Category Archives: Art

INUUTEQ STORCH – KEEPERS OF THE OCEAN

Inuuteq Storch est un jeune photographe originaire du Groenland, où le paysage et le climat sont des éléments déterminants et où la nature règne sur les rythmes de la vie. Les éditions danoises DISKO BAY publient aujourd’hui Keepers of the Ocean, son tout nouvel ouvrage. Le livre est une exploration personnelle de l’intimité avec et au sein de la nature écrasante de l’ouest du Groenland. Le livre dépeint l’étroite communauté de Sisimiut, la ville natale de Storch, photographiée au cours des trois dernières années. Des images quotidiennes d’amis, de famille, de repas et d’intérieurs forment une partie du contenu, combinées aux interventions et expérimentations de Storch. Des images non mises en scène mais captivantes, intimes et sensibles. Son style narratif intuitif attire le lecteur dans l’image, nous donnant l’impression d’être nous-mêmes présents. Il est rare de voir des portraits de ce genre du Groenland, à la fois exceptionnels, étoffés et indispensables. Le photographe explique: “Le sujet le plus important que l’on puisse retenir de mes projets est l’identité. Le sujet est très vaste et personnel à la fois. On peut ainsi considérer mes œuvres comme des reflets de la société avec des sentiments très personnels.” Keepers of the Ocean est le deuxième volet d’une série de trois livres d’Inuuteq et est maintenant disponible sur la boutique en ligne des éditions DISKO BAY. Le premier volume, Flesh, est presque épuisé et peut être trouvé ici. Enfin, une version limitée de l’ouvrage signé et proposé avec un tirage signé et numéroté est également disponible sur ce lien.

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RAYMOND PETTIBON – POINT BREAK

Les éditions David Zwirner Books publient Point Break, le nouvel ouvrage de Raymond Pettibon consacré à sa série culte des surfeurs. Pettibon est connu pour son esthétique énigmatique caractéristique et ses critiques satiriques acerbes de la culture américaine. Bien qu’imprégnée de cynisme, son œuvre est en empathie avec la folie vertigineuse de notre propre humanité qui s’engage à la fois dans la soi-disante haute et basse culture. Parmi les nombreux motifs présents dans l’œuvre de l’artiste américain, le plus poétique est sans doute celui du surfeur. En 1985, Pettibon a commencé sa série de surfeurs et de vagues – sur laquelle il continue de travailler à ce jour – très populaire pour représenter un surfeur solitaire sculptant silencieusement “une ligne de beauté” le long d’une vague incroyablement grande. Ce livre met en lumière une sélection de plus d’une centaine de surfeurs de la série, depuis les petites œuvres monochromes sur papier jusqu’aux grandes peintures colorées appliquées directement sur le mur. Pour le protagoniste de Pettibon dans ces œuvres, le surf existe en dehors de tout. Il atteint momentanément la sublimité sur la vague, distante mais synchrone avec la réalité turbulente. Nous sommes forcés de nous confronter à notre propre échelle : petits et faibles face à la puissance de la nature, à ce qui échappe à notre contrôle. Les écrits lyriques de Pettibon sur ces surfaces peintes – qu’il s’agisse de ses propres lignes ou de lignes tirées de la littérature – font référence à ses propres philosophies et aux confusions de la réalité : il critique et souligne les hypocrisies et les vanités du monde dans lequel il évolue. Pour l’aider à s’orienter, l’universitaire Brian Lukacher explore les antécédents historiques de l’art dans l’œuvre de Pettibon, en particulier les paysages marins de J. M. W. Turner, et Jamie Brisick, écrivain et ancien surfeur professionnel, examine la culture du surf et de la musique de la Californie du Sud pendant la jeunesse de Pettibon. Les surfeuses professionnelles de grosses vagues Emi Erickson et Stephanie Gilmore décrivent également l’expérience sensorielle de la conquête des énormes vagues représentées dans les œuvres de Pettibon. Le livre de 204 pages est maintenant disponible sur la boutique en ligne des éditions David Zwirner Books, ainsi que sur Amazon.com.

