Entre un père alcoolique et une mère violente, Richard Billingham a connu une enfance difficile. Marqué au fer rouge par la pauvreté et la brutalité de son quotidien, il prend toutefois son destin à bras-le-corps à l’âge de 19 ans, alors qu’il commence tout juste ses études en art plastique. Ce jour-là, il décide de commencer à photographier ses parents dans leur appartement décrépi de la banlieue de Birmingham. Résultat : une série de clichés d’une authenticité bouleversante, qui ne va pas tarder à attirer l’attention de l’un de ses professeurs d’université. De là, tout s’enchaîne. En 1996, les photos sont compilées dans un livre intitulé Ray’s a Laugh, et tout de suite leur réalisme fait mouche auprès du public. Il faut dire qu’on est loin des portraits photoshopés qu’on a l’habitude de voir dans les magazines. Ici, Ray et Liz apparaissent sans artifices, lui avec une bouteille à la main, elle avec une cigarette entre les doigts. L’ouvrage est l’un des livres de photos les plus importants du début du XXe siècle, ainsi qu’une pierre angulaire de la génération des Young British Artists. Constitué d’images intimes de la maison parentale de Billingham, souvent chaotique et marquée par l’alcoolisme et la pauvreté, le livre a été réalisé dans les années 1990 avec les éditeurs Michael Collins et Julian Germain. Cette nouvelle édition publiée par MACK restitue pour la première fois la vision originale de Billingham pour son travail profondément personnel. Elle comprend de nombreuses images inédites et une approche distincte du séquençage, influencée par la formation de peintre de Billingham : il s’agit d’un « director’s cut » qui réintroduit une œuvre vitale et constamment stimulante dans une nouvelle ère. Le livre de 320 pages est maintenant disponible sur la boutique en ligne des éditions britanniques MACK.
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GARRY WINOGRAND – WINOGRAND COLOR
Garry Winogrand est un photographe américain de l’après-guerre, célèbre pour ses photographies de New York et de la vie aux États-Unis depuis les années 1950 jusqu’aux années 1980, témoignages d’un pays balloté entre optimisme et bouleversements. Il aura marqué de son empreinte l’esthétisme des années 1960 et 1970, ainsi que l’histoire de la street photography. Si Winogrand est considéré comme l’un des plus grands photographes du XXe siècle, l’examen de son corpus pictural et de son influence sur la discipline demeurent incomplets, tant il a laissé de travail à accomplir dans l’archivage, le développement et le tirage de ses photographies. À sa mort, survenue brutalement à l’âge de 56 ans, il a laissé derrière lui environ 6 500 bobines qu’il n’a jamais vues. Les éditions américaines Twin Palms publient aujourd’hui un nouvel ouvrage inédit du photographe: Winogrand Color. Garry Winogrand est essentiellement connu pour ses photographies de rue spontanées et énergiques en noir et blanc. Ce que l’on sait moins, c’est qu’il a également réalisé plus de 45 000 diapositives couleur entre le début des années 1950 et la fin des années 1960. Ces photographies ont souvent été prises entre deux projets, lorsque le photographe, travaillant seul, développait et affinait une approche de son médium de plus en plus ouverte, indépendante et radicale. Il photographiait régulièrement avec deux appareils attachés autour du cou, l’un chargé de pellicules couleur, l’autre de pellicules noir et blanc. Winogrand Color présente 150 clichés sélectionnés dans les archives du Center for Creative Photography par le réalisateur américain Michael Almereyda et l’ancienne conservatrice du Museum of Modern Art, Susan Kismaric. Il s’agit de la première monographie consacrée au travail en couleur de l’artiste, rarement observé. Le livre de 176 pages est maintenant disponible sur la boutique en ligne des éditions Twin Palms, avec deux éditions limitées proposées dans un coffret.
