Category Archives: Art

EDWARD S. CURTIS – THE NORTH AMERICAN INDIAN

Pendant plus de trois décennies, Edward S. Curtis a documenté photographiquement les cultures en voie d’extinction des peuples autochtones d’Amérique du Nord. Les éditions allemandes Taschen publient un magnifique volume réunissant la somme de ses explorations photographiques avec plus de 700 photographies de son grand œuvre, The North American Indian. Edward Sheriff Curtis (1868–1952) a consacré sa vie à la tâche auto-assignée de sauvegarder l’héritage culturel des peuples indigènes d’Amérique du Nord par le médium de la photographie. Pendant trois décennies, il sillonne inlassablement toutes les régions du continent dans les conditions géographiques et climatiques les plus diverses : par 50° C dans le désert des Mojaves ou par -20° C dans l’Arctique, à pied, à cheval, en attelage, à dos d’âne, par bateau, en train, et plus tard aussi en auto. Plus de 40.000 photographies vont ainsi voir le jour dans cette période. Les meilleurs clichés seront publiés de son vivant dans vingt grands volumes d’images et de textes intitulés The North American Indian. Le présent livre donne à nouveau accès à l’intégralité des photos des 20 portfolios avec lesquels Curtis a dressé un monument à la culture agonisante des peuples indigènes d’Amérique du Nord. Le lecteur y trouvera en outre une sélection de photographies tirées des volumes de textes. Sans Edward S. Curtis, nous ignorerions aujourd’hui presque tout des rites des Hopis au sud-ouest, nous n’aurions aucune image des danseurs de la cérémonie d’hiver des Qagyuhl et ne pourrions avoir la moindre idée des cérémonies des Nunivaks. Le message fondamentalement humaniste qui émane de chacune de ses images n’a rien de muséal, mais est au contraire d’une brûlante actualité : une cohabitation pacifique, victorieuse de la haine et des préjugés, est possible dès lors que la rencontre avec l’étranger reste à tout moment placée sous le signe de ce qui nous relie. L’impresionnant ouvrage de 696 pages, relié sous coffret, est maintenant disponible sur la boutique en ligne des éditions Taschen.

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COMME DES GARÇONS PARFUMS 1994-2025 BY DINO SIMONETT

Fondée en 1969 par Rei Kawakubo, la maison COMME DES GARÇONS est aujourd’hui reconnue de tous. Rei est une femme anticonformiste qui aime casser des codes et on le ressent à travers ses collections. La ligne de parfum COMME DES GARÇONS voit le jour en 1994 avec le parfumeur Mark Buxton. On retrouve dans la collection des senteurs et des concepts novateurs aux univers singuliers que l’on qualifie même d’anti parfums (exemple : parfum à l’odeur de l’imprimante encore chaude). On distingue rapidement ses premiers jus avec des notes inhabituelles, souvent boisées, épicées et discrètes. La première fragrance CDG eau de parfum se distingue par ses notes chyprées florales et épicées. La maison compte plus de 70 créations mixtes qui s’inspirent pour la plupart des odeurs du quotidien. Le leitmotiv de la ligne COMME DES GARÇONS PARFUM est de « stimuler les cinq sens, questionner les perceptions, ne jamais cesser de s’émerveiller » ce qui donne lieu à des fragrances uniques et des compositions réussies à la fois travaillées et anticonformistes. À l’occasion de la célébration de ses trente années d’excellence et de progrès en matière de parfums et de design, la marque a fait appel à l’éditeur de renom Dino Simonett et sa maison d’édition Simonett & Baer pour sortir un magnifique catalogue qui présente pour la première fois l’ensemble de la collection de flacons, de séries, d’éditions spéciales et de collaborations, ainsi que les packagings et les imprimés hilarants. L’ouvrage reflète cet esprit de transgression, de libération des doctrines établies et de désir de se détacher des conventions, qui sont l’ADN de la marque japonaise. Une célébration de trente ans de liberté olfactive et créative, à travers la perspective unique de COMME DES GARÇONS, sous l’oeil expert de Dino Simonett. Le très beau livre de 256 pages, publié dans une édition limitée à 2500 exemplaires, est maintenant disponible sur la boutique en ligne des éditions Simonett & Baer, ainsi que sur artbooksonline.eu.

