Category Archives: Art

BARRY MCGEE – THE HARSH REALITY

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À l’occasion du salon Paris Photo 2022, la galerie V1 Gallery de Copenhague a publié un nouvel ouvrage de l’artiste californien Barry McGee: The Harsh Reality. Les oeuvres de McGee sont un mélange d’observation de la société moderne et d’activisme. Son engagement en faveur des communautés marginalisées reste inchangé depuis ses débuts en tant que “Twist” (son surnom d’artiste graffiti). Qu’il s’agisse du consumérisme ou de la stratification sociale, McGee exprime ses préoccupations en prenant différentes personnalités telles que Ray Fong, Lydia Fong, P.Kin, Ray Virgil et Bernon Vernon. Son motif caractéristique, une caricature masculine aux yeux tombants, fait référence à l’empathie de l’artiste envers ceux qui considèrent la rue comme leur maison. McGee a créé un langage visuel unique, composé de motifs géométriques, de symboles récurrents et de l’utilisation de la “méthode des communautés”, tout en expérimentant divers médias non conventionnels, notamment des bouteilles en verre et autres objets trouvés. Ses peintures murales à grande échelle et ses archives méticuleuses de peintures et dessins questionnent la notion d’espace public confronté à l’espace privé ainsi que l’accessibilité de l’art. Ce nouveau livre présente un véritable collage visuel des œuvres récentes de l’artiste. On y retrouve des reproductions de dessins et de toiles aux fonds abstraits composés de motifs et de formes géométriques aux couleurs vives et criardes, inspirés des muralistes mexicains, ses fameux visages empruntés à l’univers du cartoon, ainsi que de nombreuses photographies prises par McGee et ses amis. Cet ouvrage met en lumière la vitalité de l’œuvre de Barry McGee qui continue de critiquer la publicité, le mode de vie américain et la société de consommation en général. Tout comme le récent livre Reproduction publié il y a quelques semaines par les éditions Aperture (voir ici), The Harsh Reality offre un aperçu unique de la démarche d’un artiste américain majeur et témoigne de l’immense quantité d’informations visuelles que McGee a absorbées pour constituer l’un des héritages artistiques les plus éclectiques et les plus novateurs de notre époque. Imprimé sur un tres beau papier brut Munken Lynx (540 gr) dans une édition limitée à 1000 exemplaires, le livre est maintenant disponible sur la boutique en ligne de la galerie V1 Gallery.

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DIANE ARBUS – DOCUMENTS

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Les éditions David Zwirner Books publient Documents, le nouvel ouvrage sur la célèbre photographe américaine Diane Arbus. À travers un assemblage d’articles, de critiques et d’essais datant de 1967 à aujourd’hui, cette publication révolutionnaire retrace la réception du travail d’Arbus et offre un aperçu complet des conversations critiques, ainsi que des idées fausses, autour de cette artiste très influente. Connue surtout pour ses images pénétrantes qui explorent ce que signifie être humain, Diane Arbus est une figure centrale et singulière de la photographie américaine de l’après-guerre. Ses photographies en noir et blanc démolissent les conventions esthétiques et bouleversent toutes les certitudes. Encensée et critiquée pour ses clichés de personnages considérés comme “marginaux”, Arbus continue d’être le paratonnerre d’un large éventail d’opinions sur son sujet et son approche. Les critiques et les écrivains ont qualifié son travail de “sinistre” et “effroyable”, mais aussi de “révélateur”, “sincère” et “compatissant”. À travers un ensemble d’articles, de critiques et d’essais datant de 1967 à aujourd’hui, Diane Arbus : Documents retrace la réception du travail de cette photographe révolutionnaire. En éclairant cinquante ans d’évolution dans le domaine de la critique d’art, le livre fournit un nouveau modèle pour comprendre le travail de tout artiste remarquable. Organisé en onze sections qui mettent l’accent sur les expositions majeures et les événements importants découlant de l’œuvre d’Arbus, ainsi que sur ses méthodes et ses intentions, les soixante-neuf fac-similés d’articles et d’essais déjà publiés – une archive à tous égards – retracent le discours sur la photographe, en contextualisant son œuvre inimitable. Complété par une bibliographie annotée de plus de six cents entrées et un historique complet des expositions, Documents est une ressource importante pour les photographes, les chercheurs, les historiens de l’art et les critiques d’art, ainsi que pour les étudiants en critique d’art et les lecteurs intéressés. Le livre de 496 pages est maintenant disponible sur la boutique en ligne des éditions David Zwirner Books.