CHRISTER STROMHOLM – STROMHOLM
Christer Strömholm est reconnu comme l’une des figures majeures de la photographie européenne du Xxe siècle. Strömholm a capturé son environnement dans des images en noir et blanc qui montrent son intégrité, son humour discret et une esthétique très personnelle. Avec une sensibilité sans équivoque à la souffrance humaine, basée sur son expérience personnelle, il a pris la photographie dans une nouvelle direction. Sean O’Hagan, écrit dans The Guardian, l’a décrit “comme le père de la photographie suédoise à la fois pour son influence constante et pour son rôle d’enseignant.” La Fondation Mapfre en collaboration avec les éditions Dewi Lewis publient aujourd’hui une nouvelle monographie du photographe. Né à Stockholm, Strömholm découvre la photographie par l’art graphique à la fin des années 1940. Dans les années 1950 et 1960, il vit la plupart du temps à Paris, où il développe son style particulier de photographie de rue. C’est ici qu’il a produit son œuvre la plus célèbre, Les amies de Place Blanche, un hommage à un groupe de jeunes transsexuels avec qui il est devenu ami et dont il a partagé la vie pendant de nombreux mois. Ils étaient des étrangers, luttant pour survivre, leur principale source de revenus étant la prostitution. Dans ces photographies légendaires, prises la nuit dans la lumière disponible, Strömholm fusionne photographie de rue et portrait, les dépeignant comme les amis proches qu’ils étaient, dans des portraits intimes et honnêtes loin du spectaculaire ou spéculatif. Christer Strömholm a également participé à de nombreuses expéditions photographiques dans le monde entier au début des années 1960, notamment en Espagne, au Japon, en Inde et aux États-Unis. Au début de sa carrière, il a commencé à enseigner à Stockholm, puis a créé le légendaire Fotoskolan, dont environ 1200 étudiants ont obtenu leur diplôme entre 1962 et 1974. Le travail de Strömholm a inspiré de nombreuses générations de photographes, bien qu’il ne soit devenu connu du grand public qu’en 1986, avec une exposition majeure au Moderna Museet de Stockholm. Le livre de 296 pages, accompagné d’un entretien entre Estelle af Malmborg et Anders Petersen est maintenant disponible en librairie ainsi que sur Amazon.com.
NIKITA TERYOSHIN – NOTHING PERSONAL – THE BACK OFFICE OF WAR
Nikita Teryoshin a grandi à Saint-Pétersbourg, avant de s’installer en Allemagne, à Dortmund, où il a obtenu un Bachelor en photographie. Sur son site internet, il décrit son travail comme un mix de «street, documentary and everyday horror». Dans son nouvel ouvrage publié par les éditions britanniques GOST Books, Nothing Personal – The Back Office of War, le photographe russe s’intéresse à la banalité souvent festive des principaux salons mondiaux de l’armement. Teryoshin a couvert, entre 2016 et 2021, comme photojournaliste, les foires commerciales du secteur de la défense de 14 pays. «Mon travail au plus grand salon de la défense de Russie, en 2019, est quasiment devenu un document historique. Les visiteurs pouvaient observer des démonstrations de chars et des explosions depuis les tribunes. Des bombes y étaient exposées, scindées en deux, pour en montrer la composition. Cette foire était organisée en parallèle d’autres expositions sur l’armée russe, avec une église édifiée en son sein, le tout dans le “Parc patriotique” de Kubinka, près de Moscou. Cela laissait finalement entrevoir la folie qui allait suivre.» Bien qu’elles se passent en France, aux États-Unis, en Chine, en Inde ou à Dubaï, ces foires présentent des traits communs. Les armes sont montrées d’une manière banale, comme s’il s’agissait d’un aspirateur. Il y a aussi souvent un aspect festif, avec des grands buffets de boissons et de nourriture. Un parti pris intéressant de Nikita Teryoshin est l’absence de visages dans son travail. «Ne pas dévoiler les visages des marchands d’armes était, d’une part, une sorte de métaphore de la face cachée de cette industrie. D’autre part, je ne voulais pas accuser des personnes en particulier, dont je ne connaissais pas les histoires individuelles, mais pointer un système. Un système dans lequel des humains vendent des armes pouvant détruire d’autres humains, ainsi qu’eux-mêmes ou leurs familles.» Le livre de 182 pages contiene un essai de Linda Åkerström et est maintenant disponible sur la boutique en ligne des éditions GOST Books.