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JAKE INEZ – ZEPHYR

Jake Inez est un photographe d’origine mexicaine et philippine qui a ses racines dans la Californie du Sud. Son travail a un aspect cinématographique avec des éléments qui suggèrent une histoire sous-jacente plus profonde. La composition familière de son travail, accompagnée de l’importance accordée à la couleur, à la lumière et au mouvement, crée une image onirique qui laisse le spectateur empli de chaleur et désireux d’en voir plus. Le photographe publie aujourd’hui son deuxième ouvrage, Zephyr, en auto-édition. Inez y étudie des inconnus, observe leurs mouvements, leurs postures et leurs regards, devine leurs histoires tout en appréciant le fait qu’il ne les connaîtra jamais vraiment. Tout comme la première génération de photographes couleur dont il s’inspire : Stephen Shore, William Eggleston, Joel Meyerowitz et Harry Gruyaert, l’artiste trouve du réconfort dans ce qui est banal et de la beauté dans ce qui est négligé. Jake Inez explique: « Ce livre est un hommage à mon histoire dans le sud de la Californie. En capturant la vie de parfaits inconnus et des moments fugaces, je me retrouve à revivre les émotions et les souvenirs qui ont façonné ma propre jeunesse, en voyant des morceaux de mon passé se refléter dans leurs histoires. » Les natures mortes se mêlent ainsi à des moments plein de vie: virées en voitures classiques, pool parties, plage et l’omniprésence du skate, l’autre passion du photographe pour laquelle il a un indéniable talent. Cette combinaison de calme et de chaos reflète la vie qu’il mène. Il explique enfin: « Pour moi, il s’agit de faire confiance à ce que l’on ne voit pas. Cela permet de suivre son instinct et de ne pas s’inquiéter outre mesure du résultat. » Le livre de 150 pages, limité à 500 exemplaires tous signés, est maintenant disponible sur le site du photographe: https://www.jakeinez.net/books/p/zephyr.

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FRIDA LISA CARSTENSEN JERSØ – FRIDA FOREVER

Les éditions danoises Disko Bay publient Frida Forever de Frida Lisa Carstensen Jersø, un livre de photos explorant la vie avec une maladie chronique contrastant avec la liberté de la jeunesse. L’ouvrage entremêle des autoportraits et des compositions mises en scène avec des instantanés dynamiques dans une œuvre originale qui utilise un style photographique à la fois brut et ludique pour raconter une histoire puissante, personnelle et fragile. En 2012, Frida s’est appuyée sur la rambarde d’un pont, qui s’est brisée, la faisant tomber de 4,5 mètres sur l’asphalte, ce qui lui a brisé le dos. Depuis lors, elle est paraplégique et dépend d’un fauteuil roulant. En 2018, les médecins ont découvert qu’elle était également atteinte d’une anomalie cellulaire qui entraîne la formation de dépôts de calcium morts et de grande taille. En conséquence, elle a passé une grande partie de sa vie d’adulte à faire des allers-retours à l’hôpital, subissant plus de 100 interventions chirurgicales, ainsi que de nombreux traitements médicaux et de la radiothérapie. Au cours de ses nombreux séjours à l’hôpital, elle s’est photographiée elle-même, ainsi que l’espace hospitalier et son environnement. Les images brutes et tendres sont juxtaposées à des représentations de son passage de la jeunesse à l’âge adulte, illustrant de manière poignante la dure dualité entre la liberté et les contraintes de la maladie – une sorte de liberté à double tranchant par rapport à l’état fini et impermanent d’« être en bonne santé ». Avec un point de vue vif et intelligent, Frida utilise son récit visuel pour embrasser l’expérience de la vie et la vulnérabilité du corps humain. Le livre offre un aperçu du corps malade mais capable, se tenant au carrefour de la maladie, de la jeunesse et des deux simultanément. La jeune photographe explique: « Ce livre est un témoignage de la vie à l’hôpital, le lieu physique où l’on est envoyé lorsqu’on est malade. C’est là que je passe le plus clair de mon temps. Mais avant tout, il s’agit de moi, Frida. Je tourne la caméra vers moi, non seulement parce que je suis souvent seule, mais aussi parce que mon corps malade, avec ses cicatrices, ses implants métalliques et toute sa fragilité, est le paysage que je connais le mieux. C’est ma spécialité. » Le livre de 208 pages, publié à 750 exemplaires, est maintenant disponible sur la boutique en ligne des éditions Disko Bay.