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DAVE HEATH – ONE BRIEF MOMENT

dave heath

Dave Heath (1931-2016) occupe une place singulière dans l’histoire de la photographie américaine. Influencé par Eugene W. Smith et par les maîtres de l’école de Chicago dont Aaron Siskind et Harry Callahan, il ne peut être pourtant considéré ni comme un photographe documentaire ni comme un photographe expérimental. Il s’initie à la photographie dès la fin des années 1940, inspiré notamment par les essais photographiques publiés dans le magazine Life. Sa photographie est avant tout une manière d’attester de sa présence au monde en reconnaissant en l’autre un alter ego absorbé dans ses tourments intérieurs. Il sera l’un des premiers, dès les années 1950, à exprimer aussi radicalement le sentiment d’aliénation et d’isolement inhérent à la société moderne. Dès le début des années 1960, travaillant dans les rues des villes du nord-est de l’Amérique, Heath se sert de ses habitants pour capturer des moments individuels dans des compositions à la structure resserrée, chargées de l’importance de leur individualité et de la gravité de leur situation. « Mes photos ne sont pas sur la ville mais nées de la ville. La ville moderne comme scène, les passants comme acteurs qui ne jouent pas une pièce mais sont eux-mêmes cette pièce. […] Baudelaire parle du flâneur dont le but est de donner une âme à cette foule ». Ce nouveau livre intitulé One Brief Moment, publié par les éditions britanniques Stanley/Barker reproduit avec une remarquable précision les tirages originaux de Heath, dont beaucoup n’existent qu’à l’état de copie unique. Au-delà de l’enregistrement d’une scène ou d’un événement — presque toutes ses photographies sont dénuées d’indices de lieux, de dates ou d’actions — Dave Heath cherche à traduire avant tout une expérience du monde, quelque chose de vécu, d’éprouvé : la tension, dans l’espace public, entre la proximité contrainte des corps et l’isolement des individus, comme perdus en eux-mêmes. Alors il isole des figures dans la foule et emplit son cadre de leurs présences « absentes au monde ». Ce très bel ouvrage de 120 pages est maintenant disponible sur la boutique en ligne des éditions Stanley/Barker.

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BARRY MCGEE – REPRODUCTION

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Les éditions Aperture publient Reproduction, l’une des toutes premières monographies rassemblant les photographies de l’artiste multimédia de renommée internationale Barry McGee. Bien qu’il soit surtout connu pour la sensibilité graphique inventive de ses peintures, dessins et installations, l’utilisation de la photographie par McGee est une composante essentielle de sa vision artistique. Capturées à toute heure et dans le monde entier avec n’importe quel appareil photo à portée de main, les images de McGee sont à la fois immédiates, désinvoltes, intimes et anarchiques. Son œuvre photographique fait un usage audacieux de formes géométriques, de groupes de dessins et de peintures encadrés, de personnages atypiques et d’objets trouvés tels que des bouteilles vides, des planches de surf et des véhicules accidentés. Qu’elles soient intégrées à ses compositions multi-éléments emblématiques ou imprimées dans les innombrables fanzines et livres d’artiste qui accompagnent souvent ses expositions, les photographies sont omniprésentes dans la pratique de McGee. Au fil des 224 pages et des textes de ses amis photographes Ari Marcopoulos et Sandy Kim, ainsi que d’un essai de l’écrivain et commissaire d’exposition Sandra S. Phillips, le livre explore la spontanéité et l’énergie qui se dégagent des moments banals de la vie. Comme le note Sandra S. Phillips, « les photographies témoignent d’une énergie conspiratrice et d’actes audacieux : tagger un camion, grimper les uns sur les autres pour marquer un mur, travailler sur une peinture murale dans un espace isolé. Il y a une délicatesse dans ces échanges, et une bravoure qui est passionnante et importante pour McGee. » Reproduction offre un aperçu unique de la démarche d’un artiste américain majeur et témoigne de l’immense quantité d’informations visuelles que McGee a absorbées pour constituer l’un des héritages artistiques les plus éclectiques et les plus novateurs de notre époque. L’ouvrage est maintenant disponible sur la boutique en ligne des éditions Aperture ainsi que dans les meilleures librairies indépendantes.