CHRIS HOARE – SEVEN HILLS
Chris Hoare (né en 1989) est un photographe installé à Bristol, sa ville natale, où il travaille à l’University West of England. Dans son travail personnel, il s’intéresse à des domaines de la société qu’il estime négligés, tout en explorant les thèmes de l’identité et du lieu. Dans Seven Hills, publié par les éditions britanniques RRB Photobooks, Hoare nous montre son point de vue unique sur Bristol. Présentant à la fois le bon et le mauvais côté des choses, l’imagerie poétique de Hoare aborde certains des problèmes les plus graves auxquels la ville est confrontée aujourd’hui, tout en tenant compte de son histoire. Le livre explore le fossé toujours plus grand entre les classes sociales, les problèmes raciaux, l’inégalité et le sans-abrisme. Ayant grandi à la périphérie de la ville, Hoare a pu observer de l’extérieur les changements qui s’opéraient devant lui. Bristol ne fait pas exception à la règle : le fossé économique se creuse de plus en plus au Royaume-Uni. Le riche centre-ville s’embourgeoise de plus en plus, faisant grimper les prix de l’immobilier et les loyers au-delà des moyens de beaucoup, ce qui pousse ces derniers à se réfugier à la périphérie de la ville. Historiquement, une grande partie de la richesse de Bristol s’est construite grâce à son rôle majeur dans le commerce des esclaves. Lorsque la statue du marchand d’esclaves Edward Colston a été détruite au cours de la manifestation « Black Lives Matter » en 2020, un vaste débat sur le racisme et l’inégalité s’est ouvert, non seulement à Bristol mais dans le monde entier. Travaillant en réponse au déboulonnage de Colston, Hoare braque son objectif sur sa ville natale, disséquant les inégalités réelles et actuelles de la ville et nous permet de voir sa perception de Bristol, de la périphérie jusqu’au centre prospère. Ce très bel ouvrage de 120 pages, véritable enquête sur les marges économiques de la ville et les clivages géographiques générés par l’histoire, est maintenant disponible sur la boutique en ligne des éditions RRB Photobooks, dans une édition limitée à 600 exemplaires.
MIROSLAV TICHY – SCREENSHOTS
Miroslav Tichý (1926-2011, République tchèque) fut reconnu très tardivement comme l’un des plus grands photographes du XXe siècle. Son œuvre, créée sous la Tchécoslovaquie communiste entre les années 1960 et 1980, tourne autour de la figure féminine, en marge complète de la création artistique occidentale. Tichý utilise des appareils de fortune, bricolés par lui-même avec des objets divers, polissant les lentilles avec du dentifrice, qui captent de manière instinctive la réalité qui l’entoure et invente, comme chaque grand artiste peintre, photographe ou sculpteur, une autre réalité, personnelle et donc neuve, jamais entrevue. La vision de l’artiste est extraordinaire et érotisée, hors des normes, mal faite, c’est-à-dire radicalement à l’encontre de notre monde « parfait », préprogrammé. Il est le contraire de l’Homme de Marbre communiste, mais aussi du People libéral. Miroslav Tichý prenait des photos tous les jours, poursuivant ainsi sa pratique depuis l’académie des beaux-arts : il s’agissait d’un exercice de recherche, de poursuite et, en fin de compte, de reproduction du corps féminin.Les éditions suisses Galleria Periferia publient aujourd’hui un nouvel ouvrage sur le travail du photographe: Screenshots. Dans les années 1970 et 1980, Miroslav Tichý a pris des photos de son écran de télévision. Comme il vivait dans la petite ville de Kyiov, près de la frontière autrichienne, il pouvait échapper aux limites et à la pudibonderie de la censure du bloc de l’Est et regarder la chaîne de télévision autrichienne ORF, avec ses films occidentaux et ses émissions tardives plus permissives. Les images des starlettes de la télévision, prises dans la lumière, sont à la fois terribles et magnifiques. Les photos en mouvement semblent encore plus réelles que les photos fixes qui ont précédé l’ère de la télévision. Des lignes dans les images montrent l’écran, reflétant parfois une ampoule dans la pièce. Cette série marque un moment dans le temps de plusieurs manières. On imagine Tichý rivé à l’écran, captant des images changeantes, comme s’il se promenait à l’extérieur, mais cette fois dans un monde insaisissable qui souligne une nouvelle forme d’altérité. La pratique de Tichý nous amène à revisiter notre relation aux médias et aux images qui pénètrent dans nos vies personnelles et transpercent les couches de représentation et d’observation. Son travail est une excursion dans l’avenir des images qui se répandent de la réalité dans le monde virtuel des écrans d’ordinateur et des téléphones portables. Ce magnifique ouvrage de 256 pages est maintenant disponible sur la boutique en ligne des éditions Galleria Periferia.