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TRENT PARKE – CUE THE SUN

Trent Parke est un photographe Australien qui photographie des scènes de rue en jouant avec la lumière, les ombres et les gens pour créer des images au contraste saisissant. Les éditions britanniques Stanley / Barker publient aujourd’hui son nouvel ouvrage intitulé Cue the Sun. Une semaine avant que le COVID-19 ne s’installe en 2020, l’artiste s’est retrouvé dans un voyage éclair à travers le nord de l’Inde. Il accompagnait à l’époque l’ancien capitaine de cricket australien, Steve Waugh, pour la réalisation de l’ouvrage The Spirit of Cricket – India. Les photographies frénétiques du nouveau livre de Parke ont ainsi été réalisées entre Agra, Amritsar, Delhi, Dharamshala, Meerut et Mathura, alors que le monde extérieur défilait à travers les fenêtres de son autobus, presque comme dans un rêve. Les personnes dont l’image est restituée au millième de seconde, travaillent toute la nuit, avançant vers une modernité dictée par les smartphones. Le photographe explique: “J’ai toujours eu l’impression que j’aurais pu être dans n’importe quel autre pays à un moment donné. À travers les fenêtres, j’ai senti le passé et le futur s’entrechoquer. La contradiction, la beauté, le chaos et l’espoir. L’humanité en mouvement.” Cet ouvrage très attendu est construit comme un grand accordéon unique, imprimé recto-verso, qui emmène le lecteur dans un voyage fantastique à travers la nuit indienne cinétique jusqu’à une aube époustouflante. Le livre de 116 pages, désormais en rupture de stock sur la boutique en ligne des éditions Stanley / Barker peut encore être trouvé dans certaines librairies spécialisées.

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TOMOO GOKITA – GET DOWN

À l’occasion de la première rétrospective de l’artiste japonais Tomoo Gokita au musée Dallas Contemporary, les éditions italiennes Mousse Publishing publient Get Down, le catalogue officielle de l’exposition. Qu’elles soient peintes en nuances de gris ou en couleurs, les toiles de Gokita se caractérisent depuis longtemps par leurs sujets à forte charge psychologique : portraits inquiétants, natures mortes troublantes et abstractions oniriques. Les archétypes culturels que l’on retrouve dans ses œuvres de ces dix dernières années – des lutteurs et des starlettes aux danseurs et aux bureaucrates – ont été initialement inspirés de photographies que l’artiste a trouvées dans des magazines et des journaux anciens. Une fois plongé dans le processus d’application de la peinture sur la toile, il déformait spontanément ces images. Dans ses peintures récentes, cependant, Gokita ne se réfère plus à des documents imprimés : les figures et les formes émergent directement de son imagination. Plus éthérées et amorphes qu’auparavant, les figures surnaturelles de l’artiste sont à la fois angéliques et démoniaques, rappelant les androïdes, les extraterrestres et autres chimères indéfinissables. Elles rappellent les créatures inquiétantes des films de science-fiction de série B tout en évoquant le langage populaire de Pablo Picasso, Salvador Dali, Giorgio De Chirico, Francis Bacon et Philip Guston. Ce volume, richement illustré, est l’occasion de découvrir les toutes dernières œuvres de Gokita qu’il a réalisé durant les confinements liés à la pandémie. L’ouvrage de 80 pages est maintenant disponible sur la boutique en ligne des éditions Mousse Publishing.