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WILLIAM EGGLESTON – THE OUTLANDS, SELECTED WORKS

WILLIAM EGGLESTON

Les éditions David Zwirner Books publient The Outlands, Selected Works, le nouvel ouvrage du pionnier de la photographie couleur, William Eggleston, composé d’une sélection de près de cent images inédites des années 1960 et 1970. Cette série établit les thèmes visuels novateurs et le lexique que l’artiste continuera à développer au cours des décennies suivantes. L’œuvre propose un voyage dans le Sud américain mythique et en pleine évolution, vu à travers l’objectif du photographe : des couleurs vives et un profond sentiment de nostalgie résonnent dans l’œuvre saisissante d’Eggleston. Ses clichés de panneaux de signalisation, de voitures et de scènes de bord de route créent une iconographie des paysages américains qui a inspiré toute une génération de photographes. Avec sa minutieuse sélection d’images intemporelles – un break en bois, portes ouvertes, garé dans un vaste paysage rural, la grand-mère de l’artiste dans l’intérieur sombre de la maison familiale de Sumner, dans le Mississippi -, The Outlands est emblématique de la pratique dynamique et expérimentale d’Eggleston. L’ampleur de son œuvre redynamise ses paysages emblématiques et offre une nouvelle perspective du Sud américain en pleine mutation. Accompagnant les quatre-vingt-dix superbes images Kodachrome, un texte littéraire et fictif de l’auteur Rachel Kushner, acclamée par la critique, imagine une histoire d’auto-stoppeurs traversant le Sud profond. Une nouvelle étude de Robert Slifkin recadre la signification historique de l’œuvre d’Eggleston, en proposant des similitudes avec les travaux de Marcel Duchamp, Dan Graham, Jasper Johns et Robert Smithson. Un avant-propos de William Eggleston III offre un aperçu significatif du processus de sélection et d’enchaînement de cette série d’images. Cet imposant livre (il mesure 37.5 cm) de 224 pages est maintenant disponible sur la boutique en ligne des éditions David Zwirner Books.

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TXEMA SALVANS – THE WAITING GAME III

txema salvans

Txema Salvans est un photographe espagnol né en 1971 à Barcelone. Il a choisi la photographie car, selon lui, «c’est le moyen le plus intense d’observer et d’expérimenter la vie quotidienne». Son travail évolue peu à peu de la surprise et de l’ironie à une forme de maturité où l’interaction avec ses personnages devient essentielle, et lui qui se définit comme résolument optimiste aime ce rôle social que lui permet la photographie. Les éditions espagnoles Editorial RM publie aujourd’hui The Waiting Game III, la suite du projet avec lequel Salvans a remporté le concours Fotolibro RM 2012. Si le premier volume de cette fantastique trilogie sur l’attente était consacré au prostituées et le second aux pêcheurs (voir ici), ce troisème ouvrage présente des photographies de chiens gardant des propriétés en l’absence de leurs maîtres, offrant une méditation sur l’ennui et la soumission. Image ancrée dans notre paysage visuel mais rarement représentée en photographie, le chien garde une propriété en l’absence de ses maîtres, généralement enchaîné et passant ses journées derrière une clôture ou un mur, gardant un complexe industriel, une ferme, une casse automobile ou une villa de luxe. Des chiens qui ont l’impression que les journées sont interminables. Ennuyés, maltraités, émotionnellement abandonnés et pourtant toujours obéissants, prêts à remplir leur mission en échange d’un peu de nourriture et d’eau, leur point culminant de soumission apporte un ennui absolu et réduit à néant toute forme d’espérance. Ce sont des chiens qui naissent et meurent au même endroit, traités comme une simple ressource instrumentale : un paradigme clair de la relation dystopique entre l’homme et son environnement. Ce très beau livre de 96 pages est maintenant disponible sur la boutique en ligne des éditions Editorial RM.