CRISTINA DE MIDDEL, NEWSHA TAVAKOLIAN, ALEX MAJOLI, ALEX WEBB – SESSION
Au début de l’été dernier, quatre photographes de l’agence Magnum se sont rendus dans la capitale suisse pour travailler ensemble sur un projet consignant leurs impressions sur le système unique de démocratie fédérale du pays. Il s’agit du dernier d’une série de « LiveLabs » qui ont eu lieu dans des villes aussi diverses que Londres, Shenzhen et Moscou au cours des dernières années. Le programme de résidence, lancé par Magnum, associe généralement trois ou quatre photographes à un conservateur et à une institution culturelle pour réaliser un travail sur une communauté ou un lieu particulier. Chaque fois, le mélange est différent, mais chaque édition est réalisée comme une sorte de laboratoire expérimental où les idées sont explorées ensemble sur le terrain, puis présentées immédiatement après sous la forme d’une exposition éphémère, révélant au public les processus créatifs de réflexion et de prise de décision des photographes. Les quatre photographes de Magnum Photos, Cristina de Middel (Brésil), Newsha Tavakolian (Iran), Alex Majoli (Italie) et Alex Webb (États-Unis), ont passé deux semaines au Palais fédéral à Berne pendant la « session » politique régulière. Ils ont documenté le quotidien politique dans leur propre langage visuel et ont ainsi créé une fresque originale sur la démocratie suisse du point de vue d’un observateur extérieur. Session, le livre tiré du projet et édité par les éditions suisses Sturm & Drang, présente la sélection d’images de chaque photographe et est accompagné de deux essais des auteurs Roberta Fischli et Tom Kummer. L’ouvrage de 192 pages est maintenant disponible sur la boutique en ligne des éditions Sturm & Drang.
ALEX WEBB – DISLOCATIONS
Alex Webb est un photographe américain, membre de l’agence photographique Magnum Photos depuis 1979. Il a étudié l’histoire et la littérature à l’université d’Harvard et aussi la photographie au Carpenter Center for the Visual Arts. Il a commencé à travailler comme photographe professionnel en 1974 et a collboaré avec des magazines comme Geo, Life, New York Times et National Geographic. Dans les années 1970 il a photographié en noir et blanc l’Amérique du sud, les Caraïbes et le Mexique. En 1978 il commence à photographier en couleurs. Les éditions britanniques Thames & Hudson publient aujourd’hui son nouvel ouvrage: Dislocations. Reconnu comme un pionnier de la photographie couleur, Webb est capable de juxtaposer des gestes, des couleurs et des tensions culturelles contrastées dans un seul cadre séduisant, ce qui donne des images évocatrices qui élèvent des significations fracturées et multicouches. Dislocations, publié pour la première fois en 1998 sous la forme d’un livre accordéon à tirage limité avec des tirages laser Canon (alors considérés comme le nec plus ultra), rassemble des images provenant des nombreux lieux disparates de l’œuvre de Webb, méditant sur l’acte photographique en tant que forme de dislocation en soi. Poussé par la pandémie et son monde de frontières fermées et de voyages perturbés, Webb a reconsidéré l’impossibilité de créer cette série d’images : le résultat est cette édition réimaginée de Dislocations, qui inclut de nouvelles photographies prises au cours des vingt-cinq années qui ont suivi l’édition originale. Ce livre exquis et caractéristique apporte une nouvelle perspective au vaste catalogue de Webb et témoigne du sentiment palpable de rupture qui règne à notre époque. L’ouvrage de 128 pages est maintenant disponible sur la boutique en ligne des éditions Thames & Hudson ainsi que dans les meilleures librairies indépendantes.