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MARTIN PARR – NO SMOKING

Les éditions Rocket Press de la galerie londonienne Rocket Gallery publient aujourd’hui la seconde édition du dernier livre de Martin Parr: No Smoking. Tout au long de sa carrière, le célèbre photographe britannique a capturé la vie quotidienne telle qu’elle est réellement et, en fouillant dans les archives, il est difficile de ne pas tomber sur une cigarette, un cigare, une pipe ou, ces dernières années, sur la redoutable vape. Alors que l’on murmure que le Royaume-Uni interdira l’achat de tabac à toute personne née après 2009, le moment semble idéal pour proposer un commentaire typique de Parr sur la relation en constante évolution que la société entretient avec le tabagisme. “Les fumeurs peuvent être plus intéressants. J’ai toujours apprécié les gens que je rencontrais à l’arrière de l’avion, même si je ne fumais pas moi-même”, explique le photographe. La fascination, inconsciente peut-être, du photographe pour la cigarette a commencé il y a longtemps. Et si cet ouvrage, titré No Smoking, non sans une pointe de l’ironie qui a fait son succès, a pour sujet le tabac, ce n’était pas forcément son intention au moment d’appuyer sur le déclencheur: “Parfois, c’est une partie importante d’une photo, et parfois, il n’est qu’en arrière-plan. Ce n’est pas comme si toutes les photos que j’ai prises étaient des gens qui fument. Ce n’est même pas quelque chose dont j’avais conscience. » Couvrant l’ensemble de la carrière de Martin Parr – avec des photographies datant de 1970 à 2019 – ce livre met en lumière l’évolution de la culture du tabagisme au cours des cinq dernières décennies. Le livre de 96 pages est maintenant disponible sur la boutique en ligne des éditions Rocket Press.

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PIA-PAULINA GUILMOTH – FLOWERS DRINK THE RIVER

Des insectes, des corps couverts de boue, des chouettes, serpents et biches apprivoisées, voilà les êtres vivants chéris de Pia-Paulina Guilmoth. Photographe américaine installée dans le Maine rural, elle tisse des relations sensibles avec la nature qui l’entoure, comme autant d’actes d’amour et de guérison. À la pellicule 4×5 et par diverses techniques analogiques, elle enregistre ses expériences de cocréation menées patiemment. « Je crée des sculptures délicates à partir de soie d’araignée, de fleurs et d’autres matériaux naturels, puis j’attends que la terre, l’eau, le vent, la lumière ou un papillon de nuit égaré commencent à interagir avec elles de manière imprévisible » explique-t-elle. Les éditions britanniques Stanley/Barker publient aujourd’hui son nouvel ouvrage intitulé Flowers Drink The River. révèle un paysage de rêve où la boue, la terre et la pierre enveloppent, et où les sols des forêts sont mouillés d’une rosée incandescente. En utilisant un appareil photo grand format et des techniques analogiques minutieuses, Pia trouve une présence envoûtante et mystique dans ses expériences quotidiennes au milieu des forêts, des champs et des rivières de sa maison. Les images floues de Pia, remplies d’aberrations lumineuses et de spectres incandescents, nous laissent suspendus au milieu d’un rituel. Le livre couvre les deux premières années de la transition de Pia, alors qu’elle photographie sa petite communauté dans le Maine rural, ainsi que la beauté et la terreur de vivre en tant que femme transgenre dans une petite ville. Des scènes de papillons de nuit et de soie d’araignée flottante, des corps trempés dans la boue qui s’entrelacent, une maison en feu, des copines qui se pissent dessus depuis des branches d’arbre, des animaux nocturnes et des rituels euphoriques ornent les paysages baignés d’éclairs. Sous la lune, les frontières entre les hommes, les animaux et la terre s’adoucissent et s’estompent. Flowers Drink the River est une quête animiste de beauté, de résistance, de sécurité et de magie dans un monde qui en est souvent dépourvu. C’est une note d’amour à la classe ouvrière rurale, aux femmes transgenres, aux lesbiennes, aux personnes queer et à l’arrière-pays du Maine central. Pia trouve la beauté et l’appartenance en créant une utopie cachée à peine hors de portée. L’ouvrage de 80 pages, dont l’intérieur de la couverture comporte un fac-similé d’impression 4×5 réalisé dans sa salle de bains, est maintenant disponible sur la boutique en ligne des éditions Stanley/Barker.