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MARTIN WONG – MALICIOUS MISCHIEF

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Peintre autodidacte, Martin Wong (1946 — 1999) apprend les usages de l’art figuratif en portrayant le bouillonnant quartier new-yorkais du Lower East Side, où il s’installe en 1978. Il peint le quotidien de son quartier, à l’époque composé d’immeubles en briques délabrés et graffés où vivent différentes communautés ethniques, notamment hispaniques. Mêlant réalisme social, érotisme, interculturalité et décoration, ses toiles au style unique en sont des riches témoignages. Représenter le fourmillement du Lower East Side permet à Martin Wong d’aborder des sujets variés au sein de ses œuvres. L’artiste se passionne notamment pour les systèmes de communication minoritaires tels que la langue des signes, les symboles astrologiques, les graffitis, les tatouages ou encore les dispositifs de reconnaissance sexuels. Son intérêt pour ces codes identitaires annonce l’attachement de la scène artistique pour ses questions dans les années 1990. À l’occasion de sa toute première grande rétrospective européenne, les éditions allemandes Verlag Der Buchhandlung Walther König sortent un superbe catalogue de l’exposition Malicious Mischief. Le titre de l’exposition et du livre est tiré de la série d’œuvres homonymes des années 90 qui abordent de manière générique le concept de hors-la-loi, qui a tant séduit Wong et qui a constitué un véritable fétiche tout au long de sa carrière, des jeunes délinquants du Lower East Side de Manhattan à ses amis graffeurs, qui devaient travailler de nuit pour éviter les ennuis avec la police. Cette publication offre de nouvelles perspectives sur la pratique de Wong à travers des textes de Marci Kwon, Sofie Krogh Christensen, David J. Getsy, Mark Dean Johnson, Krist Gruijthuijsen et Agustin Perez Rubio. Le livre de 352 pages est maintenant disponible sur la boutique en ligne des éditions Verlag Der Buchhandlung Walther König.

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MARTIN PARR – A YEAR IN THE LIFE OF CHEW STOKE VILLAGE

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Martin Parr poursuit son grand projet de documenter les traditions et coutumes de la Grande-Bretagne. Le quotidien et l’absurde se côtoient toujours étroitement dans son œuvre. Exacerbations, facéties et clichés ne rebutent jamais Parr: son regard direct, porté par un humour pince-sans-rire, fait de lui l’un des chroniqueurs les plus lucides de notre époque. Publié par les éditions britanniques RRB, A Year in the Life of Chew Stoke Village est l’aboutissement d’un projet d’un an, en 1992, au cours duquel Martin Parr s’est immergé dans les activités d’un village rural du Somerset situé dans la banlieue de Bristol. À une époque où les prix des maisons avaient fortement chuté dans tout le pays et où les jeunes avaient financièrement du mal à rester dans le village, l’afflux de nouveaux arrivants avait provoqué quelques tensions au sein de la communauté. Les fêtes et activités estivales, les nuits passées à boire au pub local, ont permis à Martin Parr de participer à la vie du village et d’établir des liens avec ses habitants. Souvent décrit comme un “chroniqueur de la vie”, Le photographe est réputé pour sa vision singulière de la société nous permettant de voir d’une manière totalement nouvelle des choses apparemment familières. Son travail à Chew Stoke en est un bon exemple : l’humanité qui se dégage de ces photographies permet de s’immerger dans la vie locale à travers le prisme de son esthétique si reconnaissable. Le livre de 104 pages comprend plus de 40 images inédites du projet et est accompagné d’un nouvel essai de Diane Smyth qui replace l’œuvre dans le contexte actuel, à la fois comme travail documentaire et comme élément de la longue et variée carrière de Parr. L’ouvrage est maintenant disponible sur la boutique en ligne des éditions RRB.