FENG LI – GOLDEN TIMES
Le nouvel ouvrage du photographe chinois Feng Li Golden Times, publié par les éditions Jiazazhi Press, est un témoignage sauvage et dynamique d’un phénomène éphémère mais fascinant qui s’est produit près de Chengdu, la ville natale du photographe. De retour d’un projet à Tokyo, Li a remarqué sur les réseaux sociaux des vidéos de grands groupes de personnes dansant sur de la musique électrique dans un champ peu attrayant (surnommé Golden Beach) et a décidé d’y jeter un coup d’œil par lui-même. Les photographies de Golden Times capturent l’atmosphère spontanée et éclectique de ces rassemblements nocturnes. Des villageois, la plupart âgés de 40 ou 50 ans, se mêlent à des enfants ou à des jeunes costumés qui se filment alors qu’ils continuent à danser jusqu’au bout de la nuit. La composition fantomatique du photographe est toujours présente, mais lors d’une conversation à bâtons rompus avec l’éditeur, Feng Li a déclaré que c’était la première fois qu’il mettait de côté la perspective de l’absurdité et de la critique, et qu’il célébrait purement une certaine forme de beauté passionnée de la vie: « La plupart des danseurs étaient relativement âgés, mais dans la chaleur de l’été, ils pouvaient danser pendant deux ou trois heures sans s’arrêter, et j’ai été profondément ému par une certaine passion pour la vie. J’y suis allé cinq fois en une semaine pour les photographier en train de danser à la tombée de la nuit. Plus tard, ils ont changé de lieu pour danser, mais heureusement, j’ai pu capturer le moment de leur vie de danseurs endiablés. » Le livre de 120 pages est maintenant disponible sur la boutique en ligne des éditions chinoises Jiazazhi Press. En plus de l’édition normale, une édition spéciale a également été produite, avec une couverture rigide et toilée avec les illustrations de Li, sélectionnées à la main, peintes à l’aérographe en format UV sur une plaque d’aluminium brossée en or, signée et numérotée, dans une édition limitée à 50 exemplaires. Celle-ci est disponible sur ce lien.
ALAN SCHALLER – METROPOLIS
Alan Schaller est un photographe londonien spécialisé dans la photographie en noir et blanc. Son travail est souvent abstrait et incorpore des éléments du surréalisme, de la géométrie, du contraste élevé et des réalités et diversités de la vie humaine. Entant qu’icône de la photographie noir et blanc contemporaine, Schaller a un style visuel particulier qui fonctionne comme un langage universel compris partout dans le monde. Les publications qui ont présenté son travail incluent The Guardian, The New York Times, T Magazine, The Washington Post, The Financial Times, South China Morning Post, Time Out, The Independent et The Evening Standard. Dans son tout premier ouvrage Metropolis, publié par les éditions allemandes Teneues, Alan Schaller présente la vie urbaine à sa façon et pose les jalons de la photographie de rue moderne. Dans un style unique, Alan Schaller dépeint les contrastes urbains que les grandes villes comme New York, Londres, Paris, Tokyo ou Istanbul recèlent dans leur architecture et dans leur vie quotidienne. Le photographe élève les vues de la ville au rang d’art, joue avec la lumière et la perspective et crée un monde en noir et blanc qui captive le spectateur, où les gens et l’architecture se confondent dans un moment d’intimité. Schaller explique: « Je me considère assez affamé en photographie et je dois me nourrir régulièrement! On ne peut pas manger la même chose tous les jours et j’aime aussi essayer de nouvelles choses et voir de nouveaux endroits avec l’appareil photo. C’est cela qui le garde frais et j’ai l’impression qu’il y a du mouvement dans mon travail. » Le livre de 240 pages est maintenant disponible sur Amazon.com.
KATHERINE BERNHARDT – WHY IS A MUSHROOM GROWING IN MY SHOWER?