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LARRY SULTAN & MIKE MANDEL – EVIDENCE

En 1977, les photographes américains Larry Sultan (1946-2009) et Mike Mandel (né en 1950) publient un livre de photographies intitulé Evidence. Le livre est l’aboutissement d’une recherche de deux ans dans les archives de 77 organismes gouvernementaux, établissements d’enseignement et entreprises, dont la General Atomic Company, les Jet Propulsion Laboratories, le département de police de San Jose et le ministère de l’Intérieur des États-Unis. Les images originales ont été réalisées comme des enregistrements objectifs d’activités inconnues du public profane : scènes de crimes, essais aéronautiques, expériences industrielles et autres sujets. Après avoir passé au crible quelque deux millions d’images, Mandel et Sultan ont assemblé une séquence soignée de 59 images. Le livre a été soigneusement conçu pour représenter les photographies en termes de leurs origines “documentaires”, sans être accompagné de légendes. Face à un monde d’événements mystérieux et d’activités insondables, le lecteur n’est confronté qu’aux images narratives séquentielles du livre et doit donc participer activement à la création de son sens. Après une édition révisée du livre en 2003 et une réimpression en 2017 – qui se sont toutes deux rapidement vendues et sont devenues des objets de collection – Evidence est de nouveau imprimé par les éditions américaines D.A.P. (Distributed Art Publishers), près de 50 ans après sa publication initiale. Cette nouvelle édition définitive présente de nouveaux clichés révélateurs – dont beaucoup ont été réalisés à partir des négatifs originaux – qui renforcent considérablement l’inquiétante objectivité véhiculée par le titre de l’ouvrage. Dans de nombreux cas, les négatifs originaux ont révélé que les agences avaient modifié l’image ; les images complètes sont restaurées ici. La reliure sans jaquette de l’édition originale de 1977 est également restaurée, ce qui souligne encore son caractère de document impersonnel et son statut canonique. Le livre de 92 pages est maintenant disponible sur la boutique en ligne des éditions D.A.P. (Distributed Art Publishers).

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PETER HUJAR – PORTRAITS IN LIFE AND DEATH

Les éditions Liveright Publishing publient une nouvelle édition du classique de la photographie du légendaire Peter Hujar, avec une préface de Benjamin Moser, lauréat du prix Pulitzer. Portraits in Life and Death est le seul livre de photographies publié par Peter Hujar de son vivant. Les vingt-neuf portraits de créateurs – de William Burroughs, Susan Sontag et John Waters à Larry Ree, fondateur de la Trocadero Gloxinia Ballet Company, et T.C. (dont l’identité n’est pas claire) – possèdent une beauté obsédante et un degré d’examen psychologique à la fois décalé et fascinant. Les portraits sont suivis de onze images que l’on ne peut que qualifier de dévastatrices : des photos de corps vêtus et semi-conservés de Siciliens du XIXe siècle découverts dans les catacombes arides situées sous une église de Palerme. Il n’y a pas de lien nécessaire entre les photographies elles-mêmes ou entre les deux sections du livre, mais la progression picturale de la vie à la mort est un emblème du voyage que nous faisons tous. Les sujets vivants semblent méditer sur la mortalité qui est décrite avec un effet si profond dans les images des catacombes. De manière différente, les deux groupes d’images parlent des peurs et des émotions fondamentales que nous portons en nous, quelque part au-delà de notre conscience. Après avoir regardé ce livre extraordinaire, il est presque impossible de ne pas faire ces liens et ces interprétations ou de ne pas être ému par la capacité constante de Hujar à transmettre ce qui semble être l’esprit intérieur de ses sujets. Malgré cela, un air de nonchalance, voire de gaieté, plane sur les photographies. Le livre est étrange, oblique, parfois opaque, et certainement profondément ressenti ; mais il colle à l’esprit comme une évidence. Il ne manquera pas d’être remarqué. Une fois vu, il ne peut être oublié. Le livre de 100 pages est disponible sur la boutique en ligne des éditions Liveright Publishing.

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THE SQUARZI ARCHIVE

Publié par les éditions américaines Schiffer Publishing, The Squarzi Archive – The Vintage Collection of an Italian Style Icon est un livre qui vous emmène dans un voyage à travers la garde-robe historique d’Alessandro Squarzi, une icône italienne du style. Au cours des trente dernières années, entre coups de génie, opérations marketing parfaitement synchronisées et collaborations avec de célèbres maisons de couture, ses archives se sont constituées pièce par pièce. Mirko di Giovanni et Andrea Ventura plongent dans les plus de 6000 pieces de la remarquable collection du fondateur de la marque Fortela et présentent une sélection de plus de 350 pièces vintage, principalement d’origine américaine et allant des années 1920 aux années 1980. Chaque pièce de la collection, qu’elle provienne des chaînes de production d’une usine, des ranchs du Sud-Ouest ou des champs de bataille de la Seconde Guerre mondiale et du Viêt Nam, raconte une histoire passionnante. Sur 176 pages, le livre célèbre un large éventail de styles à travers 5 chapitres distincts (Denim, Workwear&Outdoor, Athletic, Military et Leather Jackets), chaque pièce étant méticuleusement photographiée par David Petrini, qui a également participé à l’ouvrage en tant que co-auteur. L’histoire de ces archives est enrichie de quelques photos d’Alessandro lui-même, partageant des moments de son travail et de son temps libre. Ces moments sont liés par une sorte de fil rouge de son amour pour les choses du passé. Reflétant les styles des années 20 aux années 80, cette impresionnante collection offre une vue d’ensemble de l’évolution de la mode. À travers ces vêtements, l’évolution de l’histoire du vêtement américain se dessine depuis l’époque de la Grande Dépression jusqu’à la prospérité des années 80, dans un récit visuel qui en dit long. Le livre est maintenant disponible sur la boutique en ligne des éditions Schiffer Publishing.