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PAUL GRAHAM – TROUBLED LAND

Après le succès de la réédition de A1- The Great North Road (2020) et de Beyond Caring (2021), les éditions britanniques Mack ressortent Troubled Land, le troisième et dernier volet de la célèbre trilogie de Paul Graham. Oeuvre emblématique réalisée au plus fort de son projet, l’ouvrage aborde les signes, petits mais insistants, de division politique inscrits dans le paysage de l’Irlande du Nord. Au cœur du conflit irlandais se trouve la terre – qui la possède, qui la contrôle, dont elle exprime l’histoire. Le livre, subtilement radical, garde cette vérité matérielle à l’esprit en combinant de manière unique des photographies de paysages et de conflits, et nous captive avec des scènes bucoliques dans lesquelles des détails révélateurs n’apparaissent que progressivement : des bordures de trottoirs peintes, des soldats ou des hélicoptères au loin, des drapeaux et des graffitis, des routes éclaboussées de peinture, chacun alignant tacitement cet endroit sur son allégeance républicaine ou loyaliste. Les photographies pastorales de champs verts et de haies se révèlent être des images de conflit et de dispute – malgré la stabilité du cadre photographique et la clarté de la vision de Graham, il s’agit d’une terre instable. Publié à l’origine en 1986, Troubled Land est réimprimé ici pour la première fois en trente-cinq ans. Controversé à l’époque pour son utilisation de la couleur et son refus de suivre les clichés du photojournalisme, ce livre a joué un rôle essentiel en offrant une perspective nouvelle sur la période de violences et d’agitation politique en Irlande du Nord appelée Les Troubles. Le livre de 80 pages est maintenant disponible sur la boutique en ligne des éditions Mack.

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THOMAS BOIVIN – BELLEVILLE

Les éditions britanniques Stanley/Barker publient Belleville, le nouvel ouvrage du photographe Thomas Boivin, qui nous présente la ville à l’état organique, désordonnée. Ces images sont délibérément dépourvues des marqueurs habituels de la ville planifiée par Hausmann mais elles n’en sont pas moins belles, parfois romantiques. Belleville est issue de l’expérience vécue de Thomas Boivin, photographiant des lieux et des personnes proches de chez lui, fixant les limites du projet au quartier qu’il pouvait parcourir lentement en une journée. Belleville reflète le passage du temps, des saisons, le mouvement de l’œil du sol à l’arbre, d’une clôture à un visage. Boivin reste dans les espaces ouverts, en documentant les limites – clôtures, trottoirs, vitrines à rideaux à travers lesquelles nous ne pouvons pas voir. Il capture des moments privés dans des espaces publics, ses sujets savent qu’il est là et sont complices et confortables même s’il reste toujours une distance. Les images collectées dansent sur une ligne fine, suffisamment proche pour émouvoir, tout en évitant l’intrusion. Ses sujets sont clairement au courant de la présence du photographe. Prises ensemble comme série, ces oeuvres soulignent l’échange entre le sujet et l’artiste et la profondeur de ce geste simple: témoigner de l’existence d’une personne en demandant de faire son portrait. Le projet tient légèrement à distance la nostalgie et la mélancolie profonde de Paris. Au contraire, en enracinant sa pratique dans son propre quartier, les images de Thomas Boivin expriment plutôt une curiosité pour son environnement immédiat, un désir d’une forme d’intimité dans l’espace public et, surtout, un souci des autres. Le photographe explique: “J’ai commencé à photographier ses rues et ses habitants dès que je me suis installé là-bas, et j’ai continué à le faire pendant des années. Je trouvais que photographier les gens, avant tout, avait du sens. Bien que les photographies ne dépeignent guère la ville, je trouve qu’elles transmettent la sensation que j’ai eue en marchant dans les rues de Belleville : Un mélange de beauté et de décrépitude, de moments de joie et de tristesse, la sensation chaleureuse de la lumière et la sensation douce amère que l’on peut éprouver en marchant toute la journée, à la recherche des yeux d’un étranger…” Le livre de 100 pages est maintenant disponible sur la boutique en ligne des éditions Stanley/Barker.