L’appétit visuel débordant de Katherine Bernhardt a fait d’elle l’un des peintres les plus passionnants de notre époque. Réfléchissant à la relation entre l’art, les objets et le commerce, Bernhardt met en lumière des motifs emblématiques de dessins animés et de symboles culturels. Les couleurs et les lignes se mélangent et s’entremêlent, révélant le processus rapide et improvisé de l’artiste américaine. Monumentales par leur taille, leur sujet et leur éclat, ses œuvres requièrent une attention particulière. Dans le prolongement de l’exposition à la galerie David Zwirner de Londres en 2022, un magnifique catalogue a été publié par les édidions David Zwirner Books. Why is a mushroom growing in my shower ? (Pourquoi un champignon pousse-t-il dans ma douche ?) présente une série de nouvelles toiles qui crépitent de couleurs électrisantes et du coup de pinceau vif de l’artiste, et mettent en scène les obsessions familières de Bernhardt telles que la Panthère rose, Garfield et E.T., ainsi que des sujets nouveaux comme Ditto de Pokémon, les chaussures Crocs, les champignons hallucinogènes et les douches de la salle de bains – qu’elle conçoit comme un cadre pour ces formes farfelues ainsi que comme un espace pour trouver des idées. Dans son imagerie, Bernhardt associe de manière ludique l’absurde et le pertinent, en évoquant des tendances telles que le retour des obsessions mycologiques dans la culture populaire ou l’appétit croissant pour des chaussures confortables et à la mode pendant la pandémie. Les œuvres rappellent également des précédents de l’histoire de l’art qui évoquent un mode particulier de la vie domestique d’après-guerre, suggérant les peintures de douches de David Hockney, les salles de bains carrelées représentées dans les photographies aux couleurs saturées de William Eggleston, et les meubles de Superstudio superposés avec des grilles orthogonales dans les années 1970. Avec de nombreux détails sur les peintures, cette publication importante offre à l’œuvre de l’artiste un vaste espace de liberté. L’essai de Suzanne Hudson considère l’œuvre de Bernhardt dans une perspective d’histoire de l’art et explore l’œuvre et la vie de l’artiste. Le livre de 128 pages est maintenant disponible sur la boutique en ligne des éditions David Zwirner Books.
TAIYO ONORATO / NICO KREBS – WATER COLUMN
Tous deux nés en 1979, Taiyo Onorato et Nico Krebs se sont rencontrés dans le cadre de leur formation en photographie à l’Université de Zurich. FUTURE est un projet composé de deux parties réalisées par Taiyo Onorato et Nico Krebs, publiée sur une période de trois ans par les éditions suisses Patrick Frey. La première publication sortie en 2021 (voir ici) s’intitule Future Memories et aborde la question de l’évolution de notre idée de l’avenir au cours des dernières décennies, de la manière dont cela affecte notre perception du présent et de la façon dont nous faisons face aux changements à venir. Le second volume, intitulé Water Column, est consacré à un lieu, un univers qui nous entoure directement mais qui, pour la plupart des gens, est aussi distant et étranger que seule l’immensité de l’espace peut l’être : le monde qui se trouve sous la surface de l’eau. Ce n’est qu’à l’aide d’une technologie élaborée que nous pouvons plonger plus profondément et explorer ces eaux inconnues. Mais l’exploration conduit inévitablement à l’exploitation, et nous risquons de détruire ce monde sous-marin avant même de l’avoir vu de près, et encore moins d’avoir commencé à le comprendre. Les profondeurs de la mer ont toujours enflammé l’imagination humaine, car c’est un domaine où tout semble possible, un vaste écran sur lequel nous projetons toutes sortes de notions étranges et de visions fantasmagoriques. Les profondeurs marines obéissent à d’autres lois, d’autres règles, et de plus en plus d’indices suggèrent que nous pourrions même y trouver nos origines et, dans ses couches de sédiments chargés d’histoire, notre fin ultime. À l’aide d’un large éventail de dispositifs et d’inventions photographiques de pointe, Taiyo Onorato et Nico Krebs explorent ce monde inexploré et créent des scénarios visuels qui fusionnent inextricablement la recherche scientifique et la science-fiction. Le livre de 96 pages est maintenant disponible sur la boutique en ligne des éditions Patrick Frey.