ligne des éditions Taschen.

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CINDY SHERMAN – 2023

Considérée comme l’une des artistes les plus influente de sa génération, Cindy Sherman a connu la célébrité à la fin des années 1970 avec le groupe d’artistes Pictures Generation. Du milieu des années 1970 à nos jours, elle a produit une œuvre photographique quasi intégralement consacrée au portrait, sans jamais recourir à d’autres modèles qu’elle-même. Paradoxalement, c’est en disparaissant derrière ses masques et ses costumes que Cindy Sherman est devenue une icône, bousculant l’idée même d’identité et les frontières entre réalité et fiction. Publié par les éditions de la galerie Hauser & Wirth de Zurich à l’occasion de l’exposition personnelle de Cindy Sherman, cette publication présente un nouveau corpus d’œuvres de l’artiste américaine qui poursuit ses explorations du genre du portrait depuis ses premiers travaux des années 1970. À travers trente-six photographies, l’artiste assemble des parties de son propre visage, découpé, déformé et recombiné, pour construire les identités de différentes personnes, en utilisant la manipulation numérique pour accentuer les aspects stratifiés et la plasticité du moi. Sherman a supprimé toute toile de fond scénique ou mise en scène – l’élément central de cette série est le visage. Comme pour les costumes, les perruques et le maquillage, l’application des prothèses est souvent laissée apparente, brisant ainsi l’illusion au lieu de la maintenir. Comme pour les prothèses, l’utilisation de la manipulation numérique dans sa nouvelle série exagère les tensions entre l’identité et l’artifice. En employant cette technique de superposition, Sherman crée un espace de multiplicité, explorant l’idée que l’identité est une caractéristique humaine complexe et souvent construite, qu’il est impossible de capturer dans une image singulière. Ses portraits sont autant de questionnements sur l’identité et les images d’aujourd’hui, et interrogent sur l’identité, le féminin, le masculin, le genre humain. Le livre de 84 pages comprend également un texte de Sherman décrivant son processus de travail en studio, offrant un aperçu intime de sa réflexion sur l’œuvre. Il est maintenant disponible sur la boutique en ligne des éditions Hauser & Wirth.

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JIM GOLDBERG – COMING AND GOING

Entré chez Magnum Photos en 2002 en tant que membre associé, Jim Goldberg en est devenu membre à part entière en 2006. Pourtant, sa façon de raconter la réalité n’a pas grand chose à voir avec le photojournalisme. Publié par les éditions britanniques MACK, Coming and Going est l’œuvre autobiographique exceptionnelle du photographe de San Francisco. Depuis 1999, Goldberg photographie sa vie quotidienne dans toutes ses vicissitudes et retourne dans son studio pour réimaginer et étudier ces images à travers une pratique de collage, d’annotation, de montage et de reconstruction qui a fait sa renommée. Ce livre retrace le cheminement d’une personne à travers le deuil qui suit la mort de ses parents, la naissance d’un enfant qui bouleverse sa vie, le déchirement d’un divorce et la redécouverte de l’amour. Relaté à l’aide d’un mélange tumultueux d’images singulières et variées, de notes personnelles, de collages et de documents éphémères, le livre capture les réalités douces-amères d’une vie individuelle tout en réfléchissant aux allées et venues universelles et inéluctables qui nous façonnent et à la manière dont nous apprenons à devenir conscients de nous-mêmes. Reconnu pour ses célèbres ouvrages tels que Rich and Poor (1985), Raised by Wolves (1995) et Open See (2009), le langage visuel de Goldberg utilise la séquence et la narration avec une intensité fiévreuse. L’histoire, la mémoire et l’imagination s’entrechoquent dans une pratique matérielle vivante où les influences de la fiction et du cinéma, ainsi que la forme même du livre, sont centrales. Coming and Going offre un récit féroce, vulnérable et parfois bouleversant d’une vie et d’une recherche des universels insaisissables de l’expérience – une réalisation qui constitue l’œuvre maîtresse de Goldberg et une contribution significative à la création de livres contemporains. L’impressionnant ouvrage de 360 pages est maintenant disponible sur la boutique en ligne des éditions MACK. Une édition spéciale est également disponible sur ce lien. Celle-ci contient une première édition signée et numérotée du livre, présentée dans un coffret à clapet imprimé, ainsi qu’un collage fait main signé et numéroté et une estampe signée et numérotée, complété par un polaroïd unique de Goldberg, inséré à l’intérieur du coffret.

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