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JEAN-CHRISTOPHE BÉCHET – MACADAM COLOR STREET PHOTO

Jean-Christophe Béchet poursuit depuis plusieurs décennies une œuvre photographique qui se déploie dans l’univers urbain et notamment dans la rue. Il s’inscrit alors dans ce courant photographique nommé Street Photography qui puise ses racines dans la tradition américaine. Dans Macadam Color Street Photo, son nouvel ouvrage publié par les éditions parisiennes Éditions Loco, il revisite son travail et sélectionne une centaine de photographies prises tout au long de sa carrière qui interrogent directement les différentes situations propres à ce genre photographique. Trois entretiens approfondis avec Michel Poivert, Jean-Luc Monterosso et Sylvie Hugues, accompagnent ce parcours. Ils sont l’occasion de réfléchir sur la spécificité de cette pratique, de questionner sa nature même, de voir ce qu’elle peut mettre en jeu, et de tenter d’en définir certains contours. De là nait l’idée de faire émerger un Manifeste photographique qui propose une lecture singulière et contemporaine de la Street Photography. Pour Jean-Christophe Béchet « la Street Photography, longtemps associé au reportage, est devenu un genre autonome et spécifique à la culture photographique. Le portrait, le paysage, le nu, la nature morte… viennent de la peinture. La notion de reportage existe aussi en vidéo, cinéma ou radio. Alors que l’exploration de la rue, de son quotidien, de son «extraordinaire» banalité n’existe réellement qu’en photographie. Et la plupart des vocations de photographes sont nées en voyant des instantanés saisis dans l’espace urbain, ceux d’André Kertész, Henri Cartier-Bresson, Robert Frank et tant d’autres (…). Le reporter, et plus encore le photojournaliste, travaille soit sur des instants de crise (dans le cadre du «news») soit sur des histoires fortes et scénarisées (sujets magazines). Le «Street Photographer», lui, capture des instantanés uniques en s’intéressant à des temps faibles, à des situations quotidiennes et banales, sans événement marquant. Sur le plan visuel, il n’est pas aidé par la puissance de son sujet, tout l’intérêt de sa photo vient de son art du cadrage, de sa rapidité d’action, de son impertinence, de sa lecture de la lumière. Et aussi, bien sûr, de sa vision du monde. » L’ouvrage de 192 pages, publié à 1000 exemplaires, est maintenant disponible sur la boutique en ligne d’Éditions Loco.

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CRAIG EASTON – BANK TOP

La série Bank Top de Craig Easton, créée en partenariat avec l’écrivain et poète Abdul Aziz Hafiz, remet en question la représentation et la fausse représentation des communautés du nord de l’Angleterre. Elle est aujourd’hui publiée par les éditions britanniques GOST Books. Cette oeuvre du photographe britannique est le résultat de l’initiative du musée et galerie d’art de Blackburn, Kick Down the Barriers, un projet lancé en réponse à des articles de presse décrivant la ville comme « la plus isolée de Grande Bretagne ». Dans le but de contester ce portait, le musée a invité des artistes et des écrivains à collaborer avec les habitants de divers quartiers pour présenter une représentation fiable et authentique de leurs communautés. Pendant un an, Easton et Hafiz ont travaillé en étroite collaboration avec les habitants pour explorer leurs histoires et leurs expériences à travers une série de portraits en noir et blanc commentés. Leur travail met en lumière les problèmes de dénuement social, de logement, de chômage, d’immigration et de représentation, ainsi que l’impact des politiques étrangères passées et actuelles. Il combat les généralisations simplistes et vise à contextualiser comment ces communautés se sont réunies et à mieux comprendre comment elles s’épanouissent ensemble aujourd’hui. Le photographe explique: “Je photographie pour apprendre, pour essayer de comprendre, pour documenter et partager des histoires. C’est un privilège de pouvoir le faire et de remettre en question les perceptions et les stéréotypes, ce combat m’est particulièrement cher.” Le livre de 134 pages est maintenant disponible sur la boutique en ligne des éditions GOST Books.