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DOUG AITKEN – WORKS 1992-2022

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L’artiste américain Doug Aitken (1968 – Redondo Beach) est connu à la fois pour ses photographies et ses installations vidéos. Sa maîtrise technique mêlée à une attitude poétique génère des oeuvres imposantes et sensuelles où la narration se perd dans les limbes et explore les notions de présence, de distance et de mémoire. Le temps et l’espace s’étendent et se contractent pour les éléments et les personnages qui habitent les mondes très sophistiqués et conceptuels créés par Aitken, interrogeant notre propre perception lorsque nous y sommes confrontés. Publiée par les éditions MACK, cette nouvelle monographie intitulée Works 1992-2022 explore la carrière de l’artiste multimédia, en parcourant sa trajectoire depuis ses premières œuvres majeures de la fin des années 1990 jusqu’à aujourd’hui. L’œuvre d’Aitken comprend des installations cinématographiques à grande échelle, comme Sleepwalkers (2007), des sculptures in situ, notamment ses Underwater Pavilions (2016) installés au large de l’île Catalina, en Californie, et des happenings itinérants, comme Station to Station (2013), dans le cadre duquel un train contenant un studio itinérant a traversé les États-Unis de l’Atlantique au Pacifique, en organisant des performances uniques à chaque escale. Entremêlant images et textes dans une composition énergique de rythme et de mouvement, ce volume de référence reflète la manière dont Doug Aitken a abordé et exploré le monde contemporain dans son œuvre conceptuelle à travers de multiples supports. L’imposant ouvrage de 608 pages comprend une préface de Joseph Akel et un nouvel essai approfondi sur l’œuvre d’Aitken signé Daniel Birnbaum, ainsi que des essais d’archives et des entretiens avec l’artiste par des auteurs tels que Marc Spiegler, Terry Riley, Hans Ulrich Obrist, Joseph Grima, April Lamm, Susan Solomon et Jörg Heiser. Le livre est dès maintenant disponible sur la boutique en ligne des éditions britanniques MACK.

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KRASS CLEMENT – BELFAST

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Krass Clement (né en 1946) est l’un des photographes danois les plus remarquables de sa génération. Toutes ses photographies abordent les questions existentielles de la condition humaine. Elles nous parlent des sentiments de perte, d’angoisse et de solitude. De cette part de vécu que nous essayons tous de maintenir à distance. Si son univers photographique nous touche si profondément, cela tient non seulement à son grand talent visuel, mais également à son aptitude à rendre ces thèmes proches et abordables. Les éditions britanniques RRB publient aujourd’hui son nouvel ouvrage: Belfast. En 1991, Krass Clement s’est rendu en Irlande à l’invitation du Tyrone Guthrie Centre, un voyage qui a donné lieu à la publication la plus connue de Clement, Drum. Cette œuvre, photographiée en une seule soirée avec seulement trois bobines et demie de film, caractérise le travail de Clement depuis lors. Le photographe travaille rapidement, se déplaçant à travers les espaces en tant que visiteur et observateur, travaillant aussi discrètement que possible. Le processus de Clément est resté le même pendant son séjour à Belfast, il s’est déplacé dans la ville en tournant son objectif vers les visages et les paysages qu’il y a trouvés ; les enfants allant à l’école, les façades des magasins et les fenêtres des maisons, les moments d’espace ouvert entre les bâtiments. Pourtant, à Belfast, l’ambiance est différente, non pas à dessein ou par un changement d’approche, mais en raison de la nature du sujet. En 1991, la ville a connu des décennies de conflit, le cessez-le-feu de 1994 n’étant pas encore intervenu avant quelques années, ce qui, ajouté au déclin de l’industrie de la construction navale et à la politique économique de la fin du XXe siècle, a laissé de grandes zones de Belfast dans un besoin urgent de régénération. Des soldats britanniques attendent devant des maisons, des enfants jouent dans des rues délabrées, Clement les traverse et se documente sans porter de jugement ; il n’est pas un journaliste à la recherche d’un angle ou un photographe de conflit cherchant à exposer la vérité sur le terrain. Dans Belfast, Clement revisite son travail plus de 30 ans après, rassemblant 114 images inédites et les plaçant soigneusement en séquence, proposées sans légende ni commentaire. L’œuvre de Clement invite le spectateur à prendre sa place, à repérer le personnage solitaire qui traverse la scène, et offre un certain recul pour la lecture des photographies. Dans Belfast, Clement revisite son travail plus de 30 ans après, rassemblant 114 images inédites et les plaçant soigneusement en séquence, proposées sans légende ni commentaire. L’œuvre de Clement invite le spectateur à prendre sa place, à repérer le personnage solitaire qui traverse la scène, et offre un certain recul pour la lecture des photographies. Le livre de 144 pages est maintenant disponible sur la boutique en ligne des éditions RRB.