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BIEKE DEPOORTER – BLINKED MYSELF AWAKE

Ces dernières années, Bieke Depoorter est allée à la rencontre d’astronomes amateurs, a visité des observatoires ultramodernes et a fait des recherches sur l’histoire de l’astronomie. N’ayant jamais été particulièrement intéressée par ce domaine, elle s’est progressivement rendue compte que sa nouvelle obsession était liée à des souvenirs d’enfance perdus à la suite d’un traumatisme. Le ciel nocturne est, après tout, une sorte de mémoire partagée : la lumière des corps célestes peut prendre des centaines ou des milliers d’années-lumière pour atteindre nos yeux sur terre. Certaines étoiles observables peuvent avoir disparu depuis longtemps. La photographe belge, membre de l’agence Magnum depuis 2014, était réticente à l’idée d’observer elle-même les étoiles, mais elle était attirée par l’idée d’observer d’autres personnes qui observaient l’univers. Dans Blinked Myself Awake, son nouvel ouvrage publié par les éditions Hannibal Books, elle tisse la fragilité de la mémoire avec l’immensité du cosmos, le manque de fiabilité de la photographie, le désir humain d’objectivité et la nature insaisissable de la « vérité ». Elle relie les points d’un récit très personnel, entremêlant des images d’observateurs d’étoiles avec des textes de journaux intimes et des fragments de l’histoire de l’astronomie – une science qui a été changée à jamais par l’invention de la photographie. Les photos fragmentées, les textes décolorés et les matériaux délicats reflètent la façon dont nous nous souvenons et oublions. Comme la lumière des étoiles disparues, son travail capture la beauté de ce qui persiste et la perte de ce qui disparaît, sentiments à la fois personnels et universels. Le livre de 136 pages est maintenant disponible sur la boutique en ligne des éditions belges Hannibal Books.

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LUIS GARCIA – BEAUTY BEAUTY

Le photographe new-yorkais Luis Garcia, connu pour ses photographies de rue, éditoriales et de mode, vient de sortir sa toute première monographie aux éditions Konnotation Press. Beauty Beauty est une compilation éclectique de photos prises alors que Garcia vivait à Harlem, une véritable ode au quartier et à ses changements constants. Observateur attentif de son environnement, Garcia a réussi à trouver la beauté dans des endroits où elle est généralement ignorée, mêlant humour et authenticité pour produire un instantané pertinent de la vie urbaine. Les images dans ce livre représentent des scènes de vie et de survie face à un mouvement rapide et radical de l’histoire à Harlem, où les bâtiments et les communautés sont périodiquement détruits et reconstruits. Les œuvres donnent forme à un sentiment d’appartenance et d’identité qui va à l’encontre des stéréotypes et de la mystification de ce quartier. Avec un séquençage et un rythme uniques, l’ouvrage documente l’humanité et l’esprit des résidents, tout en confirmant la nature fondamentale de Harlem : un quartier vibrant, important et essentiel, célèbre dans le monde entier, qui fait face à un avenir radicalement changeant. Le photographe explique : « Il y a beaucoup de beauté à Harlem. J’y ai vécu pendant longtemps. C’est un quartier en constante évolution. Pendant que j’y vivais, je photographiais partout où j’allais, même en entrant et en sortant de Harlem. L’ouvrage contient des photos du métro qui soulignent la beauté changeante de la vie quotidienne. » Pratiquement épuisé de toute part, le livre de 164 pages, qui comprend un essai signé Emilie Nilsson, est maintenant disponible dans une édition limitée à 250 exemplaires seulement sur la boutique en ligne des éditions Konnotation Press.

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