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MARTIN CHAMBI – FOTOGRAFIA

Les éditions espagnoles Editorial RM publient Fotografía, le nouveau livre du photographe Martín Chambi. D’origine indigène, celui-ci a consacré une grande partie de sa vie à photographier les Andes péruviennes, se réappropriant le passé préhispanique à travers les images des ruines incas et les portraits de la vie des communautés andines au début du XXe siècle. Chambi apporte une nouvelle perspective à la photographie locale de l’époque, en proposant un regard unificateur sur le Pérou et sur le discours indigène émergent qui commençait à s’imposer sur ce territoire. Onze ans après que Hiram Bingham a photographié la citadelle inca Machu Picchu pour un reportage exclusif du National Geographic, Martín Chambi l’a photographiée à travers son propre objectif. Après cette expérience, son travail est entré dans une phase différente, dans laquelle la gestion de la lumière, de la forme, de l’espace et de la texture évolue vers des angles singuliers et une esthétique très personnelle, faisant de lui un emblème de la photographie documentaire contemporaine au Pérou et en Amérique latine. Les photographies de Chambi constituent pour l’observateur contemporain une captivante source de documents à caractère anthropologique, sociologique et historique sur le Pérou des années 20 et 30. cependant, l’intérêt de son travail ne se résume pas à la simple curiosité pittoresque. ses images décrivent avant tout le parcours sensible d’un photographe qui, du bout du monde et loin de l’effervescence artistique de l’occident, sut constituer une oeuvre singulière qui le place à l’égal des plus grands photographes du XXe siècle. L’ouvrage de 194 pages est maintenant disponible en version espagnole ou anglaise sur la boutique en ligne des éditions Editorial RM.

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IOANNA SAKELLARAKI – THE TRUTH IS IN THE SOIL

Inspirée par le chant des lamentations dans la Grèce antique, Ioanna Sakellaraki a vécu pendant près de cinq ans auprès des dernières communautés de pleureuses traditionnelles de la péninsule du Magne afin de saisir des traces du deuil et du chagrin. Considérée comme un art, la “moirologia” (chants du destin) remonte aux chœurs des tragédies grecques et, au fil des siècles, elle est devenue une profession réservée aux femmes. Aujourd’hui vivent là certaines des dernières pleureuses professionnelles grecques. Son projet The Truth is in the Soil , aujourd’hui publié par les éditions britanniques GOST Books, répond à une réflexion personnelle autour du deuil impossible de son père et de sa propre construction dans sa culture et sa famille. En rapprochant son expérience personnelle des performances dramatiques des pleureuses, elle étudie la subjectivité spirituelle des rites funéraires grecs. Ces images aux supports originaux sont un ensemble de transition entre l’état de chagrin et l’état de libération vis-à-vis de la mort. La jeune photographe explique: “Dans ce projet, la mort elle-même devient l’espace, les silhouettes de femmes en deuil se transforment en paysages, des figures informes, obéissant à leurs propres lois. D’une certaine manière, ce processus m’a aidé à me distancer du concret, du présent. La Grèce est une source d’inspiration constante pour moi, mais la façon dont je la représente est imaginaire. J’aime l’idée que notre terre natale existe en dehors de notre mémoire, qu’elle rejaillit lorsqu’on s’y rend, comme un cycle infini.” Ce superbe ouvrage de 112 pages est maintenant disponible sur la boutique en ligne des éditions GOST Books.

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MIMI PLUMB – THE GOLDEN CITY

Les éditions britanniques Stanley/Barker publient The Golden City, une série de photographies en noir et blanc réalisée à San Francisco entre 1984 et 2020 par la photographe américaine Mimi Plumb. Née à Berkeley et élevée dans la banlieue de Walnut Creek, Plumb a reçu sa maîtrise en beaux-arts du San Francisco Art Institute en 1986. Elle a enseigné la photographie aux niveaux national et régional, notamment à la School of Art Institute de Chicago, au San Francisco Art Institute, à l’Université de Stanford et à l’Université d’État de San Jose. Mimi Plumb a longtemps vécu à la périphérie de San Francisco, là où les loyers étaient bon marché. Non loin de là, au sommet de la colline, se trouvaient des couches stratifiées de calcaire avec des restes fossilisés de créatures microscopiques appelées radiolaires. Une large crevasse dans le flanc de la colline rappelait la menace toujours omniprésente d’un tremblement de terre. Warm Water Cove, le long de la baie, était un spectacle de pneus et de voitures abandonnées. Un jour, Plumb a photographié la cheminée de la centrale électrique au-dessus de la destruction par le feu de la jetée de la 25e rue. Elle a regardé les avions survoler la décharge urbaine de collines en carton. La vie de la jeune photographe était rythmée par les nuits passées à danser au Crystal Pistol dans le quartier de Mission, à écouter un groupe de polka punk à l’Oasis ou à jouer au billard au Palace Billiards. Au bal exotique/érotique, un homme oiseau et une infirmière se cachaient dans les coins. Un homme argenté au regard d’acier dans son smoking fixait Plumb derrière son masque, le flash de la caméra l’éclairant. Les journées de Plumb étaient consacrées à la visite d’écoles abandonnées et de stations-service désaffectées. Pour elle, le cliquetis magique des téléphériques de San Francisco était un monde à part, et l’idéalisme des années 1960 semblait bien loin. La ville dorée de San Francisco, dont les contours s’effilochent, témoignait du fossé grandissant entre les riches et les pauvres. Ce très bel ouvrage est maintenant disponible sur la boutique en ligne des éditions Stanley/Barker.

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CHLOE SELLS – HOT DAMN!

De 2003 à 2005, la photographe américaine Chloe Sells travailla en tant qu’assistante personnelle du célèbre écrivain et journaliste américain Hunter D. Thompson. Hot Damn!, publié par GOST Books, rassemble les photos qu’elle a prise de la maison du journaliste, ses possessions personnelles et ses notes manuscrites. L’ouvrage capture également le paysage d’Aspen dans le Colorado. Imprimées à la main, certaines photos ont été superposées à des techniques de marbrures traditionnelles du Japon et de l’Italie et créent ainsi une balade psychédélique au cœur de la vie d’un des auteurs les plus marquants de sa génération. La série a vu le jour, entre autres, grâce à la volonté de Thompson de voir son lieu de vie documenté. Comme il le relatait à la photographe à l’époque, il s’agissait du dernier et seul pan de sa vie à ne pas avoir fait l’objet d’une histoire. Il a laissé alors à sa jeune assistante le choix d’endosser ce rôle, ce qu’elle fit peu de temps avant que l’un des plus grands écrivains de sa génération ne s’ôte la vie dans cette même maison d’Aspen. La photographe raconte: “Officiellement, j’étais une assistante personnelle. Officieusement, je faisais tout ce qui devait être fait. Un soir, Hunter m’a fait signe de m’asseoir sur sa chaise dans la cuisine et m’a dit : “Alors, vous dites que vous êtes photographe. Eh bien, Taschen publie un livre de mes photographies”, suivi d’un “Ha, Ha” moqueur. Cela ne m’a pas dérangé, Hunter était Hunter. Un moment plus tard, son visage a changé et, l’air penaud et désolé d’avoir malmené sa jeune assistante, il a commencé à expliquer que presque toute sa vie avait été documentée – à l’exception de sa maison – le foyer délabré et remarquable de la créativité qu’était Owl Farm. Il fallait l’archiver visuellement, m’a-t-il dit, et c’était à moi de le photographier si j’en avais envie”. Ce très beau livre de 184 pages, essentiel pour les fans de l’inventeur du journalisme Gonzo, est maintenant disponible sur la boutique en ligne des éditions GOST Books.

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