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JEAN-MICHEL BASQUIAT – OF SYMBOLS AND SIGNS

jean-michel basquiat

L’œuvre symbolique, complexe et souvent empreinte d’émotion de Jean-Michel Basquiat a eu un impact considérable sur la scène artistique de New York dans les années 1980. Et bien que sa trop brève carrière se soit terminée par sa mort à l’âge de 27 ans, Basquiat a laissé derrière lui un énorme héritage, non seulement par le nombre d’œuvres qu’il a produites, mais aussi par les messages qu’il a encodés autour de questions politiques, sociales, raciales et culturelles. Publié par les éditions britanniques Prestel, Of Symbols and Signs est un ouvrage passionnant démontrant comment Basquiat a utilisé un réseau complexe de signes et de symboles pour défier le système même qui a fait de lui la coqueluche du monde de l’art. Il retrace son inspiration à partir des dessins animés, des dessins d’enfants et de la publicité, ainsi que de son propre héritage haïtien et portoricain ; il aborde l’influence des histoires culturelles afro-américaines, africaines et aztèques ; et il révèle comment Basquiat a intégré dans son œuvre des thèmes classiques et des icônes contemporaines: athlètes, musiciens, etc. Ce qui apparaît clairement, c’est que, même jeune, Basquiat avait une profonde compréhension du rôle de l’artiste dans l’histoire de l’art et de sa position en tant que jeune artiste noir dans un monde où le racisme, la répression et l’injustice sociale faisaient partie du quotidien. Ce livre aide les lecteurs à décoder le language visuel unique de Basquiat, un ensemble d’œuvres enivrantes débordant de commentaires sociaux tour à tour incisifs, furieux, comiques, branchés et déchirants, qui restent puissants et significatifs aujourd’hui. Il contribue également à éclairer ses messages sur les questions politiques et sociales qui semblent aussi urgentes aujourd’hui qu’il y a un demi-siècle. Le livre de 216 pages est maintenant disponible dans les meilleures librairies, ainsi que sur Amazon.com.

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TOM SANDBERG – PHOTOGRAPHS

tom sandberg

Le photographe norvégien Tom Sandberg (1953 – 2014) a, tout au long de sa carrière artistique, poursuivi une oeuvre photographique intemporelle et méditative, exclusivement en noir et blanc. Ses photographies sont rares, car l’homme prennait son temps pour photographier un paysage dans la brume, les courbes d’un corps féminin , les nuages , ou des avions en vol. En regardant ses photographies, un parfum de mystère persiste. Tom Sandberg a ainsi passé des décennies à représenter le monde selon une vision exigeante, en exerçant son regard sur les formes du quotidien – abstractions sombres d’asphalte et de mer, contours sévères d’une automobile, tunnels aux courbes inquiétantes, silhouettes anonymes projetant une ombre – pour sonder la nature de la vision photographique. Ses images sont subtiles mais transformatrices, des études de l’immobilité qui interrogent. Perfectionniste dans la chambre noire, Sandberg était extrêmement sensible au riche spectre du noir et blanc, et ses tirages faits à la main, parfois imprimés sur de l’aluminium et de la toile, projettent une puissante présence physique. Bien que Sandberg soit estimé dans sa Norvège natale et dans toute la Scandinavie et l’Europe, son œuvre est moins connue aux États-Unis et dans d’autres parties du monde. Photographs, cette nouvelle monographie publiée par les éditions Aperture et réalisée en étroite collaboration avec la Tom Sandberg Foundation d’Oslo, est une célébration très attendue de ce remarquable artiste. L’ouvrage de 224 pages, avec des essais signés Pico Iyer et Bob Nickas est maintenant disponible sur la boutique en ligne des éditions Aperture